Honda Odyssey 2010, médaille d'or!

Points forts
  • Fiabilité de bon aloi
  • Habitacle confortable
  • Moteur puissant et économique
  • Seuil de chargement bas
  • Valeur de revente élevée
Points faibles
  • Habitacle démodé
  • Modularité en retrait
  • Versions huppées dispendieuses
  • Peu sportif
Évaluation complète

Chaque année, vers la fin du mois de mars, des étudiants de différentes écoles du Québec se rencontrent à Drummondville pour le tournoi provincial de hockey-balle pour personnes ayant une déficience intellectuelle. L’an dernier, votre humble et très talentueux serviteur avait amené une partie de l’équipe des Griffons de l’école Sacré-Cœur de Granby à Drummondville où ils avaient remporté la médaille d’argent. Cette année, c’est au volant d’un Honda Odyssey que papa a fait du transport parascolaire. Et cette fois, on est revenu avec la médaille d’or!!!

Si les Griffons portent fièrement leur médaille d’or au cou, la Odyssey peut en faire de même. Non pas que cette Honda ait contribué aux succès de l’équipe granbyenne (ou si peu!) mais elle se mérite tout de même la première place dans la catégorie des fourgonnettes du Guide de l’auto 2010. Et la médaille d’argent va à la Toyota Sienna, son éternelle rivale. Cette dernière vient tout juste d’être renouvelée et Honda fera bientôt de même avec son Odyssey.

Les Griffons ont gagné parce qu’ils étaient les meilleurs, eux…

Il faut bien l’admettre. Si la Odyssey a terminé première de sa catégorie, c’est surtout parce que la Sienna était d’un ennui mortel à conduire.  Puisque la Sienna vient de prendre du gallon, une évolution de la Odyssey ne sera pas de refus. Mais puisqu’il vaut mieux apprécier ce que l’on a plutôt que de spéculer sur le futur, voyons ce que la fourgonnette de Honda propose en 2010.

Tout d’abord, la Odyssey se décline en quatre versions (DX, SE, EX-L et Touring). Notre véhicule d’essai était une EX-L. Ces quatre versions partagent la même mécanique et c’est le niveau d’équipement qui diffère. Aussi bien le dire tout de suite, la livrée de base DX est passablement démunie (climatiseur manuel, pas d’extinction automatique des phares, système audio de base… et si on se fie au système audio des versions plus huppées, celui de la DX doit être ultra archi méga poche, sièges avant à réglages manuels, sept places au lieu de huit, etc) Plus on monte dans la hiérarchie, plus l’équipement est riche… et plus les prix montent!

V6 ou V3?

Côté mécanique, c’est simple : un seul moteur, un V6 de 3,5 litres qui développe 244 chevaux, peu importe la version et 240 livres-pied de couple… sur les DX et SE et 245 sur les EX-L et Touring qui, elles, ont droit au système de gestion variable des cylindres (VCM). Ce système désactive les soupapes de la rangée de cylindres située à l’arrière du moteur dès que la demande en puissance diminue, comme sur une autoroute, par exemple. Ce système, selon Honda, permettrait une économie d’essence d’environ 10%, ce qui me semble hautement utopique. En plus, plusieurs personnes se sont plaintes d’hésitations lorsque ce dispositif entre en fonction. Ces hésitations, que j’ai baptisées « L’effet Gontran » (du nom de la première personne qui m’a parlé de ce problème. Ce propriétaire d’un Accord V6 était même prêt à actionner Honda) étaient perceptibles dans notre Odyssey mais beaucoup moins que dans une Accord Crosstour équipée du même moteur et essayée quelques semaines auparavant. Quoiqu’il en soit, ce moteur offre de belles performances compte tenu du PPPP (Poids Pas Plume Pantoute) du véhicule et les accélérations et les reprises sont franches. Lors de notre semaine d’essai, nous avons obtenu une moyenne de 11,6 l/100, ce qui constitue une excellente nouvelle.

La transmission est invariablement une automatique à cinq rapports, un nombre qui semble bien maigrichon de nos jours. Et puis la Sienna en compte six… Par contre, rien à redire sur son travail! Au chapitre de la conduite, personne ne sera surpris de lire qu’on est loin d’une voiture sport. Ce qui ne veut pas dire, non plus, qu’on a affaire à un camion d’armée. Le châssis est très rigide et on y a accroché des suspensions souples, favorisant le confort au détriment de la tenue de route. Notons cependant que si quelqu’un désire un Odyssey pour s’amuser dans les courbes, son entourage serait avisé de contacter un psychiatre dans les plus brefs délais. Car dès qu’on pousse la fourgonnette dans une courbe, on sent passablement de roulis. Mais conduite dans les règles de l’art, l’Odyssey s’avère de fort agréable compagnie!

Polyvalence

Qui dit fourgonnette dit polyvalence et l’Odyssey ne fait pas exception à la règle. Le tableau de bord, même s’il est recouvert de plastiques durs démodés n’en est pas moinssimple à utiliser, surtout lorsqu’on a pris soin de ne pas choisir la version Touring dotée du système GPS qui déplace les boutons de la radio plus bas, devenant ainsi plus difficiles d’accès. Un des seuls reproches que j’adresse au tableau de bord de l’Odyssey a trait à son éclairage la nuit, d’un vert incroyablement triste. À noter que le rétroviseur de notre véhicule possédait une caméra de recul, un élément de sécurité à ne pas négliger.

Les sièges avant se montrent très confortables et il en va de même de ceux de la deuxième rangée, composée de deux sièges capitaines et d’un siège d’appoint central ( oui, oui, confortable!... bien qu’il soit réservé à un enfant). Quant à ceux de la troisième rangée, leur accès est facile et ils ne sont pas pire que ceux d’autres fourgonnettes, tant au niveau de l’espace réservé aux jambes et à la tête qu’à celui du confort. Cependant, en dotant cette banquette de trois ceintures de sécurité, Honda me semble faire preuve d’un optimisme délirant… Heureusement, un seul Griffon prenait place à l’arrière et ni Julien (à l’aller) ni Fanny (au retour) ne se sont plaint de leur sort! Il est possible de replier cette banquette dans le plancher pour former un fond plat et bas. Lorsque ces sièges sont relevés, ils font place à une importante dépression qui permet de facilement transporter des objets debout. Là où la prochaine génération de l’Odyssey pourrait s’améliorer grandement, c’est au niveau de la modularité des sièges de la deuxième rangée. Présentement, il est possible de les faire basculer vers l’avant pour agrandir le coffre mais ils ne se rangent pas dans le plancher comme le sublime Stow’n Go de Dodge/Chrysler. Si on a besoin de plus d’espace, on peut les enlever, tout simplement, une opération facile puisque chaque siège (sauf celui du centre) ne pèse que 56 livres (25,4 kilos), pesés par votre journaliste préféré. Par contre, une personne souffrant de maladie musculaire ou arthritique les trouverait détestables…

Le marché de la fourgonnette n’est plus celui qu’il était. Cependant, il semble toujours attirer les constructeurs. Dodge/Chrysler est toujours le leader incontesté, tant au niveau des ventes que du prix tandis que Toyota reprend du poil de la bête avec sa nouvelle Sienna. Et voilà que Nissan, qui allait nulle part avec sa Quest, vient de lancer une nouvelle génération de sa bizarroïde fourgonnette. Les changements apportés à l’Odyssey 2011 devront être passablement sérieux pour qu’elle conserve sa médaille d’or. L’an prochain, j’aurai besoin d’un véhicule à la hauteur des Griffons pour le voyage à Drummondville. Est-ce que ce sera encore une Honda Odyssey?

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