Branchez-Vous 2015: démocratiser la voiture électrique

Il y a à peine 15 ans, la voiture électrique n’était pas grand-chose de plus qu’un gadget qui coûtait un bras; presque aucun manufacturier n’en offrait et son autonomie était lilliputienne.

La technologie a cependant fait des bonds de géant au cours des dernières années; irrités par le prix de l’essence qui augmentait en flèche, les acheteurs ont demandé des solutions moins dispendieuses pour se rendre au travail. Voyant qu’il y avait maintenant un marché pour les voitures électriques, les constructeurs automobiles se sont appliqués à développer des batteries, des moteurs et même des véhicules dédiés à la propulsion électrique pour ces nouveaux acheteurs.

Aujourd’hui, le segment des voitures électriques est en plein essor : de la Mitsubishi i-Miev à la Tesla Model S en passant par la Ford Focus électrique, la smart fortwo electric drive et la Nissan Leaf, il y a un véhicule alimenté par des électrons pour chaque bourse.

Mais le plus gros défi que ces voitures devront surmonter sera de changer la perception du grand public à leur égard.

C’est exactement pour cette raison que l’évènement Branchez-vous a été créé : se déroulant depuis maintenant 3 ans, ce grand rassemblement de véhicules électriques, de concessionnaires, de commanditaires et de membres de l’industrie permet à ceux qui veulent en apprendre plus sur la conduite, le fonctionnement et l’entretien d’une voiture électrique de le faire à un seul endroit. Puisque que Branchez-vous est basé au circuit Gilles-Villeneuve, il est même possible de conduire les véhicules en démonstration en suivant les conseils de propriétaires passionnés.

L’évènement a eu lieu en fin de semaine dernière, et les organisateurs ont vu grand : avec pas moins de 17 modèles de véhicules différents, représentant la totalité du marché québécois, c’est plus de 3 000 essais qui ont été faits sur une période de trois jours. Pour démocratiser l’évènement, la décision a été prise de rendre l’accès gratuit à tous; quiconque se présentait avec un permis de conduire valide pouvait faire l’essai d’une voiture électrique.

Les médias ont pu découvrir les installations vendredi dernier. À notre arrivée, nous avons assisté à une conférence de presse où le ministre des Transports Robert Poëti ainsi que Jacques Duval — qui est porte-parole de Branchez-vous — ont pris la parole au sujet de l’électrification des transports au Québec (notre province est actuellement le leader dans le domaine des véhicules électriques : la moitié de toutes les voitures fonctionnant aux électrons dans le Canada sont vendues au Québec!).Nous avons ensuite appris que la Ville de Montréal avait l’intention non seulement d’électrifier ses véhicules de service – elle a déjà 350 voitures qui ne consomment pas de carburant — mais aussi d’instaurer un programme d’emprunt de véhicules à électrons : d’ici 5 ans, c’est pas moins de 1 000 automobiles qui seront mises à la disposition des Montréalais. De plus, l’installation d’un nombre important de bornes de recharge a été annoncée, ce qui permettra à ces voitures de desservir plus d’endroits. Ces bornes pourront également être utilisées par tous ceux qui possèdent une voiture rechargeable. Le message est clair : notre province veut devenir une référence dans le domaine du transport électrique.

Après ce discours encourageant, il était temps de prendre le volant des divers modèles mis à notre disposition. Puisque la sélection était très vaste et que les essais étaient somme toute très courts (un tour du circuit Gilles-Villeneuve à vitesse réduite, c’est bien peu pour évaluer un véhicule!), il m’est impossible de vous faire un compte-rendu détaillé de chaque voiture. À la place, j’aimerais vous faire un compte-rendu de l’industrie du véhicule électrique en 2015.

La première chose qui m’a frappé en roulant à bord de toutes ces autos, c’est à quel point elles se conduisent comme des modèles habituels; fini le temps où elles étaient anémiques et qu’il fallait réapprendre à conduire pour en posséder une; les voitures électriques d’aujourd’hui ont énormément de couple (une Chevrolet Spark EV a droit à 327 livres-pied de couple dès le démarrage; c’est amplement suffisant pour s’élancer d’un arrêt complet!) et ne peinent pas à suivre le trafic. De plus, comme plusieurs sont basées sur des modèles populaires, on n’est pas dépaysé par leur instrumentation : dès mes premières secondes à bord de la Focus EV, j’ai immédiatement reconnu les commandes typiques à la compacte de Ford. Il y a aussi maintenant une voiture électrique pour tous les budgets; s’il est possible d’acheter une Mitsubishi i-Miev pour moins de 20 000 $ (un client potentiel en a commandé une sous mes yeux!), on peut aussi lorgner du côté de Tesla et de sa séduisante Model S, qui peut coûter plus de 100 000 $... Si vous êtes du genre à rouler sur de très courtes distances, les petites citadines comme la smart fortwo electric drive sauront vous charmer; si jamais vous faites régulièrement de plus longs trajets, un modèle équipé d’un générateur à essence (comme la Chevrolet Volt) sera sans doute plus adapté. Et si vous pensez que les autos électriques n’ont pas encore fait leurs preuves, détrompez-vous : à elle seule, la Nissan Leaf a parcouru plus d’un milliard de kilomètres depuis son lancement!

À chaque année qui passe, le véhicule électrique devient de plus en plus compétitif; d’ici quelque temps, il est fort probable que sa popularité dépasse celle dont le moteur à combustion interne a profité durant le dernier siècle. Si ce changement vous fait peur, il faut prendre le temps de passer à l’évènement Branchez-vous, car une fois que vous aurez pris le temps de rouler électrique, il sera très tentant de faire le saut à ce mode de propulsion à la fois vert et enivrant!

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