Audi A6, plus qu'une nouvelle calandre

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Si l’ancienne A6 était perçue par certains comme la Buick LeSabre de la gamme Audi, sa remplaçante apparue l’an dernier nous propose une tout autre histoire. En premier, le stylisme est devenu nettement plus pointu, notamment avec cette nouvelle calandre trapézoïdale qui est une signature visuelle remarquable. D’ailleurs, lors des débuts de ce modèle, nombreux étaient les journalistes qui ont consacré plus de temps à déblatérer sur les vertus esthétiques de ce nouveau museau qu’à mentionner les caractéristiques routières du modèle intermédiaire de chez Audi. Pourtant, il y a beaucoup plus dans cette voiture qu’une partie avant redessinée.

Mais avant de passer à un autre sujet, il faut souligner que les stylistes de la marque avaient été accusés d’avoir eu le coup de crayon un peu trop mièvre sur l’ancien modèle. De là le remodelage dont l’élément central est cette calandre qui est pour le moins dominante. Le hic pour moi est que lorsqu’on y place une plaque minéralogique cela vient rompre l’harmonie. Heureusement, au Québec, nos voitures ont une devanture vierge de toute plaque. Les lignes de la carrosserie sont plus agressives et représentent un écart considérable par rapport à la silhouette très, très conservatrice de sa devancière, mais c’est d’une élégance tout de même discrète. D’ailleurs, en général chez Audi, les lignes de voitures sont toujours fluides et homogènes sans rechercher le tape-à-l’œil. Bref, des voitures pour les connaisseurs qui apprécient plus le raffinement que l’épate. Je dois cependant avouer que la TT est une exception à cette règle.

Lorsque quelqu’un veut illustrer un habitacle sobre, élégant et pratique, cette personne mentionne souvent les intérieurs des modèles Audi qui sont réputés pour être la référence, aussi bien en fait de design, de qualité d’assemblage que du choix des matériaux. La A6 que nous avons conduite pendant une semaine est à la hauteur de cette réputation. Le tableau de bord se révèle un heureux mélange entre le moderne et le traditionnel. Les cadrans indicateurs sont regroupés dans un module partant de l’extrême gauche de la planche de bord pour se terminer par un rebord vertical à la limite droite de la console. Dans cet espace se retrouvent un compte-tours et un indicateur de vitesse de bonnes dimensions et faciles à lire en raison des chiffres blancs sur fond noir. Ils sont séparés par un centre d’information vertical dont les lettres rouges sont d’un contraste très fort, même lorsque le soleil tape dans l’habitacle.

Au centre de la planche de bord se trouve un écran à affichage LCD qui sert à la navigation, en plus d’être le tableau indicateur du système de commande MMI, pour Multi Media Interface, dont le bouton de commande est placé immédiatement derrière le levier de vitesse. Ce serait vous mentir que de vous affirmer que ce système de commande est facile et convivial. Mais la version de Audi est nettement plus simple d’utilisation que les systèmes similaires proposés par BMW et Mercedes. Des boutons placés en périphérie de ce contrôle central permettent d’accéder plus facilement à des menus et des sous-menus. En fait, une fois qu’on a compris les principes de fonctionnement, c’est passablement simple. La même chose pour les commandes audio et celles de la climatisation. Par contre, c’est un peu compliqué d’appuyer sur un bouton afin d’afficher les réglages de la soufflerie, étape indispensable avant d’utiliser un autre bouton pour effectuer le réglage lui-même !

Comme sur toutes les Audi, les couleurs de l’habitacle sont en demi-tons tandis que les sièges avant sont très confortables. Et puisque l’empattement a été allongé de 7,6 centimètres l’an dernier, les places arrière sont très confortables. Bref, cette A6 demeure une berline de luxe, tout en proposant des performances plus pointues et un comportement routier plus précis.

Le V6 seulement

Puisque la flotte de presse du Québec ne possède pas de version à moteur V8 dans ses rangs, seul le modèle à moteur V6 a pu être testé. Heureusement qu’il s’agit du moteur qui est le plus demandé et ayant connu les plus importantes modifications l’an dernier. En effet, si la cylindrée de ce V6 est demeurée à 3,2 litres, ce moteur bénéficie dorénavant d’un système d’injection directe qui porte la puissance à 255 chevaux. Ce qui est remarquable compte tenu de la cylindrée. Lorsque j'ai pris possession de la voiture, Roberto Oruna de Audi m’avait vanté les performances de ce moteur. Pourtant, quelques kilomètres plus tard, j’étais quelque peu déçu des performances en roulant en mode automatique. Ça allait en passant les rapports manuellement avec la boîte six rapports Tiptronic, mais en automatique ça ne décoiffait rien. Ce n’était pas mal, mais je m’attendais à beaucoup mieux. Et j’ai eu la réponse à mes interrogations lorsque j’ai placé le levier de vitesse en position « S » pour Sport. Quelle différence ! Les accélérations étaient devenues incisives, quasiment brutales.

Le moteur V8 demeure au catalogue cette année. Il s’agit en fait du moteur de la A8 inséré sous le capot d’une voiture plus légère et plus petite. Avec un temps d’accélération annoncé de six secondes, ça doit se déplacer.

Sur la route, une plate-forme très rigide, un empattement relativement long, une suspension que certains jugent ferme, le tout relié au système de transmission intégrale Quattro, voilà les éléments clés. Avec eux, vous vous retrouvez au volant d’une voiture qui est capable d’affronter presque n’importe quelle route et toutes les conditions routières. La « 6 » sous-vire toujours dans les virages serrés, mais c’est tout de même plus anecdotique qu’embarrassant. Bref, une voiture réussie que certains trouvent encore trop discrète.

Feu vert

Habitacle réussi
Moteur V6 sophistiqué
Transmission intégrale Quattro
Tenue de route sans faute
Version Avant en cours d’année

Feu rouge

Système Tiptronic relativement lent
Prix élevé
Calandre controversée
Suspension ferme
Version RS6 en attente

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