Volkswagen Eos 2015: Comme une belle journée de printemps

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

On s’en souviendra longtemps du printemps 2014, un printemps bien peu motivé pour pousser l’hiver hors du ring. À moins que l’hiver ait juste été trop fort. Quoi qu’il en soit, par une journée ensoleillée d’avril, un peu frisquette tout de même, j’ai vu pour la première fois de l'année un cabriolet le toit baissé. À l’intérieur des vitres remontées, le conducteur avait beau avoir le collet de son manteau tout aussi remonté et une casquette de guingois, n’empêche que le message était là : les belles journées s’en viennent!

Et ce cabriolet, c’était une Volkswagen Eos. Le gars savait-il qu’avec cette voiture, il n’avait pas besoin de retirer le toit au complet? Savait-il qu’il pouvait simplement ouvrir la partie avant comme un toit ouvrant ordinaire? Eh oui, c’est là l'astuce la plus judicieuse de l'Eos. Un toit ouvrant dans un toit rigide rétractable. Il fallait le faire! Mieux, ce couvre-chef ne semble pas avoir été source de problèmes ou de cliquetis, du moins selon les quelques propriétaires rencontrés au fil des années et les différents rapports lus ici et là. Mais c’était une autre histoire pour tout le reste de la voiture… Évidemment, un toit rigide rétractable, ça prend de la place et enlève pas moins de 110 litres au coffre une fois remisé (297 contre 187).

Édition Wolfsburg
La Volkswagen Eos poursuit sa carrière avec, comme seule nouveauté pour 2015, une édition Wolfsburg, édition qui sera d’ailleurs la seule à être offerte. Elle comprend des roues de 18 pouces Vincenza, des phares bixénon avec feux de jour aux DEL, des sièges en cuir deux tons, une suspension sport, un pédalier en alliage et, enfin, le système Climatronic. Sinon, c’est un copié-collé sur l’an dernier. Et l’autre avant. Et l’autre avant…

L’habitacle est à l’image des autres produits Volkswagen, c’est-à-dire peu jojo mais suprafonctionnel. L’espace réservé aux passagers avant est étonnant même quand le toit est relevé. À l’arrière, le dégagement pour la tête est incroyable… pour autant que le toit soit remisé. D’ailleurs, accéder à ces places requiert une gymnastique bien peu harmonieuse et, une fois installé, on ne désire qu’une chose : ressortir! Si, toutefois, vous vouliez rouler à quatre le toit baissé, il vous sera impossible de mettre le pare-vent. De toute façon, son efficacité ne m’est jamais apparue très grande. Lorsque le toit est relevé, la visibilité vers l’arrière est pénible.

Un moteur de GTI ne fait pas d’une Eos une GTI

L'Eos ne vient qu’avec un seul moteur. Il s’agit d’un quatre cylindres turbocompressé (TSI) de 2,0 litres développant 200 chevaux entre 5 100 et 6 000 tr/min pour un couple de 207 livres-pied déballés entre 1 700 et 5 000 tr/min. Ce moulin, qu’on retrouve – quoiqu’un peu plus déluré – dans les Jetta GLI et Golf GTI, assure des accélérations et des reprises vigoureuses même s’il doit trainer environ 100 kilos de plus. Un toit rétractable (avec un toit ouvrant) c’est bien beau mais ça ajoute au poids. Les renforts pour rigidifier la structure aussi.

Ce moteur est associé à une transmission automatique DSG à six rapports. DSG, en passant, veut dire Direct-Shift Gearbox ou, si vous préférez, boîte à double embrayage. Si vous êtes techniquement au fait des transmissions modernes, vous savez ce que ça veut dire. Sinon, ce n’est pas grave. Vous allez juste trouver que cette transmission ne perd pas de temps pour passer d’un rapport à l’autre. Surtout en mode Sport. Cet ensemble est responsable d’une consommation assez retenue et malgré toute ma mauvaise volonté, j’ai eu de la difficulté à la faire monter au-delà de 9,0 l/100 km lors de ma dernière prise en main d’une Eos une semaine où j’avais l’accélération facile.

Même si le moteur est puissant et que la transmission est vive comme l’éclair, l’Eos n’est pas pour autant un parangon de sportivité. Grâce à des suspensions bien calibrées et à une direction précise, sa tenue de route inspire la confiance, toutefois, une GTI sera nettement supérieure dans une enfilade de courbes. Par contre, pour les routes défoncées, l’Eos est un meilleur choix. Ses systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité latérale sont très intrusifs, ce qui pose bien peu de problèmes l’été (à moins de se retrouver, par erreur, sur une piste de course), mais qui peut devenir dérangeant l’hiver. Les sièges, comme ceux des Allemands en général, retiennent très bien en courbe.

L’Eos en est sans doute à sa dernière année parmi nous, du moins dans sa forme actuelle. Les signes ne mentent pas : on n’y apporte aucun changement cette année, la Golf, sur laquelle elle est basée est toute nouvelle, et ses ventes sont pratiquement confidentielles. On s’en reparle l’an prochain!

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