Chevrolet: et ses modèles 2016 - un producteur mondial visant l'excellence

Pendant longtemps, General Motors (GM) a été une compagnie américo-américaine car la majorité des profits ne provenait que de ses ventes de ses véhicules en Amérique du Nord. GM y exerçait une domination totale au début des années 60. La situation a progressivement changé avec l’arrivée des Japonaises et la mondialisation de l’industrie automobile a partiellement échappé à ce constructeur. Le réveil a été brutal et la situation s’est dégradée jusqu’en 2008 alors que la crise économique l’a fait passer à deux doigts de la faillite et lui a fait perdre son titre de leader mondial.

Maintenant totalement requinqué sur le plan financier et débarrassé d’une certaine arrogance (note de la rédaction : on se rappellera de l’ancien PDG Rick Wagoner qui voyageait en jet d'affaires de GM pour demander au Congrès américain de sauver sa compagnie de la faillite), le constructeur a la ferme intention de retrouver sa position de leader mondial. Pour ce faire, il lui faut des produits compétitifs sur tous les continents.

La division Chevrolet, fer de lance de General Motors, vend ses véhicules dans 125 pays et est la quatrième marque mondiale, rien de moins. Il se vend un véhicule Chevrolet toutes les sept secondes. Précisons que 60 % des ventes de cette marque sont réalisées hors des États-Unis.

Mais il faut continuer de progresser. Pour dévoiler leurs projets, les dirigeants de GM avaient les journalistes spécialisés à une grande présentation à Detroit tout récemment.

La belle lance le bal

Pour lancer le bal en grand, le fabricant nous a dévoilé la version cabriolet 2016 de sa Chevrolet Camaro. Le coupé, lui, nous avait été présenté précédemment et proposait une silhouette nettement plus aérodynamique que l’ancienne et de nouveaux moteurs incluant un quatre cylindres de 2,0 litres et 275 chevaux.

Le cabriolet reprend la même mécanique et la même silhouette, le toit souple en prime. Celui-ci peut se rétracter ou se déployer lorsque la voiture roule, et ce, jusqu’à une vitesse de 50 km/h. Une housse rigide recouvre automatiquement le compartiment de remisage du toit une fois celui-ci replié garantissant un look plus élégant.

Le reste de la séance d’information était divisée en quatre thèmes principaux : connectivité, électrification, design et motorisation. En voici les grandes lignes.

Connectivité : la voie de l’avenir

Pour plusieurs, l’évaluation d’un véhicule n’est plus nécessairement basée que sur des critères de performance, de sécurité et de confort. Avec le développement de la mobilité communicationnelle, la connectivité d’une voiture à internet devient un élément incontournable dans l’équation d’achat. Avec la prolifération des téléphones intelligents et des tablettes, les gens sont habitués de communiquer instantanément avec le reste du monde et retrouver leur chemin via la téléphonie cellulaire.

L’automobile, ces temps-ci, fait face à une dualité : d’un côté son système de navigation embarqué et de l’autre la téléphonie cellulaire. Chevrolet et les autres marques de GM, grâce au système OnStar, proposent dorénavant les communications 4G LTE qui permettent d’être en contact avec le reste de la planète par le biais de son téléphone cellulaire relié au système MyLink.

En 2016, plus de 16 modèles Chevrolet en seront équipés. Un système de diagnostic sera incorporé à plusieurs véhicules Chevrolet alors que le propriétaire, toujours via OnStar, sera informé sur une base mensuelle de la santé mécanique de sa voiture.

Également pour 2016, les nouvelles bagnoles permettront aux propriétaires de téléphones Apple et Android jumeler leur appareil au système MyLink de leur Chevrolet. Ces systèmes seront également disponibles en Allemagne et en Chine au cours de la prochaine année. Pour la Chine, General Motors a signé une entente avec un fournisseur téléphonique chinois qui compte plus de 800 millions d’abonnés!

Électrification : un pas vers la démocratisation

Pendant plusieurs années, les efforts de GM pour proposer des modèles hybrides ou électriques ont connu peu de succès, sauf pour le programme EV-1 tué dans l’œuf au milieu des années 90. Il aura fallu l’arrivée de la formule de Chevrolet Volt (une voiture 100% électrique branchable mais équipée d’une génératrice à essence d’appoint)  pour que les gens commencent à associer Chevrolet et électrification. La Volt est l’une des plus belles preuves du renouveau de GM depuis 2008.

Pour 2016, Chevrolet offre une Volt complètement transformée en commençant par une silhouette plus raffinée, peaufinée, détaillée. Son rayon d’action en mode électrique seul est dorénavant de 80 km tandis que le rayon d’action total avec le moteur thermique qui sert de génératrice est de 675 kilomètres. Les deux moteurs électriques sont totalement nouveaux et offrent l’équivalent de 149 chevaux et 294 pied-livre de couple. Le moteur thermique de 1,4 litre est remplacé par le nouveau quatre cylindres de 1,5 litre qui pèse 45 kg de moins tout en étant plus sophistiqué sur le plan technique et mécanique. Aussi, la batterie est plus puissante de 20 %, et plus légère de 9 kg.

Les composantes du système électrique de la Volt ont été intégrées à la Malibu 2016 hybride, mais sans possibilité d’être branchée. Les deux moteurs électriques incorporés dans la transmission sont alimentés par des piles au lithium-ion. La consommation moyenne de cette nouvelle Malibu devrait être d’environ 5,6 l/100 km.

Et l’auto dont on est vraiment fier chez GM est la Bolt EV, une voiture 100 % électrique (sans génératrice à essence contrairement à la Volt) dont le rayon d’action prévu est de 321 km. Son prix de vente aux É.-U. devrait tourner autour des 30 000 $. Rappelons que le Québec offre un incitatif de 8 000$ à l’achat. Chevrolet a annoncé sa production d’ici une couple d’années. La Bolt EV sera produite à l’usine d’Orion au Michigan. Déjà 50 prototypes ont été fabriqués et les essais ont débuté sur la piste de Milford au Michigan. Plus de 1 000 ingénieurs travaillent sur son développement.

Design : conception globale

Si jadis, le design des Chevrolet était l’affaire de Detroit, les choses ont changé. Compte tenu de la mission globale des produits, ceux-ci sont conçus par l’intermédiaire de 10 centres de design situés dans 7 pays : Warren aux É.-U. North Hollywood aux É.-U. Rüsselsheim en Allemagne, Sao Paulo au Brésil, Inchon en Corée du Sud, Shanghai en Chine, Bangalore en Inde et Port Melbourne en Australie.

Ces centres doivent harmoniser leur travail les uns par rapport aux autres. Il faut également souligner le nombre croissant de stylistes asiatiques, coréens entre autres, qui font preuve d’un talent indéniable.

Motorisation : le nerf de la guerre

Il y a une dizaine d’années, les moulins de petite cylindrée du constructeur étaient techniquement en retard par rapport à la concurrence. Par contre, les V8 étaient au diapason de leur catégorie respective. Dans ce domaine comme dans d’autres, GM a repris du poil de la bête, et ce, dans toutes les catégories de cylindrées en se donnant les moyens de pouvoir développer des groupes propulseurs de qualité. Présentement, plus de 8 700 ingénieurs sont à l’œuvre dans huit centres de développements situés dans les pays suivants : États-Unis, Chine, Inde, Allemagne, Italie, Brésil, Autriche et Corée du Sud. Nous sommes loin du bloc monolithique de jadis.

Ce travail porte déjà ses fruits puisqu’en 2016-2017, plus de 30 nouveaux produits, dont 17 entièrement nouveaux, seront commercialisés par GM. De ce nombre, on note le moteur 1,4 litre turbo de la Cruze et sa boîte automatique à six rapports. En outre, les centres situés aux É.-U., en Italie et en Allemagne ont développé un nouveau diesel ultrasilencieux, le Flüsterdiesel, un moteur quatre cylindres de 1,4 litre qui sera utilisé sur la Cruze en 2017.

C’est reparti

Il semble que General Motors et son chef de file Chevrolet ont enfin compris qu’il faut avoir les moyens de ses ambitions. Si l’on veut conquérir le marché mondial, il faut non seulement se donner les moyens, mais toujours aller de l’avant.

Cette séance d’information pour nous journalistes est un bon indice confirmant que la concurrence devra relever son jeu d’un cran.

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