Porsche Panamera 2014: Une voiture, plusieurs vocations

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

Relookée pour 2014, la Porsche Panamera se pointe chez nous avec une offre élargie de modèles. On retrouve désormais des versions Executive avec empattement allongé conçus d’abord et avant tout pour séduire la richissime clientèle chinoise qui préfère se faire conduire que de prendre le volant. Il y a aussi un nouveau modèle appelé E-Hybrid, qui devient de facto la première voiture de luxe hybride rechargeable au monde, et dont la mission première est de réduire les émissions de Co2 au minimum. De son côté, le moteur des Panamera S et 4S cède sa place à un V6 biturbo de 3,0 litres qui développe 420 chevaux, soit 20 de plus que le V8 qui équipait précédemment ces modèles.

Présentée au Salon de l’auto de Shanghai, la Panamera restylée se distingue par l’adoption des blocs optiques redessinés, avec phares de jour repositionnés, ainsi que par son bouclier avant avec entrées d’air latérales élargies. À l’arrière, on remarque la lunette, qui est légèrement plus inclinée et plus large qu’avant, ainsi que le nouveau design des feux qui permet justement de souligner la largeur de la voiture. Par ailleurs, la Panamera offre maintenant le hayon à ouverture automatique en équipement de série, et les nouvelles versions Executive ont un empattement allongé de 15 centimètres, afin d’accorder un dégagement accru pour les jambes des passagers arrière. Côté style, la Panamera 2014 représente donc une subtile évolution du modèle de première génération, plutôt que la révolution annoncée par la superbe Porsche Panamera Sport Turismo Wagon Concept, dévoilée au Mondial de l’automobile de Paris en septembre 2012.

Tendance partielle au downsizing

Au volant de la Panamera 4S sur les autoroutes et les routes secondaires allemandes, on ne regrette en rien l’abandon du V8 car le V6 biturbo déploie plus de puissance, une livrée plus linéaire du couple et une consommation bonifiée d’environ 18 %, ce qui lui permet de gagner sur tous les tableaux. Toutefois, les motorisations 8 cylindres font encore partie de l’offre de la Panamera puisque la GTS conserve le V8 atmosphérique de 4,8 litres développant 440 chevaux dont la sonorité évocatrice cadre parfaitement avec sa vocation plus typée. Les modèles Turbo et Turbo S font encore et toujours dans la démesure avec leurs cavaleries biturbo chiffrées à 520 et 560 chevaux. Entre ces trois modèles, la GTS est vraiment le choix le plus avisé pour l’amateur de performances en raison de son caractère plus incisif assuré par une réponse immédiate de la commande des gaz. Compte tenu du fait que le potentiel de performance des modèles Turbo et Turbo S est difficilement exploitable sur notre réseau routier, on les choisit parce qu’on veut s’afficher au volant des modèles les plus puissants et les plus chers...

Sauvons la planète, une Panamera à la fois
La grande première de ce millésime 2014 est sans contredit l’arrivée de la Panamera S E-Hybrid qui est animée par le V6 de 3,0 litres suralimenté par compresseur que Porsche a emprunté chez Audi pour ensuite lui jumeler un moteur électrique capable de livrer une puissance équivalente à 95 chevaux afin de porter le total de l’ensemble à 416 chevaux qui sont acheminés aux seules roues arrière par l’entremise de la boite automatique Tiptronic à huit rapports. Véritable tour de force sur le plan technique, cette motorisation est expliquée en détail par mon collègue Denis Duquet dans le dossier « Technologie » que vous pouvez lire dans cette édition du Guide de l’auto. Au volant de la Panamera S E-Hybrid, j’ai pu rouler sur une boucle de 87,1 kilomètres sur laquelle la consommation moyenne s’est chiffrée à 5,8 litres aux 100 kilomètres en raison du fait que 53,9 de ces kilomètres ont été parcourus sur la seule puissance électrique. À ce sujet, je dois préciser que la première partie de cette boucle était taillée sur mesure pour réduire la consommation d’énergie car le trajet comprenait une légère descente sur les premiers 50 kilomètres…

Toutefois, il est tout à fait envisageable de pouvoir parcourir entre 18 et 36 kilomètres en mode électrique dans des conditions de conduite normales. Avec une pleine charge sur la batterie de 9,4 kilowatts-heure, la S E-Hybrid se met en marche en mode électrique, appelé E-Power, par défaut.

Le conducteur peut aussi choisir trois autres modes, soit le mode Hybride qui préserve la charge de la batterie pour l’utiliser plus tard, le mode E-Charge qui permet de la recharger en roulant avec le moteur thermique en marche, ou le mode Sport qui exploite pleinement les deux sources d’énergie, assurant ainsi un chrono de 5,5 secondes pour le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure. La S E-Hybrid met donc une bonne demi-seconde de plus que la 4S pour ce test, ce qui s’explique par le fait que le modèle hybride est le plus lourd de la gamme affichant 2 095 kilos à la pesée, soit 225 de plus que la 4S et 325 de plus que le modèle de base. Ce poids supplémentaire a également une incidence directe sur le comportement routier de la S E-Hybrid qui n’est pas aussi dynamique que celui des autres modèles de la gamme.

Avec une gamme aussi pléthorique, la Panamera pose un nouveau jalon avec l’ajout de son modèle hybride rechargeable. La concurrence ne tardera pas à répliquer.

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