Jeep Compass/Patriot, Jeep + bas prix = succès!

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

On le sait, DaimlerChrysler tirait de la patte dans le segment des compactes (rappelez-vous la Neon!). On s’est donc résolu à abandonner toute rivalité avec les Mazda3 et Honda Civic, en se concentrant plutôt sur la production de véhicules compacts non traditionnels. Il en est donc résulté un véhicule comme la Dodge Caliber, mais aussi les Jeep Compass et Patriot qui, grâce à leur emblème, leur charme et leur bas prix, se comparent difficilement avec tout ce qui roule. Et ne serait-ce que pour cette raison, l’exercice est réussi!

Sur la route depuis plusieurs mois, ces jumeaux non identiques prouvent qu’ils peuvent séduire. Les acheteurs craquent pour l’un ou l’autre des deux véhicules qui, disons-le, ne se distinguent pratiquement que par leur robe respective. D’ailleurs, DaimlerChrysler qui ne croyait au départ commercialiser que l’un de ces deux modèles, a choisi d’aller de l’avant avec les deux formules, suite à des résultats d’études de marché très départagés. Mais par-dessus tout, il faut dire que la marque Jeep est très à la mode, ce qui permet d’attirer une clientèle qui n’aurait autrement jamais franchit les portes d’un concessionnaire DaimlerChrysler.

Deux styles, deux approches

Alors que le Compass séduit par son allure contemporaine, le Patriot joue à la fois la carte du muscle et du classicisme. En effet, plusieurs éléments stylistiques propres à ce modèle sont inspirés du légendaire Cherokee. La calandre plate, les glaces latérales angulaires et le pare-brise moins incliné que la moyenne sont notamment des signes de cette inspiration. Pour distinguer les trois versions des Compass et Patriot, dites-vous que le modèle Sport est dépourvu de jantes d’alliage, que le North (le plus populaire) affiche un style monochrome et que le Limited affectionne les roues surdimensionnées, les appliques argentées et le chrome.

À bord, les deux véhicules sont presque identiques. Même planche de bord, mêmes sièges, mêmes garnitures esthétiques. En fait, de l’intérieur, on distingue les véhicules que par le degré d’inclinaison du pare-brise et du hayon arrière, ce qui octroie un léger avantage au Patriot en matière de capacité de chargement. Esthétique et ergonomique, la planche de bord plaît quant à elle pour la disposition de ses éléments, et notamment pour son levier de vitesse placé à même la console centrale. Par conséquent, mais aussi parce qu’il repose sur un siège confortable et facilement réglable, le conducteur peut bénéficier d’une excellente position de conduite. On aurait toutefois souhaité voir une meilleure qualité de finition intérieure, particulièrement en ce qui a trait aux plastiques qui ont la fâcheuse tendance de refléter dans le pare-brise et de s’égratigner en un rien de temps.

Convenablement équipée, la version North constitue dans les deux cas la plus intéressante des trois. Pour un prix raisonnable, elle offre un groupe électrique complet, le climatiseur, une chaîne audio satisfaisante ainsi qu’un certain nombre de gadgets souvent réservés à des véhicules de plus haute facture. Bien sûr, le prix de départ oscillant autour de 17 000$ attire l’attention, mais par conte, vous serez privé de toute forme de luxe. C’est à ce point vrai que Jeep n’a même pas daigné offrir une sellerie de tissu de série, proposant plutôt un vinyle de qualité douteuse…

Le World engine, une vraie petite fourmi

Issu de l’association entre Mitsubishi, Hyundai et DaimlerChrysler, le World engine de 2,4 litres travaille ici comme une vraie petite fourmi. Il faut dire que ses 172 chevaux (un peu paresseux) doivent trimbaler des carcasses pouvant peser plus de 1 500 kilos, ce qui n’est pas rien. Passablement bruyant et pas nécessairement raffiné, il convient davantage aux conducteurs au tempérament peu frondeur. Plus appréciable lorsqu’accouplé à la boîte manuelle, ce moteur consomme raisonnablement en conduite normale. Toutefois, la faible autonomie due à un réservoir de seulement 51 litres vous forcera à copiner régulièrement avec le pompiste du coin. Quant à la boîte CVT (automatique à variation continue), elle parvient à offrir un rendement convenable à condition que vous n’ayez pas le pied trop insistant. Sinon, ce désagréable sentiment de glissement intense s’installera, faisant du même coup rugir le moteur qui vous suppliera à son tour de calmer vos ardeurs!

Efficace, le système de rouage intégral Freedom-Drive I s’accompagne d’un mode de verrouillage central du différentiel, ce que plusieurs VUS compacts n’offrent pas. Toutefois, seul le Patriot pourvu du Freedom-Drive II reçoit la désormais célèbre mention Trail Rated, et se distingue par son mode de démultiplication « Low », ses pneus tout-terrain et sa garde au sol élevée d’un pouce (25 mm). Qu’ils soient ou non équipés d’un rouage intégral, Compass et Patriot proposent une conduite équilibrée, très près de celle d’une voiture compacte. Ce n’est rien de bien enivrant, mais ces Jeep font tout convenablement, même en matière de sécurité.

Alors, à moins que vous n’optiez pour une version Limited dotée de nombreux gadgets, les Compass et Patriot constituent un choix réfléchi, voire judicieux. En plus d’ouvrir la voie à un nouveau type de VUS, ils affichent un prix d’achat des plus alléchants. Ils ne sont ni très raffinés, ni passionnants à conduire, mais proposent une formule attrayante dans un marché où l’originalité est souvent indispensable. Et comble de bonheur, le plus récent budget Harper a dernièrement accordé à ces véhicules une exemption de taxes de 1 000$, se qualifiant comme le VUS non hybride le moins gourmand du marché. Avouez que c’est attirant!

Feu vert

Véhicule compact et polyvalent
Facture alléchante
Lignes agréables
Rabais gouvernemental applicable
Plusieurs gadgets innovateurs

Feu rouge

Moteur parfois à bout de souffle
Agrément de conduite moyen
Finition intérieure bon marché
Faible autonomie

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