Pagani Huayra 2016: Tout simplement d’un autre monde

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2016

N’en déplaise aux constructeurs généralistes, ce ne sont pas les Chevrolet Cruze et Mazda3 qui ornent les murs des chambres des petits enfants amateurs d’automobiles. Les supervoitures y sont fièrement accrochées, entretenant le rêve. Si, quand je vous parle de supervoitures, les noms Ferrari et Lamborghini vous viennent en tête, voilà un réflexe tout à fait normal.

Fort heureusement, il existe de plus en plus de petits joueurs qui, grâce à des équipes composées d’ingénieurs maniaques d’automobiles, ne reculent devant aucune extravagance pour réaliser leurs fantasmes si longtemps couchés sur papier. 

C’est le cas de Pagani Automobili, une compagnie italienne qui de toute son existence n’a fabriqué que deux modèles : la légendaire Zonda, et la Huayra. Fondée en 1988 par un employé de Lamborghini, Horacio Pagani, la petite firme a commencé à concevoir son propre véhicule dès la fin des années 80. En 1999, la Zonda C12 fut présentée au monde dans le cadre du Salon de l’automobile de Genève. Cette voiture mythique fut produite en plus de 10 versions différentes pendant plus de 10 ans.

Après avoir créé des monstres comme la Zonda R, plus rapide que la Ferrari 599XX sur le Nüburgring, il était temps pour la petite compagnie italienne d’imaginer un nouveau produit. C’est ainsi que naquit la Huayra, prête à reprendre là où la Zonda s’était arrêtée.

Ich spreche Italienisch

Quoi de mieux qu’un V12 ou un V10 purement italien monté dans une voiture italienne? Si c’est votre raisonnement, vous n’auriez pas été engagé chez Pagani. Depuis la toute première Zonda, Pagani s’est associé avec Mercedes-AMG pour sa mécanique. C’est ainsi que l’on ne retrouve rien de moins qu’un V12 AMG dans chaque Pagani. Au fil des années, ce moteur a connu bien des modifications, mais l’essentiel est demeuré. Dans sa première livrée, sous le capot de la Zonda C12 1999, il disposait d’une cylindrée de 6,0 litres, bon pour 394 chevaux. 

Pour la Huayra, on retrouve toujours un V12 Mercedes-AMG en position centrale, mais cette fois-ci, sa cylindrée de 6,0 litres est accompagnée de deux turbocompresseurs. L’ensemble développe 730 chevaux, 738 livres-pied de couple, tandis qu’une boîte séquentielle à 7 rapports se charge d’acheminer la puissance aux roues arrière.

Comme la voiture ne pèse que 1 350 kg (moins de 3 000 lb), cette puissance lui permet de franchir le 0-100 km/h en 3 secondes et des poussières, ainsi que d’atteindre des vitesses dépassant 370 km/h.

Mais, rassurez-vous, la Huayra n’est pas qu’une voiture conçue seulement pour la ligne droite. Un équilibre parfait des suspensions ainsi que des systèmes électroniques qui gèrent en temps réel l’aérodynamisme lui ont permis de décrocher le record sur la piste d’essai de la célèbre émission Top Gear, réalisant un tour rapide du circuit en 1 minute 13 secondes et 8 centièmes, devant des voitures comme l’Ariel Atom V8 500, la Lamborghini Huracán et la McLaren MP4-12C. 

Un style intemporel

On reproche de plus en plus aux constructeurs de manquer d’audace lorsqu’ils dessinent des supervoitures. Que cette critique soit fondée ou non, on peut s’entendre sur le fait que la Huayra ne ressemble à rien d’autre, elle est vraiment unique. 

Les courbes de la carrosserie ne sont pas carrées et agressives comme sur la plupart des voitures de nos jours. Non, elles sont élégantes et arrondies, nous rappelant les formes de beauté que la nature met à notre disposition. On devine un vent sacré se faufilant au travers le feuillage d’un arbre à fleurs. Même les rétroviseurs sont feuillagés!

L’habitacle de la voiture est lui aussi unique. Ce mélange de cuir et de métal n’est pas sans rappeler ce que l’on appelle le steam-punk (rétrofuturisme), c’est-à-dire un univers fantastique victorien où machines et élégance se côtoient.

Bien entendu, ce genre de voiture ne se trouve pas au coin de la rue. Au Canada, un seul concessionnaire a l’autorisation d’en importer, au compte-gouttes. Si vous en voulez une chez vous, il vous faudra un bon courtier en douane. 

Il n’en demeure pas moins que la Huayra fait les choses à sa façon, et figure parmi les produits extrêmes et originaux actuellement sur le marché. Elle illustre parfaitement que ce qui compte n’est pas le résultat, mais la manière d’y arriver.

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