Les pneus, quelques notions de base

Lorsque vient le temps de faire l’achat de nouveaux pneus, il est souvent difficile de faire un choix parmi la panoplie de modèles qui s’offrent à nous. Il existe déjà plusieurs fabricant de pneus en Amérique du Nord qui proposent différents designs, et ce, assez pour fournir à la demande. Toutefois depuis quelques temps, nous sommes bombardés de marques internationales, souvent provenant de l’Europe et de l’Asie, qui nous promettent une efficacité remarquable en toute saison et spécialement utile pour nous en hiver. Alors comment faire la lumière sur tous ces produits afin de bien faire un choix lors de notre achat? Les quelques explications qui suivent ne se veulent pas exhaustives mais sauront surement aider à s’y retrouver.

Goodyear, Dunlop et Michelin

Contrairement à ce que l’on serait porté à croire, ce n’est pas Goodyear qui breveta le pneumatique mais bien Robert William Thomson né en Écosse en 1822. Il obtient un brevet français pour son pneumatique en 1846 et la version américaine en 1847. Son pneu consistait en un tube de caoutchouc creux gonflable et qui entourait la roue de bois, à la manière d’une ceinture. Une bande de cuir rigide venait ensuite cacher le tube et était solidement fixé sur tout le périmètre de la roue. Plusieurs années s’écoulèrent avant que John Boyd Dunlop ne crée le premier pneu commercial de bicyclette en 1888. Quant à Charles Goodyear, il fut connu principalement pour avoir inventé la vulcanisation en 1843, un processus encore grandement utilisé aujourd’hui dans la préparation du caoutchouc naturel pour en faire des pneus, des semelles de chaussures, des rondelles de hockey et même des boules de quilles.

C’est Michelin, en 1895 qui introduit le pneu de caoutchouc sur les automobiles de production mais Goodyear qui obtient le brevet pour le pneu sans tube en 1903. Puis vient l’invention du pneu à corde, à corde renforcé, du pneu à sillons, du pneu longue durée, du pneu synthétique, du pneu radial, à nylon, à polyester, avec fibre de verre et avec du polymère. Toutes ces variantes, plus ou moins réussies au moment de leur invention, amenèrent le département des transports du gouvernement américain à créer une norme de classification des pneus. Cette nomenclature est maintenant reconnue mondialement et permet d’effectuer un certain contrôle sur les fabricants de pneus en plus de protéger et d’informer la population en général sur les types de pneus disponibles sur le marché. C’est nomenclature, c’est ce qui communément appelé le DOT.

DOT (Department of Transportation)

On peut donc différencier les pneus par le marquage qui se fait sur le flanc du pneu. Par exemple pour une indication P215/65 R 16 91 H M+S, on peut faire les déductions suivantes :

P indique qu’il s’agit d’un pneu destiné aux véhicules passagers (Passenger). On retrouve également LT pour les pneus équipant les camions légers (Light Truck).

215 est la largeur du pneu gonflé, mesurée d’un flanc à l’autre en millimètres. Ce n’est pas la largeur de la bande de roulement qui est donc habituellement plus petite.

65 est la hauteur du flanc par rapport à la largeur du pneu et exprimée en pourcentage. Ici, 65% de 215 voulant dire 139, 75 mm. Toutefois, sur la plupart des pneus, plus ce chiffre est élevé, plus le flanc est large. Une voiture performante présente souvent une valeur peu élevée, par exemple 35 pour une Lamborghini.

R indique que le pneu est de type radial. D’autres lettres présentent différents types dont B pour une construction « bias » et D pour construction diagonale.

16 représente le diamètre de la jante en pouces.

91 est un indice de capacité de charge. Sur les voitures de tourisme, il s’agit du chiffre le plus fréquemment observé. Dans ce cas-ci, 91 équivaut à une capacité de 615 kg.

H indique la cote de vitesse du pneu. Il s’agit de la vitesse maximale à laquelle un pneu peut être soumis sans mettre en danger la vie des occupants du véhicule. Un pneu coté Q est habituellement moins performant à 100 km/h qu’un pneu coté W. Le bruit et la vibration sont souvent mieux contrôlés sur des pneus présentant une meilleure cote.

M = 130 km/h
N = 140 km/h
P = 150 km/h
Q = 160 km/h
R = 170 km/h
S = 180 km/h
T = 190 km/h
U = 200 km/h
H = 210 km/h
V = 240 km/h
W = 270 km/h
Y = 300 km/h

Les cotes de Z et ZR font référence à des pneus pouvant rouler à des vitesses supérieures à 240 km/h, sans limite de vitesse théorique contrairement aux cotes W et Y qui présentent des limites. Quant aux pneus d’hiver, ils sont habituellement classés Q  ou S sauf pour certaines exceptions.

M+S indique que le pneu est soit un quatre saison ou un pneu d’hiver. Dans d’autres cas, on peut aussi voir sur le flanc un pictogramme représentant une montagne ou des flocons.

Performances marquées

Également inscrit sur le flanc du pneu se trouve les données sur la durée de vie du pneu, son efficacité en traction et en température. On peut donc lire le mot « Treadwear » ainsi qu’un chiffre qui oscille habituellement entre 100 et 500. Ce chiffre permet de comparer les pneus entre eux et ne veut rien dire en soit. Il faut le comparer à la mesure étalon qui est de 100. Cette mesure est établie par le département des transports des États-Unis et veut dire qu’une voiture avec ce type de pneu voyage une distance d’environ 45 000 km avant d’être complètement usé. Un pneu d’indice 200 durera donc 2 fois plus longtemps, soit 90 000 km. Les indices sous les 200 sont pauvres alors que ceux au-dessus de 400 sont très bons. Ces pneus, au-dessus de 400,  sont rares et très dispendieux. Ce sont habituellement des pneus de hautes performances dont la semelle est très molle, ce qui permet d’obtenir une adhérence maximale. On retrouve, par la suite, deux mesures, une de traction et l’autre de température. Celle de traction donne une appréciation de l’efficacité de freinage sur pavé mouillé. Les notes sont de AA, A, B ou C, AA étant la meilleure. L’indice de température présente des notes de A, B ou C, C étant la pire. Cet indice permet de comparer les pneus quant à leur génération de chaleur et leur facilité à la dissiper.

Fabrication

Certaines autres inscriptions sur le pneu peuvent également nous renseigner sur ses caractéristiques. L’inscription «  tubeless » indique un pneu sans chambre à air. La date de fabrication est également présente sur le pneu. On y voit alors 4 chiffres, les deux premiers indiquant la semaine de fabrication alors que les deux derniers représentent l’année. Par exemple, 1702 est un pneu fabriqué lors de la 17e semaine de l'année 2002. Lorsqu'il n'y a que 3 chiffres, cela signifie que le pneumatique a été fabriqué avant l'an 2000. Si un triangle est présent devant ces 3 chiffres c'est qu'il s'agit de la décennie 1990 et s'il n'y en a pas, la décennie 1980. 259 correspondrait donc à un pneumatique fabriqué la 25e semaine de 1989. Il est très important de vérifier ce chiffre car même si un pneu ne roule pas, il perd en efficacité avec le temps. Avec le temps, un pneu dessèche et présente alors des craquelures et des fendillements à la jonction de la semelle et du flanc. On choisi habituellement des pneus ayant été construits durant les deux dernières années.

Dans la deuxième partie de notre article (qui sera disponible dans une semaine) concernant les pneus, il sera question des différents types de construction des pneus, de leur efficacité, des valves et du gonflage.

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

PneusLes pneus, architecture et sculpture
Consultez la première partie de ce dossier en cliquant ici . Architecture diagonale et radiale L'architecture radiale est composée d'une nappe-carcasse formée d'arceaux textiles qui vont de tringle en tringle. Chaque arceau fait un angle de 90 avec la direction de roulement du pneu. Au sommet du pneu, cette nappe-carcasse …
PneusDes pneus-concepts par Goodyear
Ce n’est plus vraiment une grande nouvelle quand un manufacturier lance un concept lors d’un salon de l’auto; depuis près d’un siècle, cette pratique est tout ce qu’il y a de plus normal dans l’industrie. Par contre, on est légèrement plus surpris lorsqu’un fabricant de pneus se prête au jeu!

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires