BMW Série 5, toujours une réussite

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Il est des voitures comme des individus : certains ont de la classe dès leur naissance, d’autres devront l’acquérir au fil des ans, parfois sans succès. Et quand certains ont trop de classe, ils deviennent tout simplement intimidants. La BMW de série 5 fait un peu partie de cette catégorie. Pour la classe, elle en a à revendre, il n’y a aucun doute. Et quand on ne la connaît pas, elle peut effectivement se montrer intimidante. Pourtant, une fois confortablement assis derrière le volant, on fait au contraire une chaleureuse rencontre avec une presque parfaite berline de luxe.

En fait, il faut aussi tempérer un peu les propos, car la notion de perfection ne s’applique peut-être pas directement au sens littéral. Disons simplement que la série 5 possède suffisamment de qualités pour être l’étalon qui permet de mesurer les performances des autres berlines de sa catégorie, et pour 2006, des familiales puisqu’on célèbre le retour de la version Touring.

Le choc du chic

Dès que l’on ouvre la portière de la 530 qui nous a servi de véhicule d’essai, on ressent l’opulence. Pour une fois, on a réussi à créer un tableau de bord allemand qui n’est pas tout de noir vêtu et qui a une qualité de matériaux et de finition bien au-delà de la moyenne.

Sur les sièges, les cuirs sont souples et moelleux, les boiseries de la planche de bord sont magnifiques, et le mélange des matériaux est sans erreur de style. Les cadrans blancs sur fond noir sont faciles à lire, et ne demandent pas une étude complète avant d’être compris. Quant aux autres commandes, elles sont tout simplement assez bien placées pour être d’une simplicité dépouillée à utiliser. Jusqu’à ce que l’on se retrouve devant le I-Drive ! Cette grosse mollette placée entre les deux sièges avant sert à commander la radio, le système de navigation et la climatisation à l’aide d’un écran couleur localisé au centre de la planche de bord.

Réglons la chose tout de suite : le I-Drive a beau avoir quelques années et avoir été simplifié au fil des ans, il n’en demeure pas moins une des pires méthodes de gestion des commandes disponible sur une voiture de luxe. Il faut appuyer, tourner, pousser dans un sens ou dans l’autre pour trouver les bons menus et modifier des dizaines de réglages possibles. Vous devrez passer quelques heures à tout étudier pour être en mesure de maîtriser les commandes… lorsque la voiture est à l’arrêt. Votre plus grand défi sera ensuite de faire la même chose, mais en roulant. Vous finirez probablement par trouver les réglages une seule fois, et vous contenterez de les laisser intacts durant plusieurs semaines… Et comble de l’inutilité, si vous n’optez pas pour le système de navigation, vous vous retrouvez alors avec le plus complexe des systèmes audio à gérer.

Pour le reste cependant, l’habitacle est sans faille, tant à l’avant qu’à l’arrière. Car depuis sa refonte l’année dernière, la nouvelle série 5 propose dorénavant assez de dégagement à l’arrière pour ne pas coincer les jambes de vos invités.

Bolide civilisé

Ce qui distingue cependant la série 5, et la rend aussi intéressante, c’est la somme impressionnante de composantes installées sur la voiture et qui en facilite la conduite, sans pour autant limiter les sensations.

Évidemment, les trois moteurs proposés, soit les deux versions du 6 cylindres en ligne qui développent respectivement 215 et 255 chevaux (une nouveauté en 2006), et le 4,4 litres V8 de 325 chevaux qui équipe la 545, sont d’une souplesse et d’une puissance déconcertante. Et que dire du V10 de 5,0 litres de la M5 qui propose la bagatelle de 507 chevaux ! Sans être trop sonores, ces moteurs sont capables d’une accélération essoufflante. Pour maîtriser ces chevaux bien domptés, on peut compter sur l’appui d’une transmission automatique six rapports efficace parce que bien étagée avec des changements qui surviennent juste au bon moment. Bref, une petite réussite que l’on peut cependant remplacer par une manuelle 6 rapports ou par la célèbre SMG séquentielle 6 rapports avec changement au volant.

Autre grande nouveauté en 2006, la série 5, - une propulsion depuis toujours - sera désormais offerte avec le X-Drive, le système de traction intégrale copié sur les utilitaires X3 et X5. Simplement, il s’agit d’un système de gestion électronique qui utilise les capteurs du système DSC (Dynamic System Control) pour transférer à l’avant ou à l’arrière, la bonne puissance selon les conditions. Pour compléter le système de traction intégrale, on a ajouté les systèmes de Hill Start Assist et Hill Descent Control, deux mécanismes qui permettent d’effectuer des arrêts complets en pente et de repartir sans bouger. Le système contribue aussi à une descente plus facile en régissant la vitesse maximale permise.

Évidemment, outre ces nouveautés, la série 5 a conservé sa direction active, et ses suspensions fermes mais qui favorisent tout de même le confort de roulement. Dernier détail, on a installé sur la série 5 un régulateur de vitesse actif qui, à l’aide d’un radar, détecte les voitures devant nous et ralentit à la même vitesse de croisière. Un système étonnamment intrusif, pas du tout agréable et que l’on a tendance à désactiver dès qu’on le peut.

La série 5 est toujours une incroyable réussite en terme de conduite. Il suffit d’être capable de passer outre ses quelques défauts cosmétiques… et le I-Drive !

Feu vert

Traction intégrale exemplaire
Moteurs puissants et souples
Direction active
Système complet de gestion électronique

Feu rouge

Silhouette peu appréciée
I-Drive sans intérêt
Régulateur de vitesse trop intrusif
Options dispendieuses

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