Toyota RAV4 2015: Pas le plus sexy, pas le plus techno...

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2015

Le Toyota Rav4 n'est pas le plus beau ni le plus sexy. Il n'est pas le plus sportif, surtout pas le plus techno et il ne figure plus parmi les plus puissants de sa catégorie. Mais il se la joue sécuritaire, avec un prix très avantageux pour un véhicule si logeable, à grande valeur de revente et réputé quasi-indestructible.

Mine de rien, c'est le Toyota Rav4 qui a créé la catégorie des utilitaires compacts, il y a deux décennies. Mais bon, sa 4e génération, débarquée l'an passé, ne réinvente rien, et surtout pas le style, beaucoup trop anonyme pour se démarquer dans un marché qui bouillonne de nouveaux compétiteurs.

Pas de grandes innovations non plus du côté de la motorisation. Au contraire : la nouvelle génération a perdu son V6 (3,5 litres) de 269 chevaux – une puissance certes outrancière pour la catégorie, mais qui permettait de remorquer jusqu'à 1 588 kg (3 500 lb). Ceux qui veulent tirer autant doivent désormais se rabattre sur les Mitsubishi Outlander V6, Ford Escape 2,0T ou Chevrolet Equinox V6.

L'un des plus économes
La contrepartie de la disparition du V6? Le bon vieux quatre cylindres de 2,5 litres, jumelé à sa boîte automatique six rapports, s'est montré lors de nos tests maison l'un des plus économes en carburant du segment (avec le Honda CR-V). Et ce, au nez et à la barbe de tous les autres qui, contrairement à lui (et au Honda CR-V), misent sur l'injection directe, les turbos, les boîtes CVT, alouette.

Vite de même, on pourrait croire que les 176 chevaux du Toyota Rav4 sont limites. Étonnamment, la puissance est convenable et bien déliée, et la transmission passe ses rapports en transparence, bien qu'on doive composer avec un levier en « escalier » plus ou moins instinctif.
 
Il faut le dire : pour le Toyota Rav4, pas de grande excitation sur la route. La direction, toujours à assistance électrique, livre bien peu de  sensations. À la belle saison, la tenue de route s'est avérée solide, merci à l'une des gardes au sol (160 mm) la plus près du sol – la moyenne de la catégorie tourne plutôt autour de 190 mm. Mais en hiver, contrairement à ce que nous avions escompté de la part d'un utilitaire « quatre pattes », notre variante AWD s'est montrée moins assurée. Les diverses aides passives, qui peinaient à suivre le tempo, n'étaient pas des plus efficaces dans la tempête. En outre, il fallait quitter les yeux de la route pour dégoter, cachée à gauche du volant, la commande qui verrouille le dispositif en mode 50-50.

Aussi, son insonorisation a beau être dans la bonne moyenne, l'habitacle n'a pas l'atmosphère enveloppante et douillette des produits coréens, encore moins l'ambiance techno haut de gamme de certains concurrents américains.

Bye bye, la 3e rangée

Sinon, tout le reste est ce que l'on attend d'un utilitaire compact, d'autant que le Toyota Rav4 est l'un des plus spacieux de sa catégorie, pour son espace de chargement (avec plus de 2 000 litres une fois la banquette rabattue) et pour son dégagement intérieur.

À l'arrière, le plancher plat rend heureux le 5e passager, qui n'a pas les genoux au front. Les dossiers s'inclinent – parfaits pour la sieste – mais la banquette n'accepte plus de s'avancer et de se reculer. Dommage, nombre d'autres utilitaires proposent pareille solution, qui accorde plus de marge de manœuvre au gré des besoins. Oh, et la 3e rangée n'est plus : exit, kaput, bye-bye. Pour loger les amis  nº 6 et nº 7, il faut plutôt se tourner vers le Mitsubishi Outlander ou le Nissan Rogue.

Certes, le Toyota Rav4 ne remportera pas de récompense pour une technologie exubérante ou des équipements à tout casser, mais l'essentiel y est : caméra de recul, alerte à la circulation transversale et lecture des textos, selon les options et versions. Deux regrets : pas de banquette arrière chauffante (ce qu'offrent pourtant presque tous les produits coréens) et pas de toit panoramique.

Sinon, l'intérieur apporte un côté macho qui n'est pas pour déplaire, avec cette planche aérée qui s'allonge tout du long, alors que l'industrie veut plutôt des consoles minces en hauteur où sont agglutinées les commandes. De fait, le Toyota Rav4 est l'un des véhicules les plus simples à apprivoiser du marché, avec ses grosses molettes ergonomiques disposées logiquement (un bémol pour l'écran, cependant, qui s'efface trop sous les rayons du soleil).

Bref, cette 4e génération de Toyota Rav4 est pile-poil ce que recherchent les acheteurs du moment : il fait tout ce qu'il faut, là où il le faut, comme il le faut et – parce qu'elle est bien révolue, l'ère où le Toyota Rav4 était parmi les plus coûteux de sa catégorie – à un prix comme il faut.

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