Acura MDX, quand on est au sommet…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

La mode des véhicules utilitaires sport (VUS) semble en voie de se résorber quelque peu. Les consommateurs commencent à faire la différence entre quatre roues motrices (avec un boîtier de transfert à la Jeep, par exemple) et rouage intégral (qui ne demande aucune intervention du conducteur, comme le Acura MDX). Quiconque s’est aventuré trop loin des sentiers battus au volant d’un MDX en a été quitte pour se faire remorquer !

L’Acura MDX peut quand même se sortir de bien des ornières grâce au système intégral VTM-4 qui dirige le couple vers les roues en ayant le plus besoin. Il est même possible de le « barrer » en mode quatre roues motrices. La boue et la neige n’ont qu’à bien se tenir ! Pourtant, un examen minutieux des dessous du MDX nous montre qu’une partie de l’échappement est trop bas et s’accrochera facilement dans une souche, par exemple. Aussi, on ne retrouve pas de plaques de protection pour les organes vitaux. Mais il y a un bon crochet à l’avant et un autre à l’arrière, au cas où…

MOTEUR, ACTION !

Ceci étant clarifié, précisons que sur le plan mécanique le MDX se porte à merveille. Son V6 de 3,5 litres développe, depuis 2004, 265 chevaux et un couple de 253 livres-pied, ce qui assure des accélérations et des reprises tout à fait adéquates, compte tenu du poids tout de même imposant de 2 000 kilos. Ce moteur bénéficie, comme les autres produits Honda / Acura de la technologie des soupapes infiniment variables, le VTEC. Tout en aluminium, ce V6 se veut d’une douceur de grand-mère et à 100 km/h, il ne tourne qu’à 1 750 tours/minute, ce qui lui procure, en plus, une intéressante économie d’essence. Nos tests ont confirmé 13,4 litres au cent… de super uniquement ! La transmission automatique à cinq rapports qui s’y frotte se montre quelquefois lente à passer les rapports mais ce qui m’a agacé davantage, c’est que j’avais toujours tendance à pousser le levier jusqu’à D4 au lieu de D5. Le véhicule demeurait ainsi sur le quatrième rapport. Notons que la capacité maximale de remorquage peut aller jusqu’à plus de 2 000 kilos si le propriétaire a eu la bonne idée de cocher l’ensemble remorquage (qui ajoute plus de 1 000 $ tout de même…).

Il y a deux ans, le châssis a été renforcé et on ne peut désormais le prendre en défaut. Les suspensions, indépendantes aux quatre roues, procurent un excellent confort même s’il arrive que l’arrière ait tendance à sautiller sur un mauvais revêtement. Un léger relâchement de l’accélérateur corrige généralement le problème. Le MDX, malgré son look branché, ne se montre pas très sportif. À cause principalement de son centre de gravité élevé, il génère beaucoup de roulis. Le système de contrôle de stabilité, de concert avec l’antipatinage, intervient (quelquefois de façon un tantinet brusque) pour freiner la ou les roues qui demandent assistance, remettant ainsi le MDX dans la bonne voie. De plus, le volant est trop déconnecté de la réalité pour donner l’heure juste.

UN NOUVEL INTÉRIEUR, S.V.P

Le MDX ne date que depuis 2001, mais on sent déjà que le design intérieur a pris un sérieux coup de vieux, surtout si on le compare à la concurrence. Que les sièges avant supportent peu en virage passe toujours puisqu’il ne s’agit pas d’un véhicule sportif. Par contre, on y retrouve peu d’espaces de rangement, le volant n’est pas ajustable en profondeur, quelques commandes sont cachées soit par le volant ou par le levier actionnant les essuie-glaces et la tirette pour la trappe d’essence est aussi difficile à atteindre qu’un ex-premier ministre dans le scandale des commandites ! Mais c’est davantage le système de chauffage qui irrite. Le simple geste d’augmenter ou diminuer la vitesse du ventilateur demande de passer par l’écran central où l’on doit faire au minimum deux sélections avant que ledit ventilateur daigne répondre à nos désirs. Si au moins cet écran ne se voilait pas dès qu’un rayon de soleil le chatouille !

Notre MDX d’essai possédait l’ensemble Technologique qui ajoute 5 600 $ à la facture et qui comprend le système de navigation avec reconnaissance vocale, peu à l’aise hors des grandes villes, une chaîne Acura / Bose à la sonorité ordinaire et un système DVD avec écran de 7 pouces toujours apprécié des jeunes et moins jeunes et qui deviendra, un jour ou l’autre, aussi indispensable qu’une jauge d’essence.

Le Acura MDX est un véhicule sept passagers même si seulement cinq trouveront la randonnée agréable. Les deux places de la troisième rangée ne peuvent servir qu’à imposer une raclée psychologique à de vieux ennemis. Mais lorsque les dossiers de cette rangée sont abaissés, on retrouve un grand espace de rangement au fond plat et au seuil au ras du pare-choc. De plus, Acura a eu la bonne idée de lui coller une bande de caoutchouc sur le dessus, ce qui empêche les égratignures. Malgré tout, l’habitacle du MDX est un modèle de confort et de silence.

Le MDX est à l’aube d’une refonte. Ce n’est pas qu’il ne soit plus dans le coup. C’est simplement que la concurrence se raffine rapidement. Nul doute que le prochain MDX (peut-être le RD-X entrevu au Salon de Détroit en janvier 2005…) ne fera pas de cadeau à ses ennemis jurés. En attendant, la version actuelle a encore beaucoup à offrir.

Feu vert

Véhicule confortable
Puissance très correcte
Finition exemplaire
Charme encore intact
Excellent rapport qualité/prix

Feu rouge

Antirouille très « clairsemé »
Capacités de franchissement douteuses
Habitacle dépassé
Entretien dispendieux
Ensemble Technologie trop cher

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