Je me souviens: L’Internet a tué la suite hospitalité

De nos jours, la plupart des chroniqueurs automobiles qui participent au dévoilement d’un nouveau modèle s’empressent d’envoyer leurs textes et leurs photos, habituellement dans la soirée, après avoir conduit le véhicule dans la journée. À moins qu’il y ait un embargo, mais c’est devenu rare alors que plus vite signifie toujours meilleur pour répondre aux exigences du Web...

Cette situation était totalement différente avant l’arrivée de l’Internet et des sites automobiles. En effet, la plupart des reportages étaient destinés à des magazines, des journaux ou encore un livre (passionnant!) comme Le Guide de l’auto. Et afin de permettre aux différentes publications, les magazines surtout, de ne pas manquer le bateau et que tout le monde puisse publier l’information en même temps, le constructeur automobile imposait un embargo d’au moins deux semaines. Ce qui signifie donc que les soirées étaient libres pour la majorité des gens. Non seulement il n’y avait pas d’obligation d’envoyer son texte en toute urgence, mais l’Internet n’existait même pas. Puisqu’on était dans un hôtel généralement situé loin des grands centres, les gens se réunissaient dans la suite Hospitalité où ils passaient la soirée à discuter des voitures essayées dans la journée, bien entendu en prenant un verre! Souvent, les discussions se prolongeaient tard dans la nuit et le lendemain matin au petit-déjeuner, on devinait qui avait fait des abus la veille!

En outre, comme plusieurs de ces présentations étaient effectuées au printemps, c’était du même coup l’époque des séries éliminatoires du hockey et du basketball! Selon les intérêts de chacun, les gens passaient la soirée à regarder ces parties à la télévision, toujours dans cette suite. Comme plusieurs journalistes automobiles étaient soit canadiens ou en provenance de la région de Detroit, le hockey avait souvent préséance. Détail intéressant à souligner, lorsqu’on était à Detroit, les gens syntonisaient le réseau anglais de Radio-Canada, car ils trouvaient que les descripteurs et commentateurs de ce réseau étaient plus captivants et mieux informés. 

Toutefois, certains soirs, le basketball avait le dessus. Je me souviens entre autres d’une partie disputée entre les Lakers de Los Angeles et les Celtics de Boston. Le regretté Carroll Shelby prenait pour les Lakers tandis que les Celtics étaient mon équipe. J’avais parié un petit 10 $ et bien entendu, c’est Shelby qui a empoché.

De nos jours, la suite Hospitalité existe toujours. Mais cette fois, elle est fréquentée dans l’après-midi afin d’accueillir les journalistes qui arrivent à l’hôtel pour assister au dévoilement ou encore après avoir conduit la voiture en question durant la journée. Dans la soirée, à des heures plus tardives, elle est fermée car plus personne n’y va. Les gens sont plutôt occupés à consulter l’Internet, rédiger leurs textes, lire leurs courriels ou à surfer sur les réseaux sociaux.

Autres temps, autres mœurs…

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