Hyundai Genesis 2015: Hyundai garde le cap

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

Dans un rare moment de grande lucidité, j’ai déjà écrit que les Coréens étaient patients et qu’ils apprenaient de leurs erreurs. Lorsque l’entreprise coréenne décide d’explorer un créneau du marché qui lui est inconnu, elle propose un véhicule bien ficelé mais loin d’être au niveau de la concurrence. La deuxième génération est nettement mieux réussie et la troisième fait mouche. Regardez ce qui s’est passé avec l’Accent, l’Elantra, la Sonata, le Tucson, le Santa Fe. Cette année, Hyundai dévoile la deuxième génération de sa Genesis…

La première Genesis possédait des lignes tout ce qu’il y avait de plus conventionnelles, pour ne pas dire ennuyantes. Celle qui nous arrive cette année ne fait toujours pas dans le spectaculaire mais on sent que les designers ont mis nettement plus de modernité dans leur crayon. Si vous voyez dans la nouvelle venue des airs de Ford, Infiniti, Audi ou de quelques autres, vous n’êtes pas seuls.

La carrosserie est toute nouvelle, l’habitacle aussi. Et là, Hyundai s’est surpassée. Le tableau de bord, par exemple, est d’un grand chic. Les matériaux de qualité qui le recouvrent sont assemblés par des employés compétents et minutieux. Les sièges se sont révélés confortables même après quelques heures, l’ergonomie ne pose pas de problème particulier, la liste des équipements de base est étonnamment longue et les espaces de rangement sont nombreux. À l’arrière aussi le confort est de mise quoique la place centrale n’est pas très accueillante. Le coffre, pour sa part, est grand sans toutefois égaler celui des Chrysler 300, Chevrolet Impala et autres Toyota Avalon qui constituent le gros de sa compétition.

Eh oui, la véritable compétition de la Genesis est encore celle des grandes berlines américaines et non celle des BMW Série 5, Audi A6 ou Mercedes-Benz Classe E comme Hyundai aime tant le souligner. Et voici pourquoi…

Priorité au V6
Sous le capot, peu de changements. On retrouve donc toujours le V6 de 3,8 litres qui développe maintenant 311 chevaux, soit un peu moins qu’avant. Il y a aussi un V8 de 5,0 litres qui a également perdu quelques équidés. Selon Hyundai Canada, cette perte est compensée par un couple légèrement plus élevé à bas et moyen régimes. Peu importe le moulin, la transmission est, comme avant, une automatique à huit rapports dont la programmation aurait été revue pour qu’elle passe ses rapports plus rapidement. Heureusement qu’on me l’a dit…

Tout comme par le passé, le V6 est le moteur à privilégier. Certes moins puissant que le V8, il procure néanmoins des accélérations et des reprises tout à fait adéquates. Et, détail non négligeable, il consomme moins. Le V8, de son côté, est une véritable bombe qui caresse les tympans à chaque accélération. Par contre, à environ 9 000 $ de plus qu’une version V6, ça fait cher la caresse!

Nouvelle génération, nouveau châssis! Pour attirer le plus d’acheteurs possible, la Genesis ne sera désormais plus offerte qu’en rouage intégral. Finie la propulsion, du moins au Canada. Cette décision est sage et devrait, conformément aux attentes, amener un volume de vente un peu plus élevé. Le système HTRAC, développé par Magna Powertrain est plutôt sophistiqué. Un boitier de transfert (un transfer case en bon français) est placé à la sortie de la transmission. La Genesis étant d’abord une propulsion, un arbre de transmission achemine la puissance aux roues arrière. Un autre arbre part du boitier de transfert pour alimenter les roues avant. Le couple est transféré des roues arrière vers l’avant – ou le contraire selon le coefficient de traction – avec une grande efficacité.

Plus Chrysler que BMW

Chaque Genesis est livrée avec trois modes : Eco, Normal et Sport. Les différences entre chacun est bien perceptible et le mode Sport, sans transformer la voiture en bête prête à en découdre avec une Ferrari, améliore le comportement routier, surtout avec le V8 alors que même les suspensions gagnent en fermeté.

Cependant, la tenue de route a beau être très solide, on est loin du comportement pointu d’une Audi ou d’une BMW. La direction de la Genesis a gagné en fermeté et en précision, mais ce n’est pas encore au niveau des Allemandes, tandis que le freinage est adéquat sur la route cependant j’hésiterais à le pousser à fond sur une piste de course...

Bref, les ingénieurs de Hyundai ont réussi le pari d’améliorer avec succès la Genesis. Cependant, contrairement à ce que prétend le manufacturier coréen, elle n’est pas encore une menace pour les concurrentes ciblées et je serais surpris qu’un amateur de sportivité (ou d’un logo prestigieux) soit davantage attiré par cette Hyundai. Par contre, si je m’appelais Chrysler, Toyota ou Nissan, j’aurais peur. Et si j’étais BMW ou Audi, je commencerais à regarder dans mes rétroviseurs, juste au cas où Hyundai sortirait une troisième génération…

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