Kia Sorento 2016 : trop de moteurs tue l'amour

Ah le Kia Sorento! Le VUS intermédiaire de Kia a su gagner le cœur de plusieurs journalistes automobiles en Amérique du Nord, et pour de bonnes raisons. Il représente un produit raffiné, confortable, et bien équipé.

Dans sa version tout équipée, on peut pratiquement parler d’un produit de luxe. Pratiquement, dis-je, parce que la conduite du Sorento doit être améliorée pour être plus engageante.

Cela dit, le Sorento fait bonne figure, et personnellement, je le préfère au Honda Pilot et au Toyota Highlander. Mais, et quel gros « mais », il souffre d’un drôle de problème. Il est offert avec trop de moteurs différents! En fait, il faut choisir parmi trois engins.

Trop de moteurs

Dans sa version de base, le Sorento vient avec un quatre cylindres atmosphérique de 2,4 litres, qui développe 185 chevaux et un couple de 174 livres-pied.

Ce n’est pas beaucoup. Dans un gros véhicule comme celui-là, on veut éviter un petit quatre cylindres : non seulement les accélérations seront ardues, mais comme il travaillera fort pour vous traîner dans votre train-train quotidien, il risque de consommer plus que ses grands frères. Tel que mentionné plus tôt, ce n’est que dans les versions de base que l’on retrouve ce moteur.

Si vous optez pour les versions LX+ en montant, vous aurez à votre disposition le quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres, assez populaire chez Kia et Hyundai. Il génère 240 chevaux et un couple de 260 livres-pied.

« Enfin une puissance appropriée! » vous dites-vous. Pas vraiment. Quand on conduit le Sorento muni de ce moteur, on reste sur notre faim. Les rivaux comptent sur des V6 plus puissants, qui confèrent à leurs modèles respectifs plus de flexibilité.

Pourtant, le Sorento est disponible avec un V6! D’une cylindrée de 3,3 litres, il développe 290 chevaux et 252 livres-pied.

Pourquoi accabler de tourments un esprit déjà si tourmenté?

Avec la génération actuelle du Sorento, Kia voulait offrir un véhicule qui plairait à tout le monde. De ce fait, on peut se le procurer en configuration cinq ou sept passagers.

Or, devinant que le moteur turbo ne suffirait pas à la voiture, Kia a décidé d’équiper tous les Sorento à sept places avec le V6. Un moteur qui développe moins de couple que le 2,0 litres, mais dont les 50 chevaux additionnels sont plus que bienvenus.

Concernant la capacité de remorquage, le Sorento V6 peut tirer 5 000 livres (2 268 kg), tandis que la version turbo ne tracte que 3 500. Autre fait étrange, la version la plus luxueuse du Sorento, la SX+, ne vient qu’en configuration sept passagers, donc avec le V6.

Au lancement, plusieurs journalistes trouvaient dommage qu’il soit impossible d’avoir une version raffinée du Sorento avec cinq places et le moteur turbo. Bien honnêtement, cette question me semble illogique. Le V6 est de loin le meilleur moteur pour ce véhicule. Plus puissant, plus polyvalent, il ne consomme même pas plus que le 2.0T.

J’ai même fait mieux avec le V6 qu’avec le 2.0T. Kia annonce une économie de 9,2 l/100 km pour le 2.0T, et de 9,3 l/100 km pour le V6.

La morale de cette histoire est simple : on a complexifié une situation qui n’aurait pas dû l’être. Le V6 aurait dû être le seul moteur considéré pour mouvoir le Sorento, même en configuration cinq passagers.

Quant au quatre cylindres de base, le but de Kia était de pouvoir offrir un VUS intermédiaire pour le prix d’un VUS compact. Si les gens de la compagnie coréenne souhaitent le garder, tant mieux pour eux, mais soyez avisé, vous vous apprêtez à vivre la fable du lièvre et de la tortue. Sauf que le lièvre a déjà fini la course.

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