Honda Fit 2009, Ma voiture de l'année

Points forts
  • Plaisir de conduite permanent
  • Étonnamment spacieuse
  • Remarquablement pratique
  • Solidement construite
  • Ergonomie impeccable
Points faibles
  • Performances moyennes
  • Moteur bruyant pour une Honda
  • Roulement parfois sec (Sport)
  • Embrayage peu progressif
  • Version Sport plutôt chère
Évaluation complète

Lorsque la Honda Fit est arrivée en 2007, elle avait déjà pas mal d’expérience. Elle nous a été présentée comme un comme nouveau modèle mais elle était déjà vendue depuis quelques années en Europe sous le nom Jazz et au Japon comme la Fit, là aussi.

Elle fut très bien accueillie chez nous et le méritait pleinement mais sa silhouette trahissait quand même son âge. Ses flancs plats, par exemple, la faisaient paraître étroite alors que son habitacle était remarquablement spacieux, surtout pour sa taille de sous-compacte.

Honda remet ça cette année avec une version soigneusement perfectionnée et rafraîchie de sa plus petite voiture. La nouvelle Fit est construite sur la même architecture de base que sa devancière mais on l’a mise à jour et améliorée jusque dans le menu détail. Et le résultat de ce travail est plutôt réjouissant.

La Fit est toujours offerte en versions DX, LX et Sport auxquelles s’ajoutent le modèle DX-A, qui  n’est qu’une DX avec la climatisation. Honda s’attend à ce que 45 % des Fit vendues soient des modèles LX, 24 % des modèles DX-A, 22 % des Sport et 9 % des DX de base.

Plus grande, plus ronde, plus spacieuse

La nouvelle Fit ressemble encore à la précédente mais tous les panneaux de sa carrosserie sont différents. Elle est un peu plus ronde et joufflue et ça lui va très bien. Elle est plus longue de 106 mm, plus large de 13 mm et son empattement s’est allongé de 50 mm. Ses voies avant et arrière se sont également élargies de 36 mm et 24 mm, respectivement.

Ce sont néanmoins surtout les places arrière qui ont profité de ce gain en taille en plus d’être plus facilement accessibles par des portières qui ouvrent plus grand (à 80 degrés, en fait). Les ingénieurs ont même trouvé le moyen d’améliorer le fabuleux ‘siège magique’. On peut maintenant relever le coussin de cette banquette ou abaisser les sections de son dossier d’une seule main, pour une polyvalence inégalée, toutes catégories de véhicules confondues. Simple, solide, ingénieux et pratique, c’est du Honda à son meilleur.

Si l’on se fie aux fiches techniques, la nouvelle Fit est censée offrir quelques millimètres d’espace en moins que l’ancienne à l’avant mais ce n’est certainement pas l’impression qu’elle donne. Elle est très spacieuse, en fait, et on s’y sent parfaitement à l’aise, sans avoir la jambe droite coincée sur la console comme sur quelques compactes.

Le réservoir d’essence de la Fit se cache toujours sous les sièges avant, un tour de passe-passe ingénieux qui a permis de lui tailler une soute cargo exceptionnelle pour sa taille à l’arrière. Elle est maintenant encore plus facilement accessible grâce à un seuil de chargement et un plancher abaissé légèrement.

Le confort et l’aplomb d’une plus grande

Les sièges avant sont les mêmes que dans l’Accord. Le siège du conducteur est bien sculpté et juste assez ferme. J’ai immédiatement apprécié et j’y suis resté parfaitement confortable au fil d’un trajet de six heures. L’assise n’est pas réglable et semble un peu basse au premier abord mais la position de conduite est néanmoins excellente. Il y a surtout enfin un repose-pied large, plat et solide. Voilà qui vient corriger le défaut le plus agaçant de la première Fit qui n’offrait qu’un petit renflement dont la surface était inégale.

Le coup d’œil vers l’extérieur est exceptionnel vers l’avant et les côtés. La visibilité est bloquée de trois-quarts vers l’arrière, par contre, par les deux montants qui sont quand même très reculés. Mais puisque les rétroviseurs sont excellents, cela ne cause aucun problème véritable.

Le volant rappelle celui de la Civic et on peut désormais le régler en profondeur et en hauteur. On y retrouve des touches impeccables pour le régulateur de vitesse. Les leviers de part et d’autre du volant sont bien taillés, précis et accessibles du bout des doigts. La climatisation est réglée par trois grandes molettes alignées verticalement, à la droite du volant. Et juste à côté, il y a les contrôles simples et dégagés de la sono.

Les cadrans sont également inspirés de ceux de la Civic mais ils sont un peu trop sombres le jour. Le soir venu, par contre, la finition argent et l’éclairage bleu sont plutôt cool. Mieux encore, toutes les commandes sont très bien identifiées et rétro-éclairées, sans exception. Par contre, je ne comprends pas l’absence de petites lampes au plafond à l’avant. Il faut se contenter du plafonnier au milieu pour s’y retrouver en arrivant à destination le soir.

Un porte-gobelet à la gauche du tableau de bord assez étroit pour une canette de Guru ou semblable. Au plancher, les tapis en caoutchouc ‘toutes-saisons’ optionnels sont très efficaces et bien ajustés. Leur rebord devrait être suffisant haut pour contenir l’eau salée et la gadoue en hiver ce qui est le but de l’opération.

Solide et agile à la fois

J’ai bouclé un trajet de 700 km vers la péninsule de Niagara en Ontario à bord d’un modèle Sport à boîte automatique. La Fit est peut-être classée parmi les sous-compactes mais c’est une routière très correcte qui n’a rien d’une mini légère, fragile et sautillante sur l’autoroute. La carrosserie est solide donne l’impression d’être plus massive que celle de la première Fit. Elle n’a pourtant pris que 23 kg et une partie de ce gain de poids a été consacré à bonifier la sécurité passive.

Les seules choses à reprocher à la Fit sont le bruit de roulement typique des Honda et une certaine sensibilité au vent latéral. Elle faisait immanquablement un petit pas de côté en doublant les camions-remorques sur la 401.  Le roulement est encore ferme mais moins sautillant et nerveux que sur la première Fit.

La version Sport a tendance à suivre le contour de la route à la verticale ce qui peut devenir désagréable sur une chaussée truffée d’ondulations ou de bosses courtes. De plus, elle est sensible aux fentes et le manifeste assez bruyamment. La Sport roule sur des pneus de taille P185/55 R16 montés sur roues d’alliage tandis que les pneus des DX et LX sont de taille P175/65 R15. Elles devraient donc rouler un peu plus doux.

La direction de la Sport est vive, linéaire et son assistance électrique est bien dosée, sauf à faible vitesse, ou le volant s’allège un peu trop. La modulation des freins est impeccable en conduite normale. La Fit Sport était un pur plaisir à piloter sur le circuit d’évaluation tracé pour les essais annuels de l’AJAC. Elle est merveilleusement agile, neutre en virage et amusante. La barre antiroulis que possèdent les modèles Sport y est pour quelque chose

Sur ce tracé balisé, qui combine des sections serrées et des enchaînements de virages rapides, j’ai même réussi à rattraper une Jaguar XF Supercharged au volant d’une Fit Sport à boîte automatique. Il faut dire que ses cinq rapports sont un net avantage par rapport aux quatre de la concurrence actuelle. Ils permettent de tirer le meilleur d’un couple livré à régime assez élevé puisque les vitesses passent toujours en douceur et vivement.

La Fit à boîte manuelle est moins convaincante. Son levier est léger mais plutôt relâché et sa course trop longue. De plus, l’embrayage est léger et mord trop sec. Il faut s’appliquer pour conduire celle-là en douceur.

Tout juste assez sous le capot

Le moteur est une version retouchée du même quatre cylindres de 1,5 litre dont la puissance passe de 109 à 5 800 tr/min à 117 chevaux à 6 600 tr/min et le couple de 105 à 106 lb-pi à 4 800 tr/min. Les accélérations sont légèrement plus vives que sur le modèle antérieur. La Fit Sport passe de 0 à 100 km/h en 11,3 secondes contre 12,27 secondes avec la boîte automatique à 5 rapports et de 9,97 à 9,55 secondes avec la boîte manuelle à 6 rapports

Ce n’est donc pas vraiment une bombe. Le moteur trime dur en pente et il est plus bruyant en pleine accélération que ce à quoi Honda nous a habitués. La consommation mixte a par contre été réduite de 6,8 à 6,4 L/100 km malgré les gains de taille et de poids. J’ai calculé exactement 6,39 L/100 km après une balade tranquille de 266 km en Estrie mais la Fit a été plus assoiffée lors de ma virée en Ontario. Elle a effectivement consommé 7,59 L/100 km sur un parcours qui comportait 50 km de circulation de proximité et environ 350 km à 118 km/h sur l’autoroute.

Quoi qu’il en soit, la Fit est remarquablement confortable, spacieuse et pratique, avec sa fabuleuse banquette modulable en deuxième rangée. Elle est au moins aussi vive, frugale et sûre que toute autre petite voiture, tout en donnant l’impression de rouler dans une plus grosse. Et je la trouve très jolie, quant à moi.

À moins d’avoir plus de deux enfants et un bateau à remorquer, on n’a vraiment pas besoin de plus que ce qu’elle offre, surtout dans la période d’incertitude actuelle. C’est pourquoi la Honda Fit est ma voiture de l’année, pour l’ensemble parfaitement unique de ses qualités, un nez devant la Hyundai Genesis.

Je ne comprendrai jamais qu’elle ne se soit pas rendue en finale pour le prix de la Voiture nord-américaine de l’année et pour ceux de l’AJAC. J’en achèterais une demain sans la moindre hésitation.

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