Mitsubishi Lancer 2014: Survivre

Points forts
  • Design toujours d'actualité
  • Voiture fiable
  • Garantie invitante
  • Solide tenue de route
  • Rouage intégral apprécié
Points faibles
  • Habitacle démodé
  • Consommation trop élevée (2,4 litres)
  • Insonorisation pauvre
  • Aileron de coffre inutile et lourd
Évaluation complète

En 2008, Mitsubishi larguait une bombe dans le marché de la berline compacte, la Lancer revue de A à Z. Belle, arrogante, sportive nous étions en pâmoison devant sa calandre agressive qui tenait plus du requin que de l’automobile. La partie arrière était tout aussi réussie et l’habitacle, s’il péchait par ses teintes gris foncé, gris très foncé, anthracite et gris fer, avait été fort bien reçu, surtout grâce à un tableau de bord bien dessiné. Puis sont apparues les prodigieuses Ralliart, ensuite les phénoménales EVO et enfin, un modèle à hayon baptisé Sportback.

La berline Lancer avait fait un tabac lors de son arrivée mais qu’en est-il, sept ans plus tard, alors que les concurrentes ont toutes été renouvelées et qu’elle continue son petit bonhomme de chemin sans modifications majeures? Eh bien désolé de bruler le punch mais je vous avise tout de suite qu’elle n’est plus dans le coup.

Nous avons récemment renoué avec cette vieille amie défraichie, ce qui nous a permis de faire un petit retour en arrière! N’allez surtout pas croire que la berline de Mitsubishi est moins bonne que lors de son dévoilement. Au contraire, elle s’est bonifiée avec les années. C’est l’avantage de vieillir. Sauf qu’on s’est habitué à sa calandre musclée et à ses lignes carrées alors que les autres modèles de la catégorie ont adopté des lignes moins génériques, plus ondulées, plus « organiques » comme disent si bien les communiqués de presse des différents manufacturiers sans trop préciser ce que veut dire « organique »…

Retour dans le passé

C’est toutefois dans l’habitacle que le temps a le plus rageusement fait son œuvre. Le design n’est plus dans le coup avec des boutons qui semblent « gossés » à la hache et de grandes surfaces planes. Heureusement, il y a une bande d’aluminium qui traverse le tableau de bord de part en part, ajoutant un peu de vie dans un environnement encore gris foncé, gris très foncé, anthracite et gris fer. Les diverses commandes sont plutôt ergonomiques et les sièges avant offrent un bon niveau de confort, du moins pour des trajets de courte ou de moyenne durée. Je n’ai pas eu l’occasion de conduire plusieurs heures d’affilée.

En dépit de l’immense caisson des graves du système Rockford Fosgate qui loge contre l’aile intérieure gauche bouffe quelques précieux litres au coffre, ce dernier est de bonnes dimensions. Le joli aileron, placé sur le dessus du couvercle du coffre l’alourdit et le fait se refermer tout seul à la moindre occasion. Imaginez l’hiver avec de la neige et de la glace en plus...

Iglou, iglou, iglou, iglou…

Sous le capot de notre version GT AWC d’essai, on retrouvait un quatre cylindres de 2,4 litres développant 168 chevaux à 6 000 tr/min pour un couple de 167 livres-pied à 4 100 tr/min. Cette écurie est dans la bonne moyenne de la catégorie et il est difficile de croire que la même voiture peut aussi recevoir une cavalerie de près de 300 chevaux dans la version EVO. Les versions de base reçoivent un maigrichon 2,0 litres de 148 chevaux et 145 livres-pied de couple. À en juger par le bruit provoqué par les accélérations du 2,4, on plaint les oreilles des propriétaires de 2,0 litres… Notre voiture d’essai était dotée d’une transmission CVT, la seule offerte avec le rouage intégral. L’ensemble se marie passablement bien même si l'on ne parle aucunement de raffinement. Les performances n’ont certes pas le mordant des versions plus sportives que sont les Ralliart et EVO.

Quoi qu’il en soit, la consommation d’essence, un élément qui risque d’intéresser l’acheteur d’une Lancer GT AWC, n’est pas plus impressionnante que le raffinement de la motorisation. Après une semaine, notre moyenne s’est établie à 9,1 l/100 km selon nos calculs manuels, l’ordinateur de bord ayant la fâcheuse manie de se remettre à zéro pratiquement chaque fois qu’on démarre le moteur. Cette consommation ne serait pas si dramatique si, quelques semaines plus tard, je n’avais pas fait l’essai d’une Subaru WRX beaucoup plus puissante (268 chevaux et 258 livres-pied), dotée d’une transmission CVT infiniment plus agréable à utiliser et d’un rouage intégral très performant… et qui a obtenu une moyenne de 8,9.

Le rouage intégral est plutôt réussi et nul doute que durant une tempête de neige, cet élément sera apprécié, d’autant plus qu’il est possible de le verrouiller pour que le couple soit distribué également aux roues avant et arrière, ce qui améliore la motricité. Il est aussi possible de rouler en mode traction uniquement (roues motrices avant). La direction à assistance hydraulique est d’une précision correcte mais lorsqu’elle est manœuvrée brusquement, elle fait ressortir un certain roulis. Pourtant, la tenue de route est très solide gracieuseté d’un châssis encore d’actualité et qui peut gérer sans problème la puissance et le couple beaucoup plus élevés des Ralliart et EVO.

Si vous êtes à la recherche de la dernière nouveauté, fuyez la Lancer le plus rapidement possible. En revanche, si vous désirez une bonne voiture pour aller du point A au point B pendant des années et des années et que la qualité des plastiques (et des teintes gris foncé, gris très foncé, anthracite et gris fer) vous importe peu, la Lancer peut être une bonne affaire. Reste qu’elle consomme beaucoup plus que d’autres…

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