Chevrolet Sonic 2015: Peut-être Sonic… mais pas supersonique

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

Il y a déjà trois ans, Chevrolet remplaçait son Aveo (du temps de Pontiac, elle avait un pendant, la Wave), une voiture particulièrement démunie. La Sonic débarquait avec sa jolie bouille, ses moteurs enfin dignes de porter ce nom et, surtout, un nouveau nom, question de faire oublier rapidement son ignoble devancière. Et pour être bien sûr qu’on ne s’y méprendrait pas, la Sonic est construite aux États-Unis alors que l’immonde bagnole l’était en Corée.

Les débuts de la Sonic ont été lents mais on en voit de plus en plus sur nos routes. Étonnamment, il s’est vendu exactement (à 200 unités près) le même nombre de Sonic que de Toyota Yaris au pays depuis les deux dernières années. L’offre de Chevrolet dans le domaine des sous-compactes n’est pas dénuée d’intérêt, surtout en version hatchback. Voyons ça de plus près.

L’habitacle de la Sonic montre des couleurs souvent bien agencées qui font oublier la qualité très relative de certains matériaux. Le tableau de bord est constitué d’un bloc d’instrument s’inspirant d’une moto. Les révolutions du moteur sont affichées au moyen d’une aiguille, tandis que la vitesse du véhicule l’est par un affichage numérique d’un beau bleu. C’est plutôt dérangeant au début mais on s’y fait rapidement.

Les sièges avant sont assez confortables, cependant je ne suis pas sûr qu’un trajet Montréal-Toronto-Montréal la même journée serait une bonne idée... La banquette arrière est dure, en revanche, l’espace pour les jambes et la tête est correct compte tenu du format de la voiture. La Sonic se décline en deux modèles, hatchback et berline. Évidemment, le coffre de la première est beaucoup plus pratique puisque lorsque les dossiers arrière sont rabattus, ils forment un plancher plat, une rareté dans ce créneau. De son côté, le coffre de la berline est étonnamment grand pour une si petite voiture.

Chaque modèle de la Sonic a droit à deux moteurs déjà vus dans la Chevrolet Cruze et qui engendrent la même puissance, soit 138 chevaux. Pourquoi faire simple… Le celui de base est un quatre cylindres de 1,8 litre développant un couple de 125 livres-pied. Le second est un autre quatre cylindres, de 1,4 litre cette fois-ci, et turbocompressé. Ce dernier est à considérer avec attention. Il ne donne aucune prétention sportive à la Sonic mais grâce à son couple plus élevé (148 livres-pied) il lui permet d’avoir des accélérations est des reprises sécuritaires à condition de maintenir le régime au-delà de 3 500 tours. Sinon, c’est d’un pénible... L’autre moteur, le 1,8, est moins dégourdi et espérer faire le 0-100 km/h en moins de 10 secondes tient du fantasme ou d’un ouragan. Les deux moulins consomment à peu près la même quantité d’essence, soit 6,9 l/100 km après deux semaines d’essai. Cette consommation est très élevée pour une sous-compacte. Si c’est l’économie d’essence qui vous intéresse, la Cruze – plus grande et plus confortable – fait aussi bien, sinon mieux, surtout en version Eco.

Côté transmission, les versions dotées du 1,8 litre reçoivent d’office une manuelle à cinq rapports ou, en option, une automatique (oui, une automatique, pas une vulgaire CVT) à six rapports, svp. Quant aux versions 1,4 litre, elles ont droit à une manuelle à six rapports ou à une automatique à six rapports aussi. Aucune de ces transmissions ne méritera de prix prestigieux, mais elles font un boulot très correct compte tenu des origines modestes de la Sonic. Par contre, pour pouvoir extirper le maximum de chevaux de chacun des moteurs, les manuelles sont recommandées.

Sur la route, on est d’abord impressionné par le silence de roulement. Évidemment, si après un coup dur de la vie vous passez directement d’une Lexus LS460 à une Sonic, vous pourriez avoir une autre opinion! Les suspensions, MacPherson à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière, soulignent le caractère économique de la mignonne Chevrolet, mais elles sont calibrées de façon à bien amortir les chocs tout en préservant le contact des pneus avec le sol. Il en résulte une tenue de route dans la moyenne de la catégorie. Fidèle aux réactions d’une traction, la Sonic sous-vire passablement lorsque lancée à pleine vitesse dans les courbes tout en affichant un roulis non négligeable. Bref, une pénible corvée que le journaliste a accomplie une fois par pur professionnalisme.

Là où la Sonic perd des points, c’est au niveau du prix. Comme sur la plupart de ses concurrentes, les versions de base sont accessibles et peu dispendieuses, mais dès que le client se laisse bercer par la douce euphorie provoquée par la belle et longue liste d’options et le discours encourageant du conseiller aux ventes, d’autres options devraient être envisagées. Comme le passage à un modèle supérieur.

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