Chevrolet Spark 2016 : plus pour moins

Points forts
  • Prix d’entrée fort intéressant
  • Conduite et motorisation plus raffinées
  • Bluetooth et caméra de recul de série
Points faibles
  • Pas aussi spacieuse que l’ancienne Spark
  • Échelle de prix inégale
  • Dossiers arrière rabattables peu conviviaux
Évaluation complète

MONTRÉAL (Québec) – L’arrivée de la Nissan Micra a probablement engendré d’interminables discussions dans les salles de réunion de certains constructeurs. Pendant des années, ces derniers tentaient de pousser la vente de leurs minivoitures, sans grand succès, et voilà qu’un tout nouveau modèle arrive et les massacre sur le palmarès des ventes au Canada.

La popularité immédiate de la Micra peut être expliquée par son prix de base extrêmement bas, sa campagne de marketing agressive et — il faut l’avouer — sa bouille sympathique. En moins de deux ans, Nissan a écoulé plus de 20 000 unités sur le marché canadien, dont la plupart se retrouvent au Québec. Dans La Belle Province, s’il n’y a pas une Micra dans votre champ de vision, c’est qu’elle est cachée derrière un Ford F-150.

La riposte de General Motors adopte une stratégie similaire, puisqu’ils veut lui aussi une part du marché peu lucratif des minivoitures. La Chevrolet Spark 2016 est entièrement redessinée par rapport à la première génération vendue ici depuis 2012 (millésime 2013), et son prix de base est fixé à 9 995 $ avant les frais de transport et de préparation.

Lorsqu’elle a été introduite au Salon de l’auto de Montréal en janvier dernier, elle est devenue la voiture la plus abordable au pays, soit trois dollars de moins que la Micra. Depuis, l’édition 2016 de la petite Nissan s’est retrouvée chez les concessionnaires sans faire trop de bruit, affichant un PDSF de 9 988 $.

Chevrolet souligne le fait que la nouvelle Spark offre beaucoup plus d’équipement pour les 7 $ supplémentaires. Et comme avant, on cible une clientèle jeune ayant un besoin de connectivité, mais qui se soucie peu des performances et de la tenue de route. Notez que les autres rivales dans le segment des minivoitures sont les Mitsubishi Mirage, Fiat 500 et smart fortwo.

Dans la jungle urbaine

Nous avons pris la route de la ville à bord d’une Chevrolet Spark LS 2016, équipée d’une boîte manuelle à cinq rapports. GM nous avait planifié une journée « excitante » avec des épreuves à accomplir à travers la ville, incluant des selfies, des hashtags et des publications sur les réseaux sociaux. On n’a rien fait de ça. On voulait avant tout faire notre travail et conduire la voiture, et c’est ce qu’on a fait.

La petite Spark est amusante. L’ancien moteur à quatre cylindres de 1,2 litre, anémique et bruyant, fait place à un nouveau moteur de 1,4 L qui développe 98 chevaux et un couple de 94 lb-pi. La puissance demeure modeste, mais la voiture n’est pas léthargique du tout. Par contre, la boîte manuelle aide à rendre la conduite plus intéressante, avec un embrayage léger et une course du levier précise.

Par rapport à la Némésis Micra et ses 109 chevaux, la Spark n’est pas aussi rapide au décollage, mais la différence est marginale. Toutefois, la boîte manuelle de la Spark est plus agréable. Au chapitre de la conduite, les deux sont nez à nez.

En revanche, on épargnera environ un litre d’essence aux 100 kilomètres en optant pour la Spark au lieu de la Micra. Avec la boîte manuelle, la consommation mixte de la nouvelle Spark est établie à 6,9 l/100 km. La Mitsubishi Mirage demeure pour l’instant la championne des voitures non hybrides, sirotant environ un demi-litre de moins sur la même distance.

Quant à la boîte automatique optionnelle à variation continue, on n’a pas eu la chance de l’essayer, mais nous le ferons dès que l’on pourra mettre la main sur une Spark munie de la CVT pour un essai plus exhaustif. Lors de ce premier contact, on a préféré évaluer la version de base afin de constater ce que l’on obtient pour dix mille dollars.

Nouvelle forme, moins d’habitacle

La carrosserie de la Chevrolet Spark 2016 est toute nouvelle, et par rapport au modèle sortant, nous croyons que son style a gagné en maturité. L’empattement s’est allongé légèrement, mais la voiture est plus courte et sa voie est plus étroite. La ligne de toit a été abaissée de 66 mm.

Les proportions plus modestes de la voiture signifient également que l’habitacle est un peu moins logeable, ce qui était le point fort de l’ancienne Spark. L’espace pour la tête à l’avant demeure généreux, mais on ne peut plus porter son Stetson en conduisant — les hipsters n’en portent pas de toute façon, alors ce n’est pas un gros problème. Le dégagement pour la tête et les jambes à l’arrière est aussi en baisse, même si deux adultes peuvent tout de même s’y assoir confortablement. On vous rappelle que la Spark est une voiture à quatre passagers, alors que la Micra compte cinq ceintures de sécurité.

L’espace de chargement est réduit aussi, passant de 323 à 313 litres. Le volume maximal avec les dossiers arrière rabattus est de 771 litres pour la Spark 2016, par rapport à 884 pour la Spark précédente. En passant, le coffre de la Micra représente un volume de 407 litres, donc un peu plus gros.

La finition intérieure est plus soignée que celle de la Nissan, même si dans les deux cas, du plastique rigide adorne le tableau de bord et les panneaux de porte. Le style de l’habitacle de la Spark est plus moderne, sans surprise, puisque le design de la Micra date de quelques années déjà.

Un pitch de vente branché

Là où la Chevrolet Spark 2016 fait de l’ombre à sa rivale, c’est au chapitre de l’équipement de série. Malgré son PDSF sous les 10 000 $, auquel on doit ajouter les frais de transport et de préparation de 1 600 $ et des « frais de concessionnaire » de 250 $, la LS de base propose connectivité Bluetooth, système d’infodivertissement MyLink avec écran tactile de sept pouces, intégration Android Auto et Apple CarPlay, port USB, caméra de recul et deux ans d’entretien sans frais (en gros, des changements d’huile). Elle dispose également d’une borne Wi-Fi OnStar 4G LTE, qui nécessite toutefois des frais d’abonnement.

La Micra n’a rien de tout cela pour le même prix, mais les deux voitures ont des glaces à manivelle, des serrures de porte « fais-le-toi-même » et des réglages de rétroviseurs sans assistance électrique. Chevrolet croît que ces caractéristiques, disons, minimalistes, ne dérangeront pas les acheteurs de premières voitures intéressés par la Spark.

En optant pour la boîte automatique dans la LS, on doit également choisir le climatiseur, et le prix grimpe à 13 895 $. La version 1LT à 14 195 $ offre régulateur de vitesse, télédéverrouillage, glaces électriques, roues en alliage de 15 pouces et plus, alors que la boîte CVT ajoute 1 100 $ à la facture. La version 2LT à 18 195 $ comprend la boîte CVT, un toit ouvrant, des sièges avant chauffants, une sellerie en similicuir, un démarrage à bouton-poussoir ainsi qu’un sonar de recul, un avertissement précollision frontal et un avertissement de sortie de voie.

GM s’attend à ce que 25 % des acheteurs de la Spark choisissent la version LS de base avec la boîte manuelle, alors que 50 % préféreront la version 1LT. Le reste se contentera d’une 2LT ou d’une LS automatique, cette dernière étant moins intéressante qu’une 1LT, puisque l’on obtient beaucoup plus d’équipements pour un supplément de 1 500 $.

Peut-on être heureux au volant d’une voiture coûtant en-deçà de dix mille dollars? Si l’on peut vivre sans climatiseur et quelques caractéristiques de commodité que l'on s’est habitué à voir dans les voitures modernes, la réponse est oui. Si un système d’infodivertissement avec une foule d’options de connectivité est un incontournable, alors la Spark sera un meilleur choix que la Micra, ou toute autre minivoiture sur le marché.

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