Mercedes-Benz Classe S 2015: Le casse-tête technologique

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

On pourra bientôt rayer du vocabulaire cette insignifiante petite phrase destinée à décrire un accident de la route : « le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule ». En effet, il faudrait pratiquement le faire exprès pour être impliqué dans une collision avec la dernière Classe S de Mercedes. La firme allemande présente cette presque limousine comme la voiture à l’épreuve des accidents! On va même jusqu’à dire que nous sommes présence de la meilleure voiture du monde. Prétention ou réalité?

Je me suis d’abord permis d’expérimenter le plus impressionnant des divers systèmes électroniques mis au point par la marque allemande, soit celui qui prévient les accidents et qui se rapproche le plus de ce que serait une voiture autonome. C’est ainsi que pendant 2 ou 3 minutes sur l’autoroute, j’ai retiré mes mains du volant dans la voie de gauche avec le régulateur de vitesse à 120 km/h. La voiture allait « s’appuyer » sur la ligne solide bordant l’autoroute et revenait d’elle-même vers la droite sans que j’intervienne. Dans le jargon de Mercedes, cet accessoire est un « assistant directionnel » qui, avec l’aide du « franchissement de ligne actif », espionne le conducteur et corrige ses distractions. D’ailleurs, une caméra dite 360 scrute constamment le véhicule sous tous ses angles afin que les divers capteurs apportent les corrections nécessaires à la bonne marche de la voiture. Le train de roulement adaptatif est une autre nouveauté qui démontre le côté intelligent de l’ensemble des technologies embarquées. Ce système lit l’état de la route en avance et à l’approche d’une zone délabrée, la suspension se met automatiquement en mode souple pour adoucir les imperfections du revêtement. 

La référence

Chez Mercedes, la Classe S a toujours été la bénéficiaire de toutes les innovations d’avant-garde et la dernière version ne fait pas exception à la règle. Parmi celles-là, on peut citer les boucles de ceintures de sécurité éclairées pour un usage plus simple quand il fait noir et, même, un diffuseur de parfum qui embaume l’habitacle... Soyez sans crainte toutefois, ces petites douceurs font partie des options et peuvent être laissées de côté.

Bardée de luxes et de technologies, la S cache son jeu sous une robe très discrète, voire banale. Bref, nous sommes en présence d’une voiture qui a tous les atouts d’une limousine et dont la conduite n’est pas particulièrement inspirante, au point où plusieurs laisseront cette tâche aux bons soins d’un chauffeur.

Gare aux vents
La nouvelle Classe S, c’est la voiture aseptisée par excellence comme en témoigne une direction peu bavarde sur les conditions de la chaussée qui, à l’occasion, se montre aussi d’une trop grande fermeté. L’accélérateur joue parfois le même jeu en se montrant un peu raide et difficile à moduler. On finit toutefois par s’y habituer. Une autre zone d’ombre est la sensibilité aux vents latéraux, une condition étrange dans une voiture qui a passé des centaines d’heures en soufflerie. À bord de la Classe S, le confort est roi et cela non seulement en raison d’un habitacle très spacieux ou de sièges parfaitement étudiés, mais aussi grâce à un silence de roulement qui rejoint pratiquement celui d’une Tesla Model S électrique. Cette discrétion provient en partie d’un aérodynamisme très soigné, résultant d’un Cx record de 0,24.

Bien que la S550 soit de loin la plus populaire de cette gamme, Mercedes propose également un modèle moins cher, la S400 et quelques-uns beaucoup plus chers comme la S600 à empattement long, mais sans la traction intégrale ou encore la surpuissante S65 AMG dont le V8 biturbo est gratifié de 585 chevaux. Si, comme moi, la berline vous laisse froid, il existe aussi un coupé plus esthétique en version normale ou AMG. Sachez ici que l’entretien des modèles AMG est très coûteux en raison de mécaniques capricieuses.

Pour revenir à la 550, la transmission automatique dont les 7 rapports peuvent être sélectionnés au moyen de palettes sous le volant, illustre bien que sa puissance est largement suffisante avec un percutant chrono de 4,8 secondes entre 0 et 100 km/h. C’est encore là une prime associée à l’allègement de 100 kg de la nouvelle Classe S. Même si la consommation n’est pas le premier critère des acheteurs d’une Classe S, il est bon de savoir que malgré sa forte cylindrée, la voiture peut se contenter de 8,4 litres aux 100 km en conduite stabilisée. 

Avec son barrage de mesures de sécurité, son équipement pléthorique, son confort suprême et la cote de prestige et de fiabilité dont jouit son constructeur, la nouvelle Classe S se veut la meilleure voiture au monde. On voudrait bien l’admettre, mais un tel déploiement de technologies n’est-il pas fertile à l’apparition de problèmes sournois souvent difficiles à dépister? Tempore cognoscemus... ou « Qui vivra verra » pour les érudits.         

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