Audi A3, GTI de luxe

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Avec la nouvelle A3, Audi fait le pari de réussir là où BMW a échoué avec la 318Ti, qui a été retirée du marché en 1999, et là où Mercedes-Benz s’apprête à lancer la serviette avec l’abandon imminent du coupé sport de Classe C. Dans ce créneau des voitures compactes de luxe, où la concurrence a pour nom Volvo V50 et Saab 9-2, vient s’ajouter une concurrente provenant de l’interne puisque la nouvelle GTI de Volkswagen s’inscrit également dans la même démarche.

Toutefois, la GTI ne propose que trois portes alors que la A3 en compte cinq, distinction qui permet à la A3 de se démarquer de sa cousine et de s’afficher comme une familiale de taille compacte.

La filiation avec les Golf et Jetta de Volkswagen n’est pas évidente au premier coup d’œil, mais la A3 partage le même châssis et son moteur 4 cylindres de 2,0 litres turbocompressé assure également la motorisation de la plus récente version de la GTI. Sur le plan visuel, la A3 affiche des lignes résolument sportives avec une ceinture de caisse élevée et une certaine retenue côté style puisqu’elle est dépourvue de tout artifice, exception faite d’une touche de chrome cerclant la calandre surdimensionnée qui figure maintenant comme la signature visuelle de la marque aux quatre anneaux.

Comme elle est plus courte de 25 centimètres par rapport à la berline A4, on pourrait croire que la A3 ne propose pas autant d’espace pour les passagers et les bagages. Ce n’est pourtant pas le cas puisque le groupe motopropulseur de la A3 est logé transversalement sous le capot alors que celui de la A4 réside longitudinalement. Cette distinction a permis aux ingénieurs de maximiser le volume de l’habitacle tout en composant avec les dimensions réduites de la voiture. Ainsi, la A3 s’avère aussi spacieuse pour les passagers que la berline A4, même si l’accès aux places arrière est compliqué par l’étroitesse des portières. Pour ce qui est des bagages, l’espace de chargement des deux véhicules est identique (350 litres), mais la A3 permet également de rabattre les dossiers des places arrière sans avoir à retirer les appuie-têtes afin de porter le volume de chargement à 1 100 litres. Quant à la présentation intérieure, précisons que la A3 est à l’image des autres voitures de la marque avec une qualité de finition inégalée dans l’industrie, doublée de l’utilisation des meilleurs matériaux.

Sous le capot, la A3 propose soit le V6 de 3,2 litres et 247 chevaux, déjà vu sur la Audi TT3.2, ou encore le nouveau 4 cylindres de 2,0 litres qui est à la fois doté de la turbocompression et de l’injection directe d’essence, ce qui représente une première pour une voiture de série. Fort de ses 200 chevaux, la caractéristique déterminante de ce nouveau moteur est qu’il développe un couple maximal de 207 livres-pied dès les 1 800 tours/minute et jusqu’à 5 000 tours/minute. Cette plage très large du couple maximal signifie que les accélérations sont assez vives (7,1 secondes pour le 0-100 kilomètres/heure) mais surtout que l’on peut toujours disposer d’une force d’accélération satisfaisante peu importe le régime moteur ou le rapport de boîte choisi. Il n’est donc pas absolument nécessaire de rétrograder pour effectuer un dépassement, il suffit d’enfoncer l’accélérateur et de laisser le couple du moteur faire le travail. Quant au V6, même si ce moteur de 3,2 litres développe 50 chevaux de plus que le 2,0 litres turbocompressé, on ne sent pas vraiment la puissance supplémentaire en raison du fait que le couple maximal de 320 livres-pied est livré sur une plage réduite, soit de 2 500 à 3 000 tours/minute.

Des deux transmissions offertes, la boîte DSG continue d’impressionner par son degré de sophistication technique et par la rapidité des changements de vitesse, quoiqu’elle soit calibrée avec des réglages moins sportifs que sur la TT 3.2. Essentiellement, cette boîte est équipée de deux disques d’embrayage (plutôt que d’un seul) et de deux arbres de transmission. Les engrenages des premier, troisième et cinquième rapports, ainsi que la marche arrière, sont situés sur le premier arbre, et les rapports des deuxième, quatrième et sixième sur le deuxième arbre. Ainsi, lorsque le conducteur sélectionne le premier rapport, la boîte DSG présélectionne le deuxième rapport sur l’autre arbre, et lorsque le conducteur commande le changement de la première à la deuxième vitesse au moyen du palier localisé au volant, l’embrayage de l’arbre de la deuxième vitesse se referme alors que celui de la première est relâché. Le résultat, c’est que la livrée de la puissance n’est jamais interrompue et que l’accélération demeure continue, seul le changement de régime du moteur indique que le passage de vitesse vient de se produire. La boîte DSG commande également l’accélération du régime moteur lors du rétrogradage afin d’éviter la compression, et tout cela se fait automatiquement, ce qui permet à des conducteurs moins expérimentés de mieux exploiter le potentiel de performance de la voiture en conduite sportive sans avoir à maîtriser la technique du « talon-pointe » requise avec une boîte manuelle courante.

Parmi les bémols, relevons le fait que Audi ait choisi de ne pas offrir la combinaison du moteur turbo de 2,0 litres et de la traction intégrale, le modèle de base de la A3 étant une simple traction avant. Quant au rouage Quattro, il ne sera proposé qu’avec le moteur V6 sur le marché nord-américain, et le prix s’en trouvera fortement majoré. Aussi, afin de pouvoir livrer le modèle de base de la A3 à un prix moins élevé permettant l’accès à la marque, la dotation de série est moins garnie et l’acheteur devra donc composer avec des équipements offerts en option dont le prix est parfois élevé.

Feu vert

Couple du moteur 2,0 litres turbo
Disponibilité de la boîte DSG
Qualité de la finition
Volume d’espace intérieur

Feu rouge

Rouage intégral non disponible avec 2,0T
Direction surassistée
Coût des options
Accès difficile aux places arrière

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