Mercedes-Benz G 550 2016, le Jeep des mieux nantis

Points forts
  • Style unique
  • Moteurs puissants
  • Luxe à bord
  • Efficace en hors route
Points faibles
  • Consommation élevée
  • Prix de base élevé
  • Comportement routier préhistorique
  • Peu d'espace de rangement
Évaluation complète

Je dois avouer que le Classe G m’a toujours intrigué et en plus de 14 ans de carrière dans le domaine, je n’avais jamais eu la chance de poser mes mains sur son volant. Cela étant dit, il m'a donc été difficile de résister à l’offre des gens de Mercedes-Benz de mettre à l’essai un G 550 2016. J'allais enfin pouvoir vivre l’expérience de ce véhicule assez unique en son genre.
Pour les non-initiés, le Classe G, baptisé officiellement « Geländewagen » ou VUS en allemand, c’est cette boîte carrée qui semble sortie tout droit de l’époque de la guerre. À l’instar du Range Rover, s’il dispose toujours de capacités hors route impressionnantes, de nos jours, il sert beaucoup plus à épater la galerie et à se frayer un chemin dans la jungle urbaine qu’à gravir les montagnes, surtout dans ses déclinaisons AMG, l’antithèse du modèle.

Un design figé dans le temps

S’il est assez rare d’en croiser ici, on en voit pratiquement à tous les coins de rue au royaume des VUS de grand luxe, c'est-à-dire en Californie. Il faut savoir que le prix de base du Classe G se situe à plus de 127 000 $ et il peut même atteindre les 250 000 $ dans sa version la plus bestiale.

Le Mercedes-Benz de Classe G est commercialisé depuis 37 ans et le modèle actuel est probablement très similaire à celui d’origine. Côté design, le G évolue lentement, lentement, très lentement, et c’est exactement pour cette raison qu’il conserve son charme et son caractère unique. Il détonne parmi les VUS modernes qui sont tout en rondeurs.

Difficile de ne pas reconnaître le modèle avec ses lignes angulaires coupées au couteau, son toit plat, son pare-brise à angle droit et son immense roue de secours accrochée au hayon arrière. Par contre, le véhicule a tout de même subi quelques changements cette année avec une grille de calandre retravaillée.

Photo: Samuel Labrie Ross

Finition soignée, espace pour tous

À bord, les stylistes ont modernisé le tout, mais l’âge du véhicule demeure palpable, notamment dans le cas du bloc de mise au point des supports latéraux et lombaires placé sur le côté des sièges. Pas de reproche au chapitre de l’ergonomie, tout est bien placé et simple à comprendre. Par ailleurs, l’effet de luxe est bien présent. C’est tout de même important étant donné le prix de base du véhicule.

Le plus grand désagrément? Le peu d’espace de rangement à l’avant, chose étonnante pour un VUS. Il n’y a pratiquement aucun endroit pour déposer son téléphone ou pour ranger des objets, sauf un porte-gobelet accroché au bas de la console centrale du côté passager.

Ce qui est impressionnant? L’espace de chargement et les dégagements. Même si le véhicule est assez étroit, sa forme angulaire et sa hauteur procurent beaucoup d’espace à bord. Nous avons pu expérimenter le tout lors d’un tournoi de hockey et nous n’avons eu aucune difficulté à transporter cinq passagers et deux équipements de hockey complets, y compris les bâtons. Le Classe G est un véritable VUS familial.

Sous le capot du modèle d’entrée de gamme, le G 550, on retrouve un V8 de 4,0 litres développant une puissance de 416 chevaux pour un couple impressionnant de 450 lb-pi. Puisque le véhicule porte l’acronyme 4MATIC, la puissance est envoyée aux quatre roues en tout temps au moyen d'une boîte automatique à sept rapports.

Le plus indécent des VUS

La version la plus répandue est sans contredit le Mercedes-AMG G 63 qui pousse d’un cran les performances de ce réfrigérateur ambulant, grâce à un V8 biturbo de 5,5 litres qui développe 536 chevaux et 560 lb-pi. Et si vous désirez vous retrouver au volant d’un modèle exclusif tout en laissant la majeure partie des autres VUS (et même plusieurs voitures) dans votre sillage, vous pourrez opter pour le plus indécent des VUS, c'est-à-dire le AMG G 65 qui hérite, tenez-vous bien, d’un moteur V12 de 6,0 litres développant 621 chevaux pour un couple de 738 lb-pi.

Sur la route, ne vous attendez pas au comportement des VUS modernes. Ces derniers sont de nos jours construits sur des plates-formes de voiture et ils se comportent comme des voitures. Le Classe G demeure un 4X4 pur et dur. Sa direction à billes est lourde et il faut constamment jouer du volant pour maintenir le cap, surtout que ses larges pneus s’amusent à suivre les roulières. Les transferts de poids sont assez importants en virage, ce qui peut surprendre puisque les accélérations musclées du modèle nous donnent l’impression d’une grande sportivité.

En effet, dès que vous démarrez le moteur, le V8 laisse ronronner une riche sonorité, très perceptible dans l’habitacle, surtout que les échappements sont situés à mi-chemin du véhicule, sur les côtés. C’est encore plus marqué lorsqu’on accélère. La transmission répond efficacement et il est même possible de la contrôler en mode manuel grâce à des palonniers situés derrière le volant.

Côté consommation, le constructeur a réussi à améliorer le tout, mais ne vous attendez pas à des miracles. Sur l’autoroute, il est possible de rouler dans les 14 l/100 km, mais dès que vous tombez dans les zones urbaines, ce chiffre grimpe rapidement.

Malgré sa vocation partagée, ses capacités hors route sont indéniables. Grâce à ses essieux rigides à l'avant et à l'arrière et à son mode basse gamme du système quatre roues motrices, la force du véhicule est décuplée en terrain moins favorable. Par ailleurs, afin de maximiser son adhérence, les différentiels central, avant et arrière peuvent être verrouillés indépendamment.

Comme c’est souvent le cas d’un superbolide, il est difficile de réellement justifier l’utilité du Classe G. On l’apprécie, tout simplement, mais disons qu’aucun autre véhicule ne peut nous procurer une telle expérience. On a l’impression d’être au volant d’un Jeep, un Jeep de grand luxe!

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