Lamborghini Huracán LP 580-2 2016 : âmes sensibles s’abstenir

Points forts
  • Le V10 est un bijou
  • Boîte à sept rapports
  • Extrêmement rapide
  • Se comporte comme aucune voiture ne devrait le faire
  • Beauté de la supervoiture
Points faibles
  • Pratiquement impossible de se détendre au volant
  • Tenue de route difficile sur les routes cahoteuses
  • Minuscule coffre avant
Évaluation complète

J’ai conduit quelques Lamborghini au fil des ans, mais jamais une qui aurait aussi facilement pu me tuer. C’est une excellente nouvelle, je le jure. Je ne parle pas de ma mort, mais du fait que la LP 580-2 soit une véritable supervoiture.

Depuis des années, je regrette la disparition des véritables voitures sport qui repoussent les limites, et ce, après avoir conduit des Ferrari, Nissan GT-R, Porsche 911 Turbo et GT3, Jaguar R et RS, Audi R8 et Lamborghini. Ce sont toutes d’excellentes voitures, mais ma mère de 5 pieds et 65 ans pourrait les conduire.

Je prends maintenant le temps de remercier les fous de Sant'Agata puisqu’ils ont créé une voiture qui n’est pas conçue pour les m’as-tu-vu, mais plutôt pour les mordus de conduite, ceux qui souhaitent avoir la pleine maîtrise de leur véhicule.

Féroce et violente

Une manière de mesurer la valeur d’une voiture consiste à examiner ses caractéristiques techniques. La Huracán LP 580-2 possède toutes les qualités nécessaires pour être qualifiée de supervoiture, rien de moins. Son V10 de 5,2 litres produit 580 chevaux et un couple de 397 livres-pied. Il atteint les 100 km/h en 3,4 secondes, 200 km/h en 10,1 secondes et peut atteindre la vitesse maximale de 320 km/h. Voilà, j’en ai assez dit.

Toutefois, la VÉRITABLE mesure d’une telle voiture, celle qui a été négligée ces dernières années puisque ceux qui ont les moyens d’acheter ces véhicules ne s’y intéressent pas, est bien présente dans cette Huracán. Cette voiture vous donnera la frousse.

Disons que la Audi R8 V10 est rapide dans le sprint de 0 à 100 km/h, mais sans plus : la voiture fonce simplement vers l’avant. La LP 580-2 échine les larges pneus arrière, torture le différentiel arrière pendant que le dispositif électronique de stabilité programmé s’efforce de maintenir le véhicule dans la direction souhaitée. Il s’agit là de l’équivalent d’un tremblement de terre automobile. Et il est phénoménal.

Le sélecteur du mode de conduite de la Huracán façonne la personnalité de la voiture. Au démarrage, la Lamborghini choisit le mode Strada, c’est-à-dire la conduite pour la route et si la boîte de vitesses est une automatique, l’expérience de conduite est presque décontractée. Cependant, cette voiture n’est PAS conçue pour déambuler dans les rues bondées du centre-ville afin d’épater la galerie. Procurez-vous une Aventador si c’est ce que vous souhaitez faire.

Pour dynamiser le tout, il faut passer en mode Sport. Il s’agit en fait du mode « amusant » idéal où la voiture s’anime véritablement et où l’homme et la machine font corps.

La propulsion, comme il se doit

La Lamborghini Huracán LP 580-2 2016 semble très différente de la LP 610-4 passée en revue l’an dernier. La différence principale réside dans la prise et le maniement de la voiture. La version à deux roues motrices pèse 73 livres de moins que la LP 610-4 et sa suspension a été réajustée pour, avouons-le, un plaisir accru. Les pneus Pirelli et la suspension à double triangulation avant en aluminium, moins rigide, transforment la partie avant.

La LP 610 s’enfonçait solidement dans l’asphalte alors que la LP 580 semble être tirée vers la route. Il est possible de sentir immédiatement la différence en poussant la voiture. La partie avant travaille fort alors que la voiture négocie un apex avec assurance. En mode Sport, la direction devient intuitive, l’accélérateur se dote d’un sixième sens pendant que la suspension se concentre sur une adhérence soutenue.

À mesure que la vitesse augmente, la Huracán s’adapte agréablement bien, comme si elle attendait la suite. Malheureusement, je n’ai pas eu le droit de piloter la voiture sur une piste et il y a des limites à l’exploration sur les routes de campagne ordinaires. Voilà pourquoi j’ai basculé en mode Corsa, mais pour voir cette direction se transformer en corvée avec un certain manque d’assistance au centre. Je suis convaincu que conduire la voiture sur un circuit aurait immédiatement apaisé toutes les craintes que j’aurais pu avoir.

La partie de cette voiture qui accomplit le travail le plus difficile est la boîte à double embrayage à sept rapports Lamborghini Doppia Frizione (LDP). Celle-ci est étrangement souple, changeant de vitesse en un clin d’œil et elle travaille très fort pour que chaque cheval-vapeur soit transmis aux roues arrière bien actives.

Si vous n’avez pas envie de foncer sur la route, les modes Strada et automatique rendent en fait la voiture supportable. La boîte augmentera jusqu’à la septième vitesse, même si vous ne roulez qu’à 55 km/h afin de garder la conduite plaisante. Voilà un véritable tour de force.

Pour ce qui est de la force, nous avons constaté que lorsqu’elle est poussée à fond, la Lamborghini maintient une cadence infernale. Le bruit produit par le V10 transforme les neurones et le sens de l’odorat, et cela, dès le démarrage. La vitesse à laquelle l’impulsion avant augmente est chaque fois surprenante.

Le secret repose sur le couple du V10 dont 75% est disponible à seulement 1 000 tr/min. Avec l’augmentation de la vitesse du moteur, le V10 atteint sa deuxième foulée juste sous les 6 500 tr/min, quand le couple maximum se présente. Préparez-vous alors à décoller. À 8 000 tr/min, le maximum des chevaux-vapeur est atteint et vous êtes en orbite. La Lamborghini n’a peut-être pas de freins à air, mais les freins en carbone céramique offerts en option pourraient arrêter un train.

Il s’agit d’une expérience grandiose qui provoque des poussées d’adrénaline.

La Lamborghini Huracán LP 580-2 convient à deux adultes, offre un peu d’espace de chargement et elle est superbe. Elle est dotée de plusieurs interrupteurs à bascule originaux que j’adore. Le reste de l’habitacle est bien aménagé et la visibilité avant est vraiment excellente.

Les Lamborghini conviennent à ceux qui veulent être vus. Cette Huracán est conçue pour ceux qui veulent conduire leur voiture. À 220 000 $ pour une version de base, la LP 580-2 ne s’adresse certainement pas à tout le monde puisqu’il s’agit de l’outil de conduite le plus pur et dur qui existe.

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

Los AngelesLamborghini Huracán LP 580-2 : moins de traction, plus de plaisir
Plusieurs amateurs de voitures exotiques italiennes sont d’avis que les véhicules les plus agiles et les plus amusants à piloter sont les propulsions : sans l’apport d’un rouage intégral ajoutant du poids sur l’essieu avant, la voiture est plus nerveuse et plus amusante à maîtriser. C’est un filon que Ferrari …
Los AngelesLa Lamborghini Huracán Spyder obtient un rouage à propulsion
Le créateur de supervoitures italiennes Lamborghini a dévoilé la version décapotable de sa Huracán l’an dernier au Salon de Francfort, et maintenant, c’est le temps de la variante à propulsion de faire son apparition à Los Angeles. Elle sera en vente au début de 2017. Elle peut être distinguée de …
ActualitéLamborghini Aventador S : plus de puissance et une meilleure tenue de route
Comme si 700 chevaux n’étaient pas suffisants, la nouvelle Aventador S obtient quelques étalons supplémentaires. Puisque la puissance n’est rien sans le contrôle, la supervoiture porte-étendard de la marque italienne bénéficie également de ce que l’on appelle Lamborghini Dinamica Veicolo Attiva, ou LDVA. En gros, c’est un regroupement de technologies …
GenèveLamborghini Huracán Performante 2017, encore plus bestiale!
Le célèbre constructeur de Sant'Agata vient de dévoiler, lors d’une soirée privée en marge du Salon de Genève , une variante encore plus puissante de sa Huracán, la Performante. La voiture arborait pour l’occasion un magnifique coloris orange mat (Arancio Anthaeus) mettant bien en valeur tous les appliqués en fibre …
Voitures anciennesLamborghini, l'histoire du gars qui fabriquait des tracteurs...
L’Italien Ferrucio Lamborghini (28 avril 1916 – 20 février 1993) n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Et comme il était riche, il pouvait envoyer promener n’importe qui. Même Enzo Ferrari. Élevé sur une ferme, le jeune Ferrucio s’intéresse bien davantage aux véhicules qui s’y trouvent …

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires