Chevrolet Malibu 2018 : l'excellence à l'américaine

Points forts
  • Qualité d'assemblage impressionnante
  • Comportement routier sportif
  • Système d'infodivertissement exemplaire
Points faibles
  • Suspension dure
  • Moteur 1,5 litre anémique
  • Visibilité vers l'extérieur perfectible
Évaluation complète

La Chevrolet Malibu n’a jamais vraiment joui d’une popularité remarquable chez les passionnés de voitures. En fait, même les gens qui n’ont rien à foutre des automobiles n’ont jamais réellement remarqué la berline intermédiaire de GM. À part un court moment de gloire dans les années 60 et 70, la Malibu s’est rapidement faufilée parmi les platitudes les plus ennuyantes de l’industrie automobile...

Chevrolet ne lâche cependant pas le morceau. À une époque où la berline intermédiaire est en voie de disparition, GM lui a donné tout ce qu’elle a pu pour la rendre intéressante — et donner envie aux consommateurs de l’acheter au lieu de la louer le temps d’une fin de semaine. Le résultat : pour la première fois depuis son existence, la Chevrolet Malibu est à la hauteur de sa concurrence japonaise et européenne. Elle est enfin désirable.

L’importance du design

Vous m’avez sans doute vu radoter dans d’autres articles par rapport à l’importance d’un design automobile. Après tout, c’est l’image projetée par notre véhicule. Chez GM, on ne néglige pas cet aspect, du moins, pas du côté de la Malibu. Cette berline, à l’allure de coupé, arborant une large calandre aux phares amincis et au pare-chocs stylé, lui donnant presque l’aspect d’une grosse bête aquatique féroce, est tout à fait réussie. Surtout, elle parvient à se démarquer des designs américains conventionnels, ayant même des petits airs germaniques.

Introduite en 2016, la Malibu se pointe vers 2018 avec très peu de changements. Ma voiture d’essai était la version LT dotée du nouvel ensemble Redline, qui est avant tout esthétique. Celui-ci ajoute de légères touches de rouge sur les écussons, une grille et des rétroviseurs noirs ainsi que des jantes noires ornées, elles aussi, de subtiles lignes rouges. L’ensemble se vend au prix de détail de 1 445 $.

Trois groupes motopropulseurs sont proposés. La mécanique de base, celle dont ma voiture d’essai disposait, est un quatre cylindres turbo de 1,5 litre développant 163 chevaux et un couple de 184 lb-pi. Il vient uniquement couplé à une boîte automatique à six rapports. Une Malibu hybride ainsi qu’un 2,0 litres turbo de 250 chevaux, jumelé à une boîte automatique à neuf rapports, sont également de la partie.

Photo: William Clavey

Au-delà d’un beau visage

Ce n’est pas que son design attrayant qui rend enfin la Chevrolet Malibu concurrentielle. C’est son ensemble. Somme toute, il n’y a pas grand-chose que cette berline fait de mal. Sur la route, le 1,5 litre est silencieux, doux et raffiné. J’ai conduit la version 2,0 litres turbo l’an dernier et lui aussi, je n’avais rien à lui reprocher. Toutefois, le petit moteur n’est pas ce que l’on pourrait qualifier de puissant, il manque de vigueur et de sonorité, mais il effectue bien son travail et l’économie d’essence qui en découle — j’ai réussi à maintenir la consommation en dessous de 7,5 L/100 km, en plein hiver — est excellente.

Même chose au niveau de la boîte automatique. Encore une fois, je n’ai rien à lui reprocher. Celle-ci est si douce que j’avais l’impression de conduire une CVT tellement je ne la sentais pas changer de rapports. J’ai dû relire la documentation que GM Canada m’avait envoyée pour être certain d’avoir affaire à une boîte automatique conventionnelle! Seul bémol : les boutons poussoirs de style jet au-dessus du levier de vitesses, permettant de changer de rapports manuellement, sont complètement ratés.

La Malibu impressionne surtout au niveau de son agrément de conduite. L’habitacle, qui jouit d’un assemblage hautement bien exécuté et de matériaux de bonne qualité pour le créneau, est silencieux, confortable et spacieux. La berline montre une qualité de roulement raffinée, voire presque sportive. Grâce à une direction et à un châssis réactifs, on se sent à l’aise d’attaquer les virages rapidement, mais la suspension s’avère un peu dure, surtout avec les jantes à profil bas dont mon modèle d’essai était graillé, les nids-de-poule se font ressentir davantage. Bref, la suspension de la Malibu aurait pu être un peu mieux calibrée pour les imperfections de la route, car elle sautille inutilement lorsqu’elle les franchit.

À l’intérieur, on apprécie le système d’infodivertissement Chevrolet MyLink qui est d’une simplicité et d’une efficacité difficiles à reproduire. Ce système, qui répond rapidement aux commandes et qui s’apprivoise presque instantanément, figure parmi les meilleurs systèmes de l’industrie. Des boutons physiques permettent de contrôler le volume, changer de poste et de revenir au menu principal. Ceux-ci s’avèrent pratiques quand on porte des gants et la connexion 4G avec borne Wi-Fi intégrée (sous abonnement seulement) se montre efficace lorsqu’on désire « streamer » notre liste de musique favorite sur Spotify sans gruger dans la bande passante de notre téléphone.

Cependant, l’habitacle de la Malibu, même s’il est très bien exécuté en général, a un léger problème. La lunette arrière, étant placée très haut en raison du design de la bagnole, a un effet négatif sur la visibilité arrière. La grosse berline dispose également de tout petits rétroviseurs, rendant la visibilité latérale un peu difficile. De plus, ma voiture à l’essai n’avait pas le détecteur d’angles morts...

Photo: William Clavey

Stationnée aux côtés d’une des meilleures

Lors de mon essai de la Malibu, qui s’est déroulé durant la période des Fêtes, j’avais aussi la Toyota Camry XSE 2018 stationnée à ses côtés. La Camry, avec l’Accord, figure parmi nos berlines intermédiaires favorites au Guide de l’auto. Pourquoi? Parce que ces voitures, avant tout assemblées pour la masse, ont atteint un degré de raffinement et d’athlétisme se mesurant à des voitures coûtant presque le double.

Cela étant dit, bien que j’ai trouvé la Camry (article à venir) plus douce, silencieuse, raffinée et sophistiquée sur tous les points, la berline que je préférais conduire lors de mes déplacements hivernaux était la Chevrolet. Dans la neige, le fait que l’on puisse complètement désactiver son système antipatinage faisait d’elle une voiture plus efficace. Son châssis animé et sa conception légère (1 428 kg vs 1 495 kg) la rendaient plus agréable à manœuvrer. Son système d’infodivertissement s’avérait plus convivial. Son coffre était plus volumineux (453 litres vs 424) et plus facile d’accès, et mes passagers disaient être assis plus confortablement sur la banquette arrière de la Chevrolet que sur celle de la Toyota.

La Chevrolet Malibu 2018 est une berline intermédiaire vraiment réussie. En fait, si j’avais à voter, je la classerais en troisième après la Honda Accord et la Toyota Camry. C’est une berline intermédiaire qui fait tout bien sans être ennuyante et je suis même prêt à dire qu’elle est la meilleure berline intermédiaire, à traction, jamais fabriquée par un constructeur américain. Dommage que ça se produise à une époque où les consommateurs se foutent des berlines.

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