Toyota Rav4 2009, toujours en avance

Points forts
  • Faible consommation d’essence (4-cyl et V6)
  • Performances impressionnantes (V6)
  • Qualité et finition irréprochables
  • Aménagement intérieur étudié
  • Excellente habitabilité
  • Confort de roulement notoire
Points faibles
  • Prix parfois corsé
  • Troisième banquette inefficace
  • Accoudoir central à revoir
  • Lunette arrière non ouvrante
Évaluation complète

Toyota ne s'en cache pas, ce n'est pas avec les Sequoia et FJ Cruiser qu'ils feront fortune. Mais le constructeur nippon, désireux d'offrir une gamme complète de véhicules à sa clientèle (où sont les sportives?), affirme qu'on ne peut se passer de tels véhicules. Toutefois, en me concentrant sur le discours qu'on nous a servi lors de la présentation du Rav4 2009, il m'a fallu en déduire qu'aucun autre constructeur n'avait ce souci de répondre aux besoins de la clientèle, et ce, de façon immédiate. Autrement dit, pendant que plusieurs constructeurs nous font des promesses de politiciens par rapport à l'environnement et aux produits du futur, Toyota agit sur-le-champ. Et il ne s'agit pas de réinventer la roue, mais simplement d'écouter les besoins et désirs de la clientèle et de leur offrir un menu qui leur plaît.

Je résumerais le tout en mentionnant que Toyota écoute ce que vous désirez plutôt que de vous dicter ce que vous devez conduire. C'est d'ailleurs ce qui explique pourquoi le constructeur nous arrive cette année avec une camionnette Tacoma à moteur quatre cylindres et quatre roues motrices, avec un Highlander aussi doté d'un moteur quatre cylindres, ainsi qu'avec cette nouvelle Venza qui sera présentée sous peu à la presse. Et bien sûr, c'est aussi ce qui explique les changements apportés cette année au Rav4, que nous avons mis à l'essai dans la très belle région du Lac Muskoka, en Ontario.

Un contenant quasi similaire

Vous en conviendrez, le Rav4 n'a pas énormément changé du point de vue esthétique. De nouveaux pare-chocs, une calandre distinctive selon les versions, des clignotants intégrés aux rétroviseurs et de nouvelles jantes résument essentiellement les modifications esthétiques apportées à notre sujet. L'œil averti pourra aussi constater la présence d'un becquet plus imposant sur la version Sport, le dessin différent des feux arrière ainsi que la relocalisation de l'antenne sur le toit. Mais bon, rien à se jeter par terre.

Curieusement, alors que le Rav4 offert en Europe se débarrasse de la roue de secours localisée sur le hayon, notre version la conserve. Pourquoi? Simplement parce que les modèles vendus sur le vieux continent reçoivent désormais des pneus avec possibilité de roulement à plat, qui coûtent on le sait, drôlement plus chers. Et puisque cette roue de secours pleine grandeur juchée sur le hayon n'empiète pas vraiment sur la visibilité arrière, on a cru bon chez Toyota de la conserver. En revanche, il faut savoir que cette dernière peut engendrer des dommages beaucoup plus sérieux lors d'un impact arrière, tant sur votre véhicule que sur celui avec lequel l'impact se produit.

14 groupes d'options

On reprochait autrefois à Toyota de ne pas offrir un nombre suffisant de combinaisons d'équipement. Alors que les configurations possibles se comptent par dizaines pour une Chevrolet Equinox (ce qui est trop), on ne pouvait en compter que huit chez Toyota l'an dernier. Cette année, ce chiffre passe à quatorze grâce à l'ajout de groupes d'options de luxe sur les versions à moteur quatre cylindres. Ainsi, il n'est plus nécessaire d'opter pour le plus onéreux des modèles à moteur V6 pour bénéficier de la sellerie de cuir ou même du système de navigation.

Franchement, l'habitacle du Rav4 est ingénieusement dessiné. Possédant moi-même un véhicule de ce segment (un Honda CR-V), je suis bien placé pour vous dire que les fonctionnalités à bord de ce VUS sont aussi nombreuses qu'ingénieuses. Les rangements sont nombreux, toutes les commandes sont faciles d'accès et l'utilisation de ces dernières se fait de façon totalement intuitive. On a même pris soin de repositionner la prise d'entrée auxiliaire pour lecteur MP3, autrefois logée dans le bac de rangement situé sous l'accoudoir central. Parlant d'accoudoir, sachez que ce dernier est malheureusement mal positionné et non réglable, ce qui le rend pour plusieurs inutilisable. Je vous avouerais en revanche que cette nouvelle caméra de recul intégrée au rétroviseur constitue un atout qui pour le moment, est aussi unique que pratique.

Je passerai rapidement sur le fait que le Rav4 propose en option une banquette de troisième rangée, le temps de vous dire que celle-ci est inutilisable pour la plupart des gens. Et comme celle-ci n'est qu'offerte que sur un nombre limité de versions, vaut mieux ne pas compter sur elle. Cependant, les trois passagers qui prennent place derrière ont pour leur part droit à un confort remarquable. Il est vrai que le manque de soutien latéral combiné à une sellerie de cuir très lisse peut engendrer le glissement de votre postérieur, mais ce n'est qu'occasionnel. Quant aux sièges avant, ils proposent un excellent confort, un bon soutien et suffisamment de réglages pour y trouver une position confortable.

Question de coffre, il faut savoir que le Rav4 propose l'espace de chargement le plus spacieux de sa catégorie, et ce, tant derrière les sièges avant que la banquette arrière. Certains pourraient être dérangés par la présence d'un hayon à ouverture latérale, mais sachez que ce type de hayon présente aussi des avantages. D'abord, le fait que son ouverture se fasse de la gauche m'apparaît plus intéressant, puisque le conducteur débarque toujours de ce même côté. Il n'a donc pas à contourner le véhicule pour accéder à la soute. D'autre part, une personne de petite taille qui peine à refermer le hayon peut dans ce cas y voir un grand avantage. Si je m'attarde sur ce point, c'est que je suis en mesure de parler en connaissance de cause, mon véhicule personnel étant doté du même type de hayon. Et puisque ma conjointe n'est pas très grande, elle apprécie ce principe au plus haut point. Il est toutefois dommage que le Rav4 ne soit pas doté d'une lunette arrière à ouverture indépendante, comme son grand frère le Highlander.

Plus de puissance, moins d'essence…

Naturellement, la question de l'heure lorsque vient le temps de changer de véhicule concerne sa consommation. On ne se soucie guère de cet aspect si l'on prévoit l'acquisition d'un Range Rover, mais lorsqu'il est question d'un véhicule à vocation familiale s'adressant à la classe moyenne, c'est une autre histoire.

Toyota, qui s'est toujours démarqué avec des motorisations peu gourmandes par rapport à la concurrence faisait déjà très bien avec le Rav4 2008, qui consommait généralement moins que ses rivaux. Mais puisqu'il s'agit DU facteur d'achat de plusieurs acquéreurs, il n'était pas question de se laisser dépasser par la concurrence. Voilà pourquoi on nous arrive cette année avec un tout nouveau quatre cylindres de 2,5 litres, développant 179 chevaux (13 de plus que l'an dernier), et dont la consommation serait améliorée de 5%. Histoire de confirmer le tout, Toyota a choisi de doter tous ses Rav4 d'un ordinateur multifonction, lequel vous indique à la fois la consommation instantanée et la moyenne depuis une remise à zéro. Personnellement, j'ai obtenu une consommation moyenne de 9,1 litres aux 100 kilomètres, sur un trajet combinant ville et grande route.

Ce quatre cylindres est puissant à souhait et se démarque de son prédécesseur par une présence plus accentuée à haut régime. Vous dire qu'il est réellement plus performant, je ne sais pas. Cependant, son rendement est certainement plus intéressant.

Quant au V6, il propose une puissance carrément hallucinante et un rendement exceptionnel, pour une consommation supérieure d'environ 1,5 litre aux 100 kilomètres de plus qu'avec le quatre cylindres. Voilà qui impressionne tout autant. 

Rappelons que la Rav4 est l'un des rares VUS compacts à offrir de série la traction intégrale, ce qui vient renforcer le faible indice de consommation de carburant. En comparaison avec un Rav4 à moteur V6 et transmission intégrale, un Hyundai Santa Fe doté d'un V6 moins puissant de 31% et de roues motrices avant consomme 7% plus de carburant. Voilà qui n'est pas peu dire.

L'ennui n'est pas ici

On le sait, les produits Toyota sont réputés pour être inodores, incolores et sans saveur. Ils sont souvent banals comme tout et ennuyants à conduire. Or, le Rav4 ne colle pas à cette critique. D'accord, il n'est pas aussi dynamique sur la route qu'un Audi Q7, mais sa conduite demeure aussi agréable que confortable. Le véhicule est maniable et démontre un bel équilibre en courbe, en plus de transmettre au conducteur un bon feedback de la route via le volant. Mieux insonorisé que l'Outlander ou le CR-V, il vous isole efficacement du monde extérieur avec brio. Sachez cependant que si vous avez l'habitude de rouler en laissant votre vitre légèrement abaissée, vous aurez de mauvaises surprises si la pluie se met de la partie. En effet, le dessin des piliers A fait en sorte que l'eau évacuée du pare-brise pénètre directement à bord du véhicule. Et si ce n'est pas le cas, elle empiète sur votre champ de vision, ce qui n'est évidemment pas idéal.

L'avenir?

Sachant que plusieurs trouvent le Rav4 trop imposant par rapport à certains de ses rivaux, et sachant qu'il existe ailleurs dans le monde une version à empattement court de ce dernier, j'ai posé la question aux planificateurs de produits sur l'éventuelle possibilité d'offrir ce modèle chez nous. À cela, Toyota nous répond que rien n'est impossible et que la question est même à l'étude. Cependant, puisque le Rav4 sera d'ici quelques semaines assemblé à la toute nouvelle usine de Woodstock en Ontario, et que cette dernière prévoit de fournir le marché nord-américain dans son ensemble, il serait surprenant qu'on y assemble aussi ce modèle à empattement réduit. L'importation serait donc nécessaire.

En attendant, Toyota parvient néanmoins à nous servir le nec plus ultra en matière de VUS compact, en proposant à la fois qualité, style, polyvalence, performance et économie d'essence. Il est vrai que son prix est moins alléchant que celui de certains rivaux, et que les modalités de financement n'ont rien d'une aubaine. Mais comme toujours, la qualité, ça se paye…

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