Il y a 85 ans aujourd'hui débutait la pire crise économique

Le 24 octobre 1929, c’était un jeudi, la bourse de New York s’effondrait. Les années qui allaient suivre seront extraordinairement difficiles prendront le nom de Grande Dépression. Ces années de disette partout à travers le monde, mais surtout aux États-Unis, vont changer à jamais le portrait de la société. Plusieurs personnes en sont décédées, que ce soit par malnutrition, maladie ou suicide. De son côté, l’industrie automobile en sortira meurtrie, plusieurs constructeurs, et pas les moindres, seront poussés à la faillite ou, au mieux, à une restructuration ou à une fusion.

Sans entrer dans les détails techniques, mentionnons que les années 20 avaient été très prospères. À l’époque, les lois régissant le marché financier n’étaient pas aussi serrées qu’aujourd’hui et les spéculateurs avaient beau jeu. Les plus prévoyants faisaient monter les actions d’une entreprise au maximum, vendaient à fort prix leurs parts puis s’organisaient pour les faire descendre. C’était le bon moment pour racheter à bas prix les actions vendues quelques jours auparavant à vil prix. Ces activités pour le moins immorales (mais légales à l’époque), pouvaient rapporter des millions de dollars. Aujourd’hui, ce pump and dump est interdit. Il y eut évidemment plusieurs autres facteurs aggravants qui seraient trop longs et fastidieux de préciser qui ont mené à l’explosion de la bulle financière.

Et l’automobile dans tout ça?

Dans le domaine de l’automobile, un certain William C. Durant, fondateur de la General Motors et multimillionnaire, est l’une des grandes victimes de cette triste période. Malgré ses connaissances approfondies du milieu financier, il ne peut empêcher sa nouvelle entreprise, la Durant Motors (Durant, Flint, Star et Locomobile) de faire faillite. À la suite d’une série de mauvais placement, il perd sa fortune et se retrouve gérant d’une salle de quilles. Il mourra dans la pauvreté en 1947.

Les marques les plus prestigieuses souffriront incroyablement de la Grande Dépression. La marque Peerless tombe le 30 juin 1931, Stutz le 3 avril 1937 et Pierce-Arrow le 13 mai 1938. Le trio Auburn, Cord et Duesenberg ne verra pas l’année 1938.

Malgré la situation précaire, Packard persiste tout comme Cadillac. Curieusement, c’est grâce à l’arrivée d’un V16 et d’un V12 que Cadillac et Packard respectivement survivent. Les unités vendues furent très peu élevées mais le prestige est sauf. Et comme dans toute crise économique alors que les riches s’enrichissent et que les pauvres s’appauvrissent, il y a toujours des clients prêts à débourser une petite fortune pour se payer du luxe…

Une industrie à feu et à sang

Si les marques de luxe ont connu de graves moments, il en fut de même pour l’industrie automobile américaine au complet. Ford, par exemple, vend 1 511 312 – source N.A.D.A. Consumer Edition — voitures en 1929 (année calendrier), 1 124 735 en 1930, 537 918 en 1931 et 234 678 en 1932. Puis, la production reprend (330 261 en 1933) mais il faudra attendre 1949 avant de revenir au niveau de 1929. L’histoire se répète pour les autres manufacturiers.

Aussi, plusieurs industries connexes ne survivent pas à la Grande Dépression : fournisseurs de services ou de pièces, carrossiers (coachbuilders), garagistes et combien d’autres doivent mettre la clé sous le paillasson, ce qui ajoute aux foules qui se pressent aux portes des soupes populaires.

Le 24 octobre 1929 est une date qui a marqué l’humain pour des dizaines d’années. Et, par ricochet, l’industrie automobile qui n’a plus jamais été la même.

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