Toyota 4Runner 2016: Les sentiers l’attendent

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2016

La plupart des constructeurs s’entendent pour dire que 95 % des véhicules utilitaires sport ne seront jamais conduits hors route. Les gens les achètent surtout en fonction de leur carrosserie à hayon, de leur garde au sol un peu plus élevée que la moyenne et bien entendu, dans la plupart des cas, en raison de leur rouage intégral qui permet d’affronter les hivers avec plus d’assurance. Le 4Runner cible une clientèle, le fameux 5 %, qui a l’intention de rouler hors route et même souvent sur des sentiers quasiment impraticables.

Pour remplir cette vocation, le 4Runner a conservé le châssis autonome de camionnette qui fait partie de sa fiche technique depuis le début. Mieux encore, certaines versions sont dotées d’un rouage quatre roues motrices à temps partiel qui est activé par un levier. Comme dans le bon vieux temps. Cependant, même si certaines composantes proposent toujours une mécanique old school pour employer un terme à la mode, les ingénieurs ont également concocté de nombreux systèmes à commande électronique afin de pouvoir affronter les pires conditions en conduite hors route.

Une section avant tarabiscotée

Lors de la refonte de ce modèle, on a été conservateur au chapitre des changements mécaniques, mais on s’est payé la traite sur le plan de l’esthétique. Selon moi, esthétique est un bien grand mot et même un terme généreux pour décrire le gâchis que constitue la section avant de ce véhicule avec le museau plat doté d’une large ouverture visant à laisser passer l’air juste sous une calandre minuscule. En plus, à l’arrière, on s’est contenté d’ajouter des feux à lentille cristalline pour répondre quelque peu au goût du jour. Et contrairement aux canons esthétiques en vogue, les passages de roue ne sont pratiquement pas bombés. Les stylistes ont préféré mettre l’accent sur le rebord en relief qui à leurs yeux, doit faire plus costaud. Notez, cependant, qu’il s’agit surtout d’une question de goût.

C’est mieux réussi dans l’habitacle alors que le plastique de couleur aluminium de la console verticale est en contraste avec le noir de la planche de bord. Les boutons de commande sont passablement gros et à la portée de la main. Quant aux cadrans indicateurs, ils sont à chiffres blancs sur fond noir et faciles à consulter. Comme il se doit, la finition est excellente, mais plusieurs des matériaux utilisés tiennent plus du béton que du plastique... Il est possible de commander une version cinq ou sept places. La troisième rangée du modèle sept places est relativement accueillante et l’on y accède assez facilement puisque les sièges du milieu glissent avec aisance. Autre détail à souligner, la lunette arrière s’abaisse et c’est pratique soit pour déposer des colis à l’intérieur ou transporter des objets très longs sans avoir à ouvrir le hayon.

À l’aise dans la forêt

Le choix de la mécanique n’est pas embarrassant puisqu’un seul moteur est au catalogue, il s’agit d’un robuste V6 4,0 litres produisant 270 chevaux et 278 livres-pied de couple. Il est rugueux mais d’une increvable fiabilité. Étant donné qu’il est associé à une boîte automatique à cinq rapports, sa consommation n’est pas exemplaire, surtout si vous tractez une remorque dont le poids peut aller jusqu’à 5 000 livres (2 268 kilos). Le rouage 4X4 est à temps partiel, ce qui dénote une certaine rusticité de la mécanique et une conception surtout destinée à une conduite hors route assez agressive. Par contre, la version Limited plus luxueuse est équipée d’un rouage intégral permanent. Ce qui nous porte à croire que ce modèle cible des acheteurs voulant avant tout rouler sur la grande route plutôt que dans les sentiers. 

On s’en doute, le comportement routier est rustre avec une suspension qui sautille sur les bosses et une tenue de cap nettement perfectible. Sans oublier que les systèmes de traction et de stabilité électronique interviennent brusquement. Par ailleurs, plusieurs trouvent que la position de conduite n’est pas très confortable, d’autant plus que le dégagement pour la tête est limité. Et puis, il faut drôlement lever la jambe pour prendre place à bord!

En résumé, le 4Runner cible davantage une clientèle recherchant fiabilité, robustesse, capacité de conduite en hors route et qui ne priorise pas l’agrément de conduite. Ces gens-là seront heureux, mais les autres…

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