Hyundai Santa Fe, le Lexus des pauvres

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Il y a des noms magiques, qui font école. Des noms qui renvoient directement à la marque. Comme 747 pour Boeing. Bien des gens ne savent même pas que la très américaine entreprise a fabriqué bien d’autres modèles. Comme Soleil pour Cirque. Comme Santa Fe pour Hyundai! Même s’il s’agit en fait du nom d’une ville du Nouveau-Mexique, il semble fait sur mesure pour ce véhicule. Il renvoie aux grands espaces, à l’aventure, à la chaleur. Les designers marchaient donc sur des œufs lorsqu’est venu le temps de présenter une deuxième génération du Santa Fe l’an dernier.

Quoi qu’il en soit, le Santa Fe porte encore bien son nom même s’il s’est un peu embourgeoisé. Tout d’abord, sa robe a perdu quelques-unes de ses excentricités au profit d’une subtilité fort bienvenue qui le fait paraître moins gros qu’il ne l’est en réalité… même s’il a pris passablement du coffre depuis la dernière génération. Il se distance ainsi du Tucson, que d’aucuns voyaient comme un Santa Fe junior. La partie avant du nouveau Santa Fe, entre autres, sans faire preuve de discrétion, ne fait pas non plus dans le tape-à-l’œil. De beau, le Santa Fe est passé à élégant. Des goûts et couleurs on ne discute pas, mais c’est avec plaisir que j’ai partagé avec vous ce paragraphe très peu objectif…

Loin d’un Lexus

L’habitacle aussi a connu sa large part de modifications. Fini le tableau de bord aux formes tarabiscotées. Désormais, les lignes sont plus douces et plus tendues, donc plus modernes. Les commandes et jauges sont d’ergonomiques et, la nuit venue, se parent de bleu, une jolie couleur de plus en plus à la mode. On retrouve quelques espaces de rangement et celui situé dans la console centrale est de bonnes dimensions. Le système audio, facile à utiliser, possède, ô surprise! une belle sonorité… pour un véhicule coréen s’entend! N’essayez surtout pas d’impressionner votre beau-frère qui profite d’un Mark Levinson dans sa Lexus… L’espace habitable est franchement impressionnant et il y a autant de dégagement à l’avant qu’à l’arrière. Les confortables sièges supportent très peu en virage. Les places arrière sont très logeables et les dossiers s’inclinent. En option sur le modèle 3,3 GLS : une troisième banquette à utiliser seulement pour de jeunes enfants, peu plaintifs de préférence… Lorsque les dossiers sont abaissés, ils forment un fond presque plat qui améliore considérablement l’espace de chargement. Sous le tapis, soulignons la présence d’un imposant coffre de rangement. Le seuil de chargement est bas et le hayon ouvre haut. Par contre, sur un de nos modèles d’essai, il était anormalement dur à refermer.

Côté mécanique, le Santa Fe fait appel à deux moteurs. Il s’agit de deux V6. Le premier est un 2,7 litres de 185 chevaux et 183 livres-pied de couple, tandis que le deuxième est un 3,3 litres développant 242 chevaux et 226 livres-pied de couple. Ce dernier, plus puissant et plus souple, est facile à exploiter, peu importe son régime. En outre, il consomme à peine plus que le 2,7 litres. Celui-ci, il faut l’avouer, a été essayé durant l’hiver, une période peu propice aux économies d’essence. Le 3,3 litres est obligatoirement associé à une automatique à cinq rapports au fonctionnement très correct. Le mode manuel Shiftronic n’apporte rien aux perforances, mais il permet de maintenir un régime élevé en vue d’un dépassement ou pour monter une côte. Le 2,7 litres, amputé de 57 chevaux par rapport au 3,3 fait montre de plus de retenue lors d’accélérations. Alors que le 3,3 abat le 0-100 en 9,4 secondes, le 2,7 fait de même en 10,3, ce qui est tout de même pas mal! Quant aux reprises, le 2,7 ne prend que quatre dixièmes de secondes de plus que le 3,3 (7,75 secondes contre 7,34). Ce 2,7 n’est pas désagréable à utiliser, mais il doit faire confiance à une manuelle à cinq rapports ou à une automatique à quatre rapports seulement. Cette dernière ne recevra jamais de contravention pour excès de vitesse lors du passage des rapports, du moins par température froide. Je ne crois pas que ce soit vraiment mieux l’été…

Le Santa Fe s’avère tout d’abord une traction (roues avant motrices). La livrée 3,3 GLS, lire haut de gamme, bénéficie du rouage intégral. À l’instar des autres mécanismes du même genre, celui du Santa Fe fait preuve de compétence dans des sentiers boueux et dans la neige. Aidé de bons pneus à neige, il ajoute à la sécurité active. De plus, il est possible de barrer ce rouage pour diriger 50% du couple aux roues avant et 50% aux roues arrière, question d’améliorer le coefficient de traction à basse vitesse.

Serait-ce une Lexus?

Sur la route, le Santa Fe surprend par sa douceur de roulement. Un peu plus et on se croirait au volant d’une Lexus! Même si le feedback du volant est passablement timide, la direction est précise. Lors d’un brusque changement de voie, le volant durcit au centre, ce qui est franchement désagréable. Par contre, même en accélération, on ressent très peu d’effet de couple, c'est-à-dire que le volant (des versions traction) ne cherche pas à aller de gauche à droite à la moindre poussière sur la chaussée. Dans les courbes, peu importe l’amplitude, le Santa Fe démontre de solides aptitudes. La caisse penche certes un peu mais ce n’est rien de dramatique. Grâce à ses suspensions indépendantes judicieusement calibrées, le confort n’est jamais compromis.

Le Santa Fe a récemment acquis beaucoup de maturité. Si ses dimensions et ses capacités sur la route se sont grandement améliorées, le prix, heureusement, n’a pas suivi la même tangente. Même la fiabilité générale a fait des bonds prodigieux ces dernières années! Que tous ceux qui ne prennent pas Hyundai au sérieux lèvent la main…

Feu vert

Comportement routier honorable, moteurs de qualité,
douceur de roulement, espace habitable impressionnant,
version AWD

Feu rouge

peu de feedback de la direction, troisième rangée décourageante,
transmission quatre rapports, consommation du 2,7 litres,
valeur de revente à confirmer

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