Ford Fiesta 2015: Trio écono sous le capot

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

C'est la multiplication des pains pour la Ford Fiesta. À sa version de base dotée d'un très respectable quatre cylindres, la sous-compacte a ajouté un turbo en début d'année, pour une variante épicée (ST) touchant les 197 chevaux. Encore plus récemment, elle s'est enrichie d'un nouveau trois cylindres – le premier à vie pour le constructeur. Sauf que... sortez vos bidous.

Vous avez bien lu : il s'agit là du tout premier trois cylindres conçu, fabriqué et glissé sous le capot d'une voiture Ford en 110 ans d'histoire. Non seulement cet organe est une première pour le constructeur (si on fait abstraction ses équipements agricoles), mais il est une rareté dans le marché, du moins en Amérique du Nord. Mais... sortez vos bidous, parce que cette Ford Fiesta (berline ou hayon) trois cylindres de 1,0 L EcoBoost (donc, turbo) à injection directe exige 1 300 $ d'extra sur la Ford Fiesta SE – la version mi-gamme qui, elle, débute à 16 700 $.

Si vos calculs sont aussi bons que les nôtres, vous verrez qu'il faut verser 18 000 $, plus les frais d'usage, pour obtenir... 3 chevaux de plus que ceux de base (123 contre 120). Une arnaque? Pas si vous aimez les conduites turbo, qui accordent plus de couple que la normale : on parle ici de 148 lb-pi, contre 112 lb-pi pour le moteur d'entrée de famille.

Et il n'est pas mal du tout, cet organe à cylindrée impaire. Pas aussi doux et imperceptible que celui de la nouvelle MINI, même qu'il est plutôt « grumeleux » au démarrage, mais il est de belle sonorité lorsque poussé dans ses retranchements. Aussi, la vigueur est adéquate quand on n’hésite pas à jouer des cinq rapports manuels – la seule boîte offerte. L'automatique six rapports à double embrayage n’est pas offerte, d'ailleurs elle n'est même plus disponible pour la S quatre cylindres de base.

La consommation? Frugale : nous avons réussi une moyenne sous 6,0 L/100km pendant toute notre semaine d'essai – c'est de l'ordre des hybrides, ça! Mais avant de pouvoir justifier l'extra de 1 300 $, il faudra en rouler, des kilomètres...

De belles cartes de visite
Qu'elle soit propulsée par trois ou quatre cylindres, la Ford Fiesta conserve ses attributs de petite bagnole fort intéressante à piloter, merci à son vecteur de couple de série (ST). Tout au plus on reproche une poutre de torsion (la norme pour les sous-compactes) plutôt bondissante sur les longs hoquets autoroutiers, mais reste que la voiture a le mérite de posséder l'une des directions les plus connectées de la catégorie (Mazda exclues) et elle se faufile donc avec agilité dans la circulation. Bravo également pour l'insonorisation, supérieure à ce qui se fait chez la concurrence.

Voilà qui nous amène à vous jaser habitacle : la plus belle carte de visite de la sous-compacte réside dans sa planche de bord en angle, très moderne, dans son volant dominant et dans ces matériaux de belle facture, bien assemblés. La Fiesta ne serait pas une Ford sans des technologies avant-gardistes comme les Sync, MyFord Touch, l'ordinateur de bord (géré par une molette... pas toujours intelligente) et le MyKey. Parents d'ados, vous aimerez cette clé programmable pour limiter la vitesse et mettre en sourdine la radio, si votre jeune conducteur ne s'attache pas...

Certes, l'américaine est l'une des plus petites de sa catégorie et ça se ressent dans une cabine étroite, notamment à la tête. Cela dit, les occupants avant ne se frottent pas démesurément les coudes et même les plus claustrophobes trouveront à respirer, assis à l'arrière.

Avec cette calandre à la Aston Martin, la Ford Fiesta est l'une des plus chic sous-compactes du marché... à condition de la choisir en configuration cinq portes. Avouez, la variante berline ne paie pas de mine... C'est pour cette raison – et aussi parce que la version hatchback en offre plus, côté chargement (965 litres) – que la petite s'écoule, au pays, au rythme de trois unités à hayon pour chaque quatre portes vendue.

Bien en mal de choisir...
Le dernier mot, c'est la Ford Fiesta ST (à hayon seulement) qui le mérite, avec son EcoBoost qui gonfle le quatre cylindres jusqu'à 197 chevaux et 202 lb-pi, transigés en exclusivité par une boîte manuelle six vitesses. Ajoutez la suspension surbaissée (15 mm), une direction affinée, un freinage amélioré, des sièges Recaro (et non Ricardo!), le double échappement chromé et quelques autres éléments visuels qui crient « performance » et vous voilà aux commandes de l'une des plus palpitantes petites autos du marché.

Notez que 197 chevaux, c'est plus que les 189 chevaux de la MINI Cooper S, c'est même presque autant que les 210 chevaux de la (plus grande) VW Golf GTI. Je l'avoue : je suis bien en mal de choisir laquelle des trois gagne ma préférence. C'est vous dire à quel point Ford en a fait, du chemin, depuis une décennie...

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