Alfa Romeo 4C 2015: La nouvelle sportive abordable

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

Lorsque Fiat a pris le contrôle de Chrysler, l’un des principaux objectifs du groupe italien était de faciliter son retour en Amérique du Nord en utilisant les ressources et surtout, le réseau de concessionnaires du constructeur américain.

Bonne nouvelle, puisque depuis nous avons droit à plusieurs nouveautés venues directement de l’autre continent, notamment la Fiat 500 et ses multiples déclinaisons. Cette fois, c’est Alfa Romeo qui fait son retour en Amérique du Nord en proposant la 4C, un petit coupé sport à deux places destiné à rivaliser avec des modèles tels la Jaguar F-Type, la Porsche Cayman et surtout, la Lotus Evora.

La marque Alfa Romeo, née à Milan au début des années 1900, est l’une des plus prestigieuses, ayant bâti sa renommée en course automobile. En période de difficulté financière, elle fut rachetée par le Groupe Fiat en 1986 qui détient aussi les marques Ferrari, Lancia et Maserati.

Construite dans le berceau des voitures sport
Lancée en Europe il y a deux ans, la 4C est issue d’une collaboration assez poussée. Alfa Romeo s’occupe de son design et de sa conception alors que Maserati assure la production dans son usine de Modena, véritable berceau des voitures sport italiennes. En fin de compte, la voiture est importée et vendue en Amérique du Nord par Chrysler. Ça, c’est de la convergence! Proposée à un prix légèrement supérieur à 60 000 $, elle rend ses charmes italiens relativement accessibles, beaucoup plus que les modèles issus de chez Ferrari et Maserati.

La 4C se présente sous les traits d’un coupé biplace à moteur central et tire son nom de son moteur quatre cylindres. Construit tout en aluminium, ce moteur de 1,7 litre turbocompressé (à 21,8 psi!) et doté de l’injection directe développe 237 chevaux et un excellent couple de 258 lb-pi dont 80 % sont disponibles dès les 1 700 tr/min. Il équipe aussi la Giulietta, un modèle qui devrait arriver en Amérique du Nord un peu plus tard.

C’est non sans surprise que l’on découvre que la puissance est transmise aux roues arrière par l’unique transmission offerte, une automatique à double embrayage TCT (twin-clutch transmission). Les puristes seront déçus d’apprendre que la 4C ne dispose pas d’une boîte manuelle, mais au moins, l’automatique est dotée de palonniers situés derrière le volant qui permettent de sélectionner manuellement les rapports.

Côté conception, le mot d’ordre était légèreté. Grâce à l'utilisation de fibre de carbone et d'aluminium pour le châssis ainsi que de fibre de verre pour la carrosserie, la 4C ne pèse que 1 050 kg (2 315 lb). Tout un exploit! C’est malheureusement 342 lb (155 kg) de plus que la version européenne en raison d’équipements supplémentaires et d’une mise à niveau visant à répondre à notre législation.

Tel un bolide course
Difficile de ne pas être emballé par les lignes de la 4C. Son style est en fait inspiré de la 33 Stradale de 1967, l’une des plus belles voitures de sport jamais construites. L’avant reprend indéniablement les formes associées à Alfa Romeo avec son museau qui se termine en pointe et sa grille en triangle typique. De côté, on apprécie son profil bas et ses rétroviseurs latéraux ancrés dans les portières. Les prises d’air intégrées à la carrosserie et les jantes de 18 pouces à l’avant et de 19 pouces à l’arrière ajoutent à l’exotisme de la voiture. À l’arrière, la sportivité est soulignée par son diffuseur d’air qui remonte assez haut et qui enrobe l’échappement double. Tout l’arrière, surtout avec les feux ronds, n'est pas sans rappeler celui d’une Ferrari. Par contre, le format compact de la voiture atténue cet effet. On adore pouvoir jeter un œil au moteur central par la lunette arrière.

Une fois glissé à bord, on a littéralement l’impression d’être au volant d’un bolide, surtout dans la version Launch Edition. Les seuils de portes sont très larges et recouverts de panneaux de fibre de carbone. Le conducteur dispose d’un large repose-pied en aluminium, tout comme le passager qui en a un, également de pleine largeur et situé au fond du puits, histoire de bien s’ancrer en conduite plus sportive. Tout est fait pour diminuer le poids de la voiture, même les poignées de porte formées d’une bande de cuir.

Le tableau de bord est simple et l’instrumentation très minimaliste. La partie centrale est orientée vers le pilote et comprend quelques commandes supplémentaires, notamment celles du climatiseur et du système de sonorisation. C’est lorsque l’on aperçoit la console centrale que l’effet « bolide » est le plus marquant. On y retrouve quatre boutons au fini métallisé servant à régler l’embrayage et un levier de sélection pour les différents modes de conduite. L’ensemble est mal illustré et peu intuitif, il faut pratiquement deviner, mais on aime quand même! C’est ce qui fait le cachet unique de la 4C. Le seul élément qui détonne, c’est le volant. Malgré sa partie inférieure à plat, on aurait pu lui apporter un peu plus de soins. Il fait grossier. Pas facile non plus de trouver une bonne position de conduite en raison du nombre réduit de possibilités d’ajustements des sièges.

Une voiture de pilote
En découvrant la 4C, on comprend rapidement qu’on a affaire à une sportive s’adressant à des puristes. Le moteur démarré, on apprécie sa riche sonorité malgré sa petite cylindrée. Une fois le premier rapport sélectionné, la voiture se lance avec vigueur dès qu’on enfonce l’accélérateur. L’échappement sport est responsable d’une sonorité aiguë, ressemblant à celle d’une formule. Le moteur hurle à haut régime, rapport après rapport, et pétarade chaque fois que l’on rétrograde. Les ingénieurs ont accompli tout un travail au chapitre des acoustiques et c’est là un des principaux charmes de la 4C.

Malgré sa petite cylindrée, ce 1,7 litre n'est jamais hors d’haleine. Il réagit rapidement à la moindre pression de l’accélérateur et son couple généreux ajoute à l’effet de « punch ». Le format ultra compact de la voiture et son poids réduit fournissent un excellent rapport poids/puissance, 4,7 kg/chevaux, ce qui lui permet de réaliser le 0 à 100 km/h en moins de 4,5 secondes et d'atteindre une vitesse de pointe maximale de près de 260 km/h.

Dès que l’on aborde un virage, on remarque rapidement la lourdeur de la direction qui n’offre aucune assistance. Elle se maîtrise mieux à haute vitesse et à sa défense, elle procure une excellente sensation de la route. Le pilote a l’impression de pouvoir contrôler la voiture du bout des doigts. Le centre de gravité très bas jumelé à une répartition de poids optimale (50/50) permet d’avoir un comportement neutre, que ce soit en virage ou au freinage. Lorsque la voiture est poussée un peu plus, il est possible de faire déraper le train arrière tandis que les modes « dynamique » ou « piste » sont activés. Du reste, on note un léger sous-virage alors que les pneus d’origine laissent rapidement crier leur perte d’adhérence.

Histoire de maximiser ses performances et de donner à son pilote un certain contrôle sur sa personnalité, la 4C bénéficie du sélecteur Alfa DNA (Dynamic, Normal et All Weather), qui permet de choisir entre trois modes de conduite : sportive, normale et toutes conditions. Ce système fait notamment varier la réponse de l’accélérateur, de la boîte et du contrôle de stabilité. Un quatrième mode, soit le mode « course », est disponible et déconnecte toutes les aides à la conduite, laissant libre cours à vos talents de pilote. Rares sont les voitures sport qui de nos jours nous laissent une telle liberté d’action.

Si vous succombez aux charmes de cette jolie Italienne, ce ne sera pas une mince affaire que de mettre la main sur un exemplaire, surtout la première année. Le réseau de distribution ne comprendra initialement que quatre concessionnaires au Canada, dont deux au Québec, et seules 1 000 unités seront proposées en Amérique du Nord. On peut donc en déduire que le Canada n'en recevra qu’une centaine. Quant à la version Launch Edition, elle sera encore plus rare avec uniquement 500 unités.

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