Ford Explorer 2011, à l'image de notre époque

De nos jours, les véhicules sont tellement sophistiqués et performants qu'il est difficile de tout dire dans un seul article. Mon collègue Sylvain Raymond vous a présenté un aperçu général du nouveau Ford Explorer 2011. Pour ma part, comme j'ai eu l'opportunité de faire l'essai de ce même véhicule sur la piste d'essai de Ford à Romeo dans le Michigan, je vais essentiellement concentrer mes observations sur la conduite hors route et le système Curve Control.

Avant de passer à ce sujet, soulignons que le nouvel Explorer possède dorénavant une carrosserie monocoque en remplacement du châssis autonome de la version précédente. En plus, il s'agit dorénavant d'une traction alors que l'ancien modèle était une propulsion dans ce qu'il y a de plus traditionnel. Chez Ford, on est également fier d'annoncer que le véhicule est un tantinet plus gros qu'auparavant, mais qu'il est plus léger et consomme moins.

Côté mécanique, on a choisi le V6 de 3,5 litres associé à une boîte automatique à six rapports. Ce qui permet de réduire la consommation de carburant de plus de 20 %. Un peu plus tard au cours de l'année, l'Explorer sera également offert avec un moteur EcoBoost 2,4 litres qui ne sera disponible qu'avec les modèles dotés de la traction avant seulement. Notre essai s'est déroulé avec les modèles équipés du moteur V6.

Allons jouer dans le sable !

Comme toute piste d'essai qui se respecte, celle de Ford possède une multitude de terrains et de routes de divers types. Il y a des plans inclinés qui permettent de tester la capacité du moteur en montée mais il y a également des parcours hors route qui fournissent l’occasion de vérifier la stabilité des véhicules tout-terrain en descente. Et il y a également des secteurs recouverts de sable mou et profond afin de tester efficacité du rouage intégral. Les ingénieurs qui nous présentaient le nouveau modèle 2011 étaient fiers de nous expliquer le nouveau rouage intégral appelé « Terrain Management System » ou, en traduction libre : « Système de gestion de terrain ».

Ce système intelligent permet d'adapter le rouage intégral à la nature du terrain. Ce mécanisme a été surtout développé par le constructeur britannique Land Rover- Range Rover et il est maintenant adopté par un grand nombre de constructeurs. Et il ne faut pas se surprendre si Ford fait partie de ce groupe, car il a été propriétaire de la marque britannique pendant quelques années et ses ingénieurs ont collaboré au développement de ce mécanisme.

Bien que son fonctionnement soit assez exceptionnel, ce rouage intégral est d'une simplicité déconcertante à l’usage. Il est contrôlé par un gros bouton placé sur la console et il s'agit de choisir le pictogramme correspondant aux conditions du jour. Vous pouvez donc opter pour le mode Neige, Sable, Boue et terrain inégal en plus du système de descente de côte.

Dans le cadre de notre essai, nous nous sommes amusés sur un terrain sablonneux et passablement meuble. Nous avons donc placé le bouton de commandes au pictogramme « Sable » et nous nous sommes engagés sur cette aire d'essai assez intimidante. Malgré tous nos efforts pour nous enliser, le rouage intégral géré électroniquement nous a surpris par son efficacité à tous points de vue. J'avais beau braquer les roues au maximum et tenter d'accélérer, la voiture continuait de progresser sans coup férir. C'est vraiment très simple d'utilisation et très efficace. J’ai été pendant longtemps un adepte des rouages intégrés entièrement mécaniques, mais je dois m'incliner devant des technologies plus modernes et plus efficaces.

Bien entendu, lorsqu'on roule sur la route, on se contente de placer la roulette au mode normal et c'est tout. Et comme il n'y avait pas de neige dansle Michigan au mois d'octobre, je dois attendre à l'hiver pour tester le mode neige...

Contrôle de descente

Pour nous permettre de comparer le système offert sur le nouvel Explorer, les responsables des relations publiques de Ford ont choisi le Toyota 4Runner. On peut les accuser d'avoir pipé quelque peu les dés car le système de Toyota, bien qu'efficace, manque énormément de raffinement et on doit également utiliser au moins deux commandes pour pouvoir enclencher le système de contrôle de pente. Par contre, sur l'Explorer, il suffit d'appuyer sur un seul bouton et le tour est joué.

Il faut admettre que cet exercice était assez intimidant. En compagnie d'un ingénieur, je me suis dirigé en haut d’un un promontoire. À la limite de la terre ferme, tout ce qu'on voyait c'était un beau ciel bleu d'octobre. J'ai même demandé à mon passager s'il y avait une pente derrière cette bordure. Il m'a répondu avec un sourire en coin de ne pas m'en faire qu'il y avait vraiment une pente. Mais celle-ci était au moins à 65 degrés ! Il faut vraiment faire confiance à la mécanique pour aborder une telle descente.

Le premier essai a été effectué au volant du Toyota et les choses se sont déroulées sans ennui même si on a toujours l'impression que le pire peut survenir. Avec l'Explorer il a suffi d’appuyer sur un seul bouton, j'ai entamé la descente par la suite et celle-ci s'est effectuée avec un meilleur contrôle et nettement plus en douceur. J'aurais bien aimé qu'on nous permette de réaliser le même exercice avec un Jeep Grand Cherokee pour voir s'il y avait autant de différence. Mais dans ce genre d'exercice, on ne choisit pas toujours les meilleurs en fait de comparaison.

Contrôle dans les courbes

Toujours dans le cadre de cette présentation du nouvel Explorer, nous avons parcouru les routes aménagées sur ce terrain d'essai. Il faut préciser que ce centre d'essai de Ford à Romeo est reconnu pour ses routes assez exigeantes au chapitre de la tenue de route. Cette fois-ci, on voulait nous démontrer la stabilité du véhicule et son contrôle lors du passage des bosses. Je reviendrai à cette partie de l'essai un peu plus tard, mais l'Explorer propose également un système qui lui est unique appelé 'Curve Control' et qui ralentit automatiquement le véhicule lorsque le système de gestion détermine que vous amorcez le virage beaucoup trop rapidement et qu’il y a éventuellement risque de capotage ou de perte de contrôle. À ce moment, la vitesse du véhicule est réduite automatiquement de façon à assurer une conduite en toute sécurité. Je l'ai essayé de façon assez timide dois-je avouer et le fonctionnement a été efficace. Par ailleurs, mon confrère Marc Lachapelle était lui aussi présent à cette présentation et il a été beaucoup plus audacieux. Là encore, le mécanisme a prouvé son efficacité.

Un autre élément apporté à la colonne des plus est l’excellent calibrage de la suspension qui est capable de dompter un parcours bosselé sans que la suspension ne se déleste ou se compresse outre mesure. Notre véhicule pour fins de comparaison était un Jeep Grand Cherokee et sa conduite était nettement moins stable.

Une histoire de moteurs

Je vais passer outre la description de la carrosserie et l'habitacle, puisque  mon collègue Sylvain Raymond a décrit tout cela dans son texte. Mais en terminant je m'interroge tant au choix de la motorisation. Et je ne suis pas le seul à faire cette remarque.

Dans l'absolu, le choix du moteur V6 est justifié. On a voulu limiter au maximum les frais de développement et ce moteur a fait ses preuves et était disponible. Et il n'est pas mauvais non plus. Par contre, dans le cadre des essais comparatifs réalisés lors de ce dévoilement, j'ai eu l'opportunité de conduire un Jeep Grand Cherokee sur la même pente que celle empruntée par l'Explorer. En charge, le V6 Pentastar du Jeep gère mieux le couple généré et il a montré un peu plus de pep dans les montées.

L’un des objectifs de Ford était de réduire la consommation de carburant au maximum et la présence d'un moteur quatre cylindres EcoBoost de 2.0 litres devrait assurer une excellente économie de carburant. Par contre, il transforme l'Explorer en grosse familiale urbaine alors que sa capacité de remorquage est limitée et le rouage intégral non disponible.

Malgré ce bémol, les ingénieurs attitrés au développement de ce modèle ont accompli du bon boulot. Et je m'en voudrais en terminant de ne pas souligner le tableau de bord qui offre un bon compromis entre les commandes traditionnelles et le système par affleurement et à commande vocale. Et si vous aimez la grille de calandre corporative, le nouvel Explorer ne peut que vous plaire.

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