2 600km en Smart au Cercle polaire, c'est pas si tant pire le calvaire! (partie II)

JOUR 3: Nos Smart affrontent la tempête polaire

Vous savez quoi? Je pense que personne ne savait vraiment dans quoi il s'embarquait, en décidant de conduire des Smart jusqu'à Inuvik. Pas nous, journalistes, pas même les gens de Smart/Mercedes. Et mine de rien, de pouvoir y aller et, surtout, d'en revenir en un seul morceau, constitue tout un exploit. Mais que la journée a été rude...

Pas facile, de rouler 780 kilomètres dans la tempête polaire. L'autoroute Dempster a aujourd'hui montré de quel bois elle se chauffait en nous envoyant poudrerie, flèches de neige et visibilité réduite, voire carrément nulle. La dernière sortie de route d'hier nous a tous donné la frousse. Son auteur a expliqué que les roues de sa Smart ont été prises au piège de la neige compactée sur le bas-côté: "J'ai bien tenté de ne pas freiner et de ramener la voiture sur la chaussée, mais on a frappé quelque chose et on s'est mis à faire des 360 degrés d'un bord à l'autre de la Dempster."

Le duo qui roulait derrière a eu encore plus peur, si c'est possible: "Nous les avons vu se mettre à tournoyer dans un nuage de neige et on s'est dit: Merde, on va les heurter de plein fouet et les envoyer à l'hôpital." Comment se fait-il que tout le monde s'en soit sorti sans égratignure? La chance, oui, mais aussi l'habileté des conducteurs qui ont mis en pratique ce que l'on nous enseigne dans les cours de conduite de performance: "Qu'importe ce qu'il arrive, n'arrêtez surtout pas de conduire."

La peur est bonne conseillère. Au déjeuner ce matin, la douzaine de journalistes qui participe à cette aventure nordique décide, de concert, de ralentir le tempo. Certes, c'est une longue journée de route qui nous attend, mais la sécurité prime et on veut tous en revenir indemne. Le mot est donc passé: pas plus vite que 100km/h, moins si les conditions l'imposent. En dix ans de journalisme automobile, c'est la première fois que j'entends mes collègues demander à ce qu'on roule moins vite...

La route est longue-longue-longue

Et moins vite nous sommes allés. Les conditions météo, très changeantes dans cette région polaire, nous servent un cocktail de précipitations qui nous font d'abord dire qu'on ne rentrera pas à Dawson avant 22h du soir - voire qu'on ne rentrera pas du tout. À midi, en nous arrêtant au Eagle Plains, le seul hôtel à des centaines de kilomètres à la ronde, nous n'avons accompli qu'un tiers du trajet. Un brin de découragement flotte dans les troupes...

Mais la solidarité polaire étant ce qu'elle est, de bonnes âmes sont venues à notre rescousse. Les équipes chargées de déneiger la Dempster, qui ont travaillé si fort ces derniers jours de tempête, sont remontées en selle sur leurs immenses niveleuses et ont dégagé à nouveau le passage. Nos Smart ont beau être vaillantes et ne montrer aucun signe de fatigue, leur petite garde au sol les empêche quand même d'affronter des hordes de neige!

Le chemin ainsi ouvert juste pour nous, nous pouvons rentrer en début de soirée à Dawson. Home sweet home, lancent les collègues, dans un soupir de soulagement. Et autour d'une bonne tablée, nous nous racontons encore et encore ce loup qui, en après-midi, s'est littéralement jeté devant notre convoi. Imaginez: il s'est mis à courir sur la route, devant nos véhicules, comme s'il avait le diable aux trousses (ce qu'il pensait sûrement avoir, d'ailleurs). J'peux vous dire qu'un loup, c'est capable de courir à 55 km/h!

Demain, dernier tronçon de route pour nous, jusqu'à Whitehorse. Il s'agit d'un tout petit 530 kilomètres sur une autoroute civilisée. Un "piece of cake", quoi!

JOUR 4: Pas si tant pire le calvaire!

Aujourd'hui, nous rentrons à Whitehorse, où se termine notre partie d'aventure polaire. Si, en cette quatrième journée passée à bord de nos Smart, nos honorables derrières commencent à nous faire sentir qu'ils ont besoin d'un peu de répit, nos yeux n'en finissent plus d'admirer les tableaux grandioses offerts par la nature.

Un peu de soleil perce sous les nuages et le long ruban enneigé de l'Autoroute du Klondike qui, 530km plus loin, nous ramène à Whitehorse, se teinte d'une belle lumière dorée. Tout autour, les sapins ploient sous la neige, comme des silhouettes fantomatiques. La tempête est terminée, la conduite requiert moins d'attention (quoique...) et notre convoi se trouve à quelques heures à peine de notre point de départ - que nous rejoindrons en milieu d'après-midi, avec 2596,6 kilomètres bien sentis à l'odomètre.

Nous profitons de ces derniers moments de calme pour tranquillement digérer ce que nous venons de vivre. Non mais, on a quand même traversé le Cercle polaire en Smart! D'ailleurs, cet exploit, le grand patron de Mercedes-Benz Canada nous a demandé de l'immortaliser... en poème. Et alors que les kilomètres défilent sous nos calandres, nous nous amusons à faire rimer "Arctique" avec... "sympathique".

Voici ce que nos talents littéraires ont pondu...

2600 km sans cellulaire, c'est pas si tant pire le calvaire!
Smart pas Smart, le projet est fou en soi.
Traverser le cercle polaire relève de l'exploit,
et c'est encore pire dans une petite bibitte sans poids.

Si vous y ajoutez 12 journalistes à la tête de noix,
c'est la catastrophe qui vous attend au détour de la voie.

Mais catastrophe il n'y aura pas,
car malgré la poudrerie, le vent et le froid,
nos Smart ont su se montrer les rois
de la Dempster qui n'en faisait qu'à sa loi.

Reste qu'après un p'tit moment d'effroi,
tous ont fait une profession de foi:
ralentir le tempo
et sauver sa peau.
En dix ans de boulot,
c'est bien la première fois
que j'entends ces rigolos
demander à ce qu'on y aille mollo...

Rouler 2600 kilomètres sans onde cellulaire,
sans radio satellite et dans la tempête polaire,
on aura pu croire que ça serait un calvaire.
Que non:
le désert blanc que nous traversons
suffit à lui seul à nous faire perdre la raison.

Les yeux ne s'en lassent pas,
de cette froide taïga
et de ces grands pics tout blancs;
on se croirait presque en Himalaya.

C'est sans compter ce loup
qui, l'espace de quelques tours de roues,
a voulu nous faire le coup
du "Je suis bien plus vite que vous".

Qui aurait cru qu'en Arctique,
le mercure nous serait si sympathique?
Il faut dire qu'avec leurs sièges chauffants,
nos Smart nous laissent prendre du bon temps.

À tant rouler par monts et par vaux,
on aurait pu se plaindre de maux de dos.
Au contraire, nos voitures sont très confo
et ce... même pour les plus gros.
Tout au plus nos portières
nous font-elle un peu la guerre,
alors que des étoiles de verre
transfoment nos pare-brise en petite misère.

Jamais plus à la radio je n'entendrai
le mot "visibilité réduite" sans repenser
à cette combien folle randonnée
à 120km/h sur de la glace damée.

Smart a voulu nous impressionner
et de ne finir qu'avec un seul pare-choc amoché
nous fait dire que la prochaine grande épopée...
c'est sur la Lune qu'il faudra la mener!

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