Lincoln MKZ, l'ES350 d'Oncle Sam

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Avec la MKZ (feu la Zephyr), Lincoln a adopté la même stratégie que Lexus pour concevoir son modèle d’entrée de gamme. En effet, comme en ce qui concerne la ES 350, la MKZ dérive directement de la populaire berline intermédiaire issue de la marque maîtresse, en l’occurrence la Ford Fusion. Comme la Lexus, la voiture a été lancée l’an dernier, utilisant en plus un V6 de 3,5 litres offrant une puissance quasi similaire, donnant ainsi lieu à des performances comparables. Il n’est donc pas surprenant de savoir que la plus grande rivale de la MKZ, c’est justement la Lexus ES 350!

Je vous avouerai qu’à mon premier contact avec la MKZ, je ne m’attendais pas à grand-chose. Après tout, il ne s’agissait que d’une Zephyr rebadgée, se dotant d’un moteur plus puissant. Au premier coup d’œil, les différences esthétiques avec sa devancière sont nulles. Il faut vraiment observer les deux modèles côte à côte pour constater que la calandre est légèrement différente, tout comme le carénage des feux antibrouillards. Tout le reste, mis à part bien sûr les quelques écussons, est identique. Donc, la voiture demeure encore passablement semblable à la Fusion, ce qui ne fait généralement pas l’affaire des acheteurs de voitures de luxe, souhaitant souvent se différencier. À ce niveau, Lexus a mieux fait. Cela ne signifie pas pour autant que la voiture manque d’élégance, bien au contraire. Les quelques accents de chrome et les superbes jantes d’alliage la font paraître très noble, tout comme la grille de calandre, typiquement Lincoln.

Plus qu’une Fusion

C’est au premier contact de la planche de bord que la valeur ajoutée par rapport à la Fusion se justifie vraiment. D’abord, comme sur la Lexus, on remplace l’instrumentation à éclairage verdâtre traditionnel par un nouvel affichage très élégant, à éclairage électroluminescent. Et bravo, on a pris soin d’éclairer les commandes situées sur le volant et dans les portières, ce que plusieurs oublient. Les formes angulaires des cadrans indicateurs comme de la planche de bord s’inspirent quant à elles du passé, comme dans le cas de plusieurs nouveaux produits de la marque. La présentation intérieure est rehaussée par un choix de boiseries ou de faux aluminium.

Bien sûr, la MKZ propose des sièges ultraconfortables, mais qui n’ont heureusement rien de comparable avec ceux de la Town Car. Le conducteur n’a donc pas droit à un LAZ-Y-BOY, mais bien à un véritable siège, juste assez ferme et enveloppant. Réglables de multiples façons, le siège du conducteur et la colonne de direction permettent une excellente position de conduite. Quant à l’équipement, il varie de riche à très riche, selon le nombre d’options choisies. Sachez toutefois qu’en sélectionnant le tout, la facture grimpe dramatiquement.

½ litre de plus, ça change tout!

Autant le moteur 3,0 litres de la Zephyr décevait, autant ce nouveau V6 de 3,5 litres impressionne. Avec 42 chevaux en renfort, il est normal que l’amélioration soit notable, mais ce moteur est aussi plus vivant, plus enjoué. Il affectionne les hauts régimes, s’exprime par un langage plus raffiné et démontre une souplesse que son devancier n’aurait jamais même pu imaginer. Ainsi, il réussit à rejoindre sa rivale Lexus en matière de puissance et d’accélération. Il faut néanmoins admettre que le moulin nippon possède ce petit « oumph » de plus, qui n’est pas désagréable. Qui plus est, le moteur Lexus consomme environ 15% moins de carburant que celui de la Lincoln, dont la moyenne se situe autour de 12,5 litres aux 100 kilomètres.

Lincoln se reprend cependant en proposant, pour un supplément de 2 000 $, une version à traction intégrale. Voilà une preuve que Lincoln ne se contente plus de suivre la concurrence, comme ce fut longtemps le cas. Ce système impressionne par son efficacité en matière de traction, mais transforme aussi la voiture qui se veut ainsi plus agile. Bien agrippée au sol, elle se moque des virages et démontre un agrément de conduite insoupçonné. Pour cela, il faut aussi remercier les éléments de suspension qui savent allier avec brio confort et fermeté. La direction passablement lourde est elle aussi très agréable, mais gagnerait à être un brin plus rapide. Quant à la boîte automatique à six rapports, elle ne s’attire que de bons mots. Sachez toutefois que le mode manuel n’est pas offert, ce qui personnellement ne m’affecte pas.

Deux sérieux essais de la MKZ me permettent de confirmer que la voiture mérite de se retrouver chez les grandes de ce monde. Elle est bien construite, confortable, agile et puissante, et innove en plus en proposant certaines caractéristiques peu communes. Ceci étant dit, il faut maintenant que Lincoln réussisse à se défaire de cette image, cette réputation de bagnoles de grand-père traînée comme un boulet depuis des décennies. Il faudra pour cela passer par-dessus les problèmes financiers en accouchant d’autres produits modernes (comme le MKX), tout en lançant d’excellentes campagnes publicitaires. Et ça, ce n’est pas chose faite…

Feu vert

Moteur V6 impressionnant
Traction intégrale disponible
Construction sérieuse
Voiture très confortable
Excellent comportement routier

Feu rouge

Ligne un peu trop Fusion
Image de la marque
Consommation considérable
Nombreuses options

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