Chevrolet Trax 2016: Le pire, c’est que ça fonctionne…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2016

En première partie de ce Guide, vous retrouverez un match comparatif mettant aux prises huit VUS sous-compacts. Aussi bien vous le dire tout de suite, le Chevrolet Trax a mangé toute une raclée! Mauvaise voiture? Mais non, rassurez-vous. C’est juste que la concurrence offre des produits mieux peaufinés et plus sportifs.
En premier lieu, précisons que le Chevrolet Trax et le Buick Encore sont des jumeaux quasi identiques, construits sur la plate-forme de la sous-compacte Sonic. Certaines personnes préfèrent la version Chevrolet, d’autres la mouture Buick. Laissons-les régler ça dans le stationnement! L’habitacle du Buick Encore est évidemment plus cossu, hiérarchie oblige. Son tableau de bord est conservateur, mais recèle davantage de boutons. Celui du Trax est plus éclaté, empruntant des éléments de style à la Sonic, mais est plus facile à utiliser puisqu’il compte moins de commandes. On pourrait presque parler de minimalisme. Dans les deux cas, le système multimédia MyLink gagnerait à être simplifié. J’entends de méchantes langues raconter que c’est plutôt l’auteur du texte qui gagnerait à parfaire ses connaissances technologiques. Ne les écoutez pas, elles ne savent pas ce qu’elles disent…

La finition et la qualité des matériaux ne sont pas optimales (on remarque plusieurs plastiques achetés à rabais), toutefois, comme on peut s’y attendre, le Buick affiche une meilleure note à ce propos même si ce n’est pas le pactole.

Les avis sur le confort des sièges avant diffèrent d’une personne à l’autre. Petit conseil, si le Trax ou l’Encore vous intéresse, faites-en un essai d’au moins dix minutes. La position de conduite se trouve facilement, le volant se prend bien en main et la visibilité tout le tour n’est pas mauvaise du tout. À l’arrière, les choses se gâtent. L’espace y est compté et le confort, moyen. Le coffre n’est pas le plus grand de la catégorie, ni le plus petit.

Beaucoup de bruit pour pas grand-chose

Sous le capot, un seul moteur, un quatre cylindres de 1,4 litre développant 138 chevaux. Même pas un dixième d’équidé de plus pour le Buick. C’est le même moulin que l’on retrouve dans la diminutive Sonic. Déjà qu’il n’est pas très déluré dans cette dernière, imaginez lorsqu’il doit traîner une centaine de kilos supplémentaires… Les accélérations sont bruyantes (hurlantes serait peut-être mieux indiqué) et effectuer un 0-100 km/h en moins de 10 secondes demande soit une intervention divine, soit une côte descendante.

La boîte de vitesses est une automatique à six rapports, une agréable surprise quand on sait que la plupart des modèles concurrents ont une boîte CVT qui fait peut-être diminuer la consommation, mais qui fait augmenter dramatiquement le niveau sonore au moment des accélérations. Lors du match comparatif, notre consommation s’est établie à 9,1 l/100 km, résultat décevant s’il en est un. Il faut toutefois ajouter que plusieurs personnes ont conduit le Trax et que chacune a écrasé le champignon au moins une fois. On pourrait aussi ajouter que le Trax était le deuxième plus lourd du lot… On pourrait aussi ajouter que tout le monde a fait la même chose avec les autres véhicules…

Les modèles de base sont des tractions (roues avant motrices). Ceux qui optent pour le rouage intégral, ce que nous ne pouvons que recommander, se sentiront sans aucun doute en meilleure sécurité lorsque la blanche saison sera venue, même si ce rouage n’est pas le plus sophistiqué sur le marché.

Badge engineering

Là où le Trax (et l’Encore bien entendu) pèche, c’est au chapitre du comportement routier. Ses suspensions, axées vers le confort et combinées à son poids élevé, autorisent un roulis notable en virage. La direction n’est pas très bavarde sur le travail des roues avant et s’avère un peu trop assistée pour être agréable. Bref, on est loin du dynamisme d’un Mazda CX-3 ou d’une MINI Countryman. Mais honnêtement, les gens qui optent pour un Trax ou un Encore n’ont sans doute pas besoin de dynamisme au volant...

Durant les quatre ou cinq dernières décennies, General Motors s’était fait une spécialité dans le badge engineering. Il s’agissait tout simplement de prendre un produit Chevrolet, par exemple, de lui foutre un badge Buick ou Oldsmobile (ou même Cadillac dans les pires cas), d’augmenter le prix de quelques milliers de dollars et le tour était joué. General Motors refait le coup avec le Trax. On lui a donné une calandre Buick, un tableau de bord différent, un peu plus de matériel insonore, on demande quelques milliers de dollars de plus et voilà! Et vous savez quoi? Des 2 968 Trax et Encore vendus au Québec l’an dernier, 42% étaient des Buick Encore…

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