Chevrolet Volt 2016 : ce qu’elle est, ce qu’elle n’est pas!

Points forts
  • Consommation réduite ou nulle
  • Modèle pratique
  • Conduite agréable
  • Ergonomie en hausse
Points faibles
  • Prix plus élevée
  • Capacité réduite du chargeur
  • Visibilité à l’arrière
  • Difficile à vivre avec le chargeur 120 volts
Évaluation complète

La Volt s’inscrira certainement dans la lignée des voitures historiques, elle qui non seulement aura inspiré la relance de GM à une époque difficile, mais aura été parmi les actrices importantes de l’électrification des véhicules de tourisme. On ne peut saluer que le travail de GM à ce chapitre alors que le constructeur est à l’aube de répéter l’exploit en commercialisant la Bolt, un premier modèle 100% électrique doté d’une autonomie qui dépasse 350 kilomètres, du jamais vu pour un véhicule relativement abordable.

La Volt, c’est pour plusieurs le meilleur compromis entre la voiture électrique et à essence. Son excellente autonomie permet aux propriétaires d’effectuer la plus grande partie de leur trajet quotidien en mode 100% électrique, réduisant ainsi les frais mensuels en carburant. En cas de besoin, vous pourrez partir en Floride sans jamais vous arrêter, si ce n’est que pour remplir le réservoir d’essence.

Comparativement aux voitures électriques actuelles, sauf pour la Tesla, la gestion des déplacements et des recharges avec la Chevrolet Volt 2016 est pratiquement nulle, ce qui élimine pour plusieurs le stress de l’autonomie ou les pertes de temps en recharge.

Photo: Alain Morin

Une hybride rechargeable

Ce qu’elle n’est pas? Une voiture électrique. Malgré ce que certains croient toujours, la Volt est une hybride rechargeable dotée toutefois d’une autonomie supérieure à plusieurs rivales. Le moteur est relié mécaniquement aux roues et envoie du couple, via le moteur électrique, aux roues dans certaines conditions, notamment en montagne ou à plus grande vitesse. C’est d’ailleurs sa classification au gouvernement du Québec, mais son autonomie supérieure vous permet tout de même d’obtenir le même rabais qu’une voiture 100% électrique, soit 8 000 $.

Si l’on s’attarde à la voiture elle-même, la Volt de seconde génération offre un design remanié. On reconnaît toujours à l’avant son design en V qui s’inspire du nom de la voiture. Les grilles de la calandre chromée sont plus imposantes et arborent également des motifs en V et en éclair. On aime incontestablement la thématique! On a aussi droit à un nouveau choix de coloris et de jantes de 18 pouces alors qu’à l’arrière, les designers ont pris bien soin de cacher l’échappement. Bref, la nouvelle Volt profite d’un design plus classique que le modèle de première génération. On veut plaire à un plus grand nombre d’acheteurs.

Pratique telle une familiale

C’est dans cet esprit que l’on a revu l’habitacle. On s’est éloigné du design très techno et typé de la première génération pour s’approcher un peu plus des modèles classiques. Le design arrondi des intérieurs de porte se marie toujours avec le tableau de bord, mais on a retravaillé l’effet pour rendre le tout mieux équilibré.

L’instrumentation est personnalisable et simple à comprendre. D’un côté il y a les données et l’autonomie électrique, de l’autre, tout ce qui touche le moteur à essence. L’écran tactile de huit pouces placé au centre du tableau de bord facilite le contrôle de plusieurs systèmes et sa compatibilité avec Apple CarPlay nous simplifie grandement la vie. Dans l’ensemble, la qualité et la finition sont bien, mais on retrouve toujours quelques plastiques durs dont l’apparence fait bon marché.

À l’arrière, trois passagers peuvent maintenant prendre place, mais il ne faut pas vous attendre à beaucoup de confort et d’espace pour le siège central. Vous pourrez choisir qui punir! Quant à l’espace de chargement, malgré un plancher haut, il demeure logeable et bien accessible grâce à la présence d’un hayon. Eh oui, la Volt s’apparente beaucoup à une familiale, tant mieux, cela optimise son aspect pratique.

Un peu de technique

Le cœur de la Volt, c’est son système Voltec qui comprend un entraînement à deux moteurs, plus efficace et léger que le système de la Volt précédente. Les ingénieurs ont aussi rehaussé la capacité de la batterie lithium-ion à 18,4 kWh en réduisant au passage le nombre de cellules utilisé et le poids global de l’ensemble. L’autonomie annoncée en conditions idéales est de 85 km en mode 100% électrique, 676 km en combinant le moteur électrique et un réservoir plein.

Du côté du moteur à combustion, on a maintenant droit à un quatre cylindres de 1,5 litre qui développe 101 chevaux à un régime assez élevé, 5 600 tr/min. La bonne nouvelle, c’est qu’il s’abreuve de carburant ordinaire et que sa puissance supérieure par rapport à l’ancien moteur de 1,4 litre rehausse le rendement de la Chevrolet Volt 2016. L’ensemble permet de boucler le 0-100 km/h en environ 8,4 secondes pour une consommation combinée de 5,6 l/100 km, selon le constructeur – lorsque la batterie est à plat, bien entendu.

Photo: Chevrolet

Vivre avec la Volt

Pour apprécier les vertus de la Volt, il faut faire les efforts nécessaires et la traiter telle une voiture électrique, sans quoi vous dépenserez inutilement un montant supérieur à l’achat sans vous soucier de le rentabiliser. Il faut la brancher le plus souvent possible afin de profiter de l’autonomie électrique, une discipline qu’il faut s’imposer beaucoup plus que dans le cas d’une voiture 100% électrique car concernant la Volt, on peut toujours compter sur le moteur à essence, une belle défaite lorsqu’il pleut ou qu’il fait froid.

Branchez la Volt quotidiennement avec le chargeur 120 volts, c’est invivable. Il faut compter plus de 13 heures, ce qui fait qu’en arrivant tard à la maison, on risque de ne pas avoir 100% de notre autonomie. Il faut donc opter pour une borne de recharge résidentielle, ce qui – malgré une subvention – apporte des frais supplémentaires, surtout si votre installation nécessite des changements importants devant être effectués par un électricien.

Sur une borne de 240 volts, le chargeur embarqué de 3,6 watts de la Volt permet de réduire le temps à 4,5 heures, ce qui est beaucoup plus intéressant. Plusieurs auraient souhaité une puissance accrue du chargeur pour réduire encore plus le temps, GM aurait pu l’offrir en option.

Nous avons pu brancher la voiture la plupart du temps durant la nuit, ce qui nous a permis d’obtenir une consommation moyenne de 3,6 l/100 km lors de notre semaine d’essai. Il faut comprendre que mon trajet quotidien pour me rendre au travail est de 120 km aller-retour, sur des routes de campagne sans beaucoup d’arrêts et de régénération.

Par contre, j’ai bien aimé le système Regen on Demand qui, lorsque vous enfoncez le bouton placé dernière le volant, enclenche et module selon le degré de pression, le système de régénération, ce qui freine par le fait même la voiture tout en vous permettant de récupérer de l’autonomie. On peut ainsi pratiquement conduire la voiture sans jamais utiliser la pédale de frein.

Sur la route, on apprécie le couple disponible rapidement, et les départs sont fulgurants. La direction électrique s’avère précise et procure au conducteur une bonne impression de contrôle. La vision à bord est correcte, sauf vers l’arrière en raison du coffre qui s’élève. On obtient une bonne position de conduite, mais le repose-pied très haut s’avère inconfortable comme l’a souligné mon collègue Alain Morin dans un récent article. Je partage aussi son opinion sur le climatiseur. Soit on gèle, soit il fait trop chaud! Il fallait le placer à 24 degrés pour être confortable.

Si mes besoins quotidiens font de la conduite des voitures électriques actuelles un véritable défi, la Volt réduit grandement la problématique et m’aura permis de réduire sensiblement ma facture en carburant, même si je n’ai pu optimiser au maximum ses possibilités. Toutefois, il faut composer avec le désagrément d’une voiture à essence, c’est-à-dire tout ce qui touche les frais et l’entretien d’un moteur à essence. Elle demeure tout de même un excellent compromis et elle le restera pour plusieurs années encore.

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