Mitsubishi RVR 2015: Un compromis qui rapporte

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

Les décisions de Mitsubishi sont parfois intrigantes. Par exemple, comment expliquer la silhouette de la plus récente génération de l’Outlander (heureusement revue cette année!)? Et lorsque le RVR – appelé Outlander Sport chez nos voisins du Sud – est arrivé sur notre marché, plusieurs se sont interrogés quant à la pertinence de ce geste puisque Mitsubishi, qui ne possédait que trois modèles dans sa gamme, se retrouvait avec deux VUS qui, de surcroît, se ressemblaient passablement.

Au moins, avec le renouvellement de l’Outlander, les deux ne se ressemblent plus. Par ailleurs, la ressemblance du RVR avec la berline Lancer est encore présente, ce qui n’est pas mauvais en soi. Mais force est d’admettre que cette décision s’est avérée la bonne sur le plan du marketing car mois après mois, le RVR figure toujours parmi les modèles les plus vendus de Mitsubishi. Mieux encore, il est en harmonie avec une nouvelle génération de VUS sous-compacts qui gagne en popularité. Cependant, il semble que cette popularité n’est pas réalisée au détriment des marques concurrentes, mais bien en cannibalisant en partie les ventes des Lancer et Outlander. Problème…

De l’importance du look!
Autant la mouture de l’Outlander a déçu, on vient d’ailleurs de modifier son museau, autant le RVR séduit par son apparence. En effet, sa partie avant en forme nez de requin lui confère une allure dynamique et un tantinet sportive. De plus, sur les modèles plus huppés, la calandre est cerclée de chrome ce qui est d’un bel effet. Cette silhouette dynamique est accentuée par une embossure partant de l’aile avant jusqu’à l’aile arrière. En plus, la fenestration qui décroît vers l’arrière contribue également à cette allure.

Dans l’habitacle, la planche de bord est d’une élégance sobre, certains diront monotone, et les commandes sont simples de présentation et d’utilisation. Les deux grands cadrans indicateurs sont faciles à lire avec leurs chiffres blancs sur fond noir et sont aussi de bonnes dimensions. Le volant renouvelé l’an dernier pourrait avoir un boudin plus gros, mais les commandes placées sur les rayons horizontaux sont bien disposées. Et pour plusieurs, l’élément le plus spectaculaire de l’habitacle est ce grand toit ouvrant livrable, agrémenté de bandes de lumières à diodes électroluminescentes qui sont d’un bel effet.

Le système audio Rockford Fosgate (optionel dans la version GT) a beau posséder une belle sonorité, cela ne compense pas pour les plastiques de qualité moyenne bien qu’il y ait des progrès à ce chapitre cette année. Il est toujours mauvais de réaliser des économies sous les yeux des occupants. On pourrait économiser ailleurs et recourir à des matériaux de meilleure qualité pour la planche de bord. L’impression serait plus positive.

Choix facile

Les acheteurs potentiels du RVR n’auront pas à se casser la tête lorsque viendra le temps de choisir un moteur, car il n'y en a qu'un au catalogue, le 2,0 litres de base qui est offert sur la berline Lancer. Ses 148 chevaux sont dans la moyenne de la catégorie et assurent des performances adéquates mais sans plus. Par contre, il est possible de choisir entre la boîte manuelle à cinq rapports qui est de série ou la boîte CVT optionnelle. En passant, celle-ci est renouvelée cette année. Et si vous désirez conduire un modèle doté de la transmission intégrale, votre RVR sera obligatoirement équipé de la boîte CVT. Sur les modèles de haut de gamme, cette transmission peut être commandée par des palettes montées sur le volant. Soulignons au passage que le rouage intégral de Mitsubishi est efficace et fortement recommandé.

Les performances du moteur sont correctes mais avec un temps de plus de 11 secondes pour réaliser le 0-100 km/h, on peut se demander pourquoi on l’affuble du qualificatif « Sport » aux États-Unis. La suspension est plus ou moins bien calibrée et le véhicule sursaute allègrement sur les routes dont le revêtement est en mauvais état. Et comme si ce n’était pas suffisant, l’insonorisation est Déficiente (oui, avec un « D » majuscule...) Cette situation est un irritant majeur sur les modèles avec la boîte CVT puisqu’on a l’impression que le moteur est toujours en surrégime. Enfin, malgré les dimensions plutôt réduites du RVR, ce n’est pas un véhicule particulièrement agile sur la route.

Pour conclure, si son prix de base est alléchant, la situation se détériore rapidement à ce chapitre lorsqu’on veut l’équiper le moindrement. On atteint vite le prix d’un Outlander de base.

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