Subaru Legacy 2014: Complémentaires et pragmatiques

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

Si la raison et la logique étaient les seuls critères de choix pour un véhicule à vocation surtout familiale, nos splendides routes fourmilleraient bien davantage de Legacy et d’Outback. Fiables, pratiques, solides, spacieux et dotés exclusivement d’un rouage intégral, ces deux-là ont effectivement le profil parfait. Or, s’ils ne sont pas les rois des palmarès, c’est qu’ils sont également les champions incontestés de la discrétion à une époque où c’est plutôt l’esbroufe, le ronflant et le tape-à-l’œil qui ont la cote.

En toute justice, qu’on le présente comme un multisegment ou une familiale costaude et surélevée, l’Outback s’en tire mieux que sa sœur la berline qui doit se battre dans une catégorie extrêmement compétitive. Nous y reviendrons. Legacy et Outback partagent toujours la même architecture qui fut entièrement renouvelée en 2010. Ils sont toutefois sortis plus différents que jamais de ce dernier remodelage. La berline Legacy est effectivement plus élégante et plus raffinée alors que l’Outback s’est fait plus baraqué et plus spacieux.

C’est exactement ce qu’il fallait à cette série d’abord apparue, à titre d’essai, comme une version plus robuste et passe-partout de la familiale Legacy au milieu des années 90. C’est par son grand succès qu’elle est devenue une série distincte chez Subaru qui ne se soucie même plus d’importer la version familiale de la Legacy. Elle existe pourtant toujours. Le constructeur en est visiblement venu à la conclusion que c’est l’Outback qui se charge de cette clientèle en Amérique du Nord.

Améliorations mitigées
Ce nouvel Outback nous a suffisamment impressionnés à l’époque pour que le Guide de l’auto lui accorde le titre « Utilitaire de l’année » à son lancement, et le reconduise chaque année depuis comme meilleur multisegment de moins de 50 000 $. Il se débrouille en fait très bien et ses ventes se sont maintenues quasi parfaitement l’an dernier.

Subaru a quand même cru bon de lui apporter une série de retouches l’an passé. D’abord en lui greffant la version nouvelle et améliorée de son quatre cylindres à plat de 2,5 litres qui produit maintenant 173 chevaux mais livre surtout ses 174 lb-pi de couple à des régimes plus bas, sur une courbe plus large. On peut désormais le jumeler aussi à la deuxième génération de la boite à variation continue (alias TVC) de Subaru plus compacte, légère et silencieuse mais également moins énergivore, avec manettes au volant de série.
Ces éternels insatisfaits que sont les ingénieurs chez Subaru ont cru bon aussi de modifier la suspension de l’Outback. Les amortisseurs, ancrages, coussinets, ressorts et barres antiroulis avaient manifestement pour but premier de réduire le roulis en virage, alors qu’une des grandes forces de l’Outback était cet amalgame rare d’équilibre, de confort et de polyvalence qu’il dispensait en plus d’avoir des aptitudes étonnantes pour le tout-terrain avec cette excellente garde au sol de 220 mm.

Le constructeur a même évalué cette réduction du roulis en virage à 40 %, mais ce n’était pas une lacune que nous avions relevée. On nous assurait, du même trait, avoir amélioré le confort de roulement alors que c’était une des belles qualités de l’Outback. Or, il roule hélas au contraire un peu plus sec qu’avant et n’affiche plus cette sérénité qui nous avait beaucoup plu. Dommage. Allez donc comprendre! Nous avons également remarqué l’aspect plus banal des matériaux dans un véhicule d’essai dont l’habitacle était noir, mais n’en faisons pas de cas.

Pour le reste, les grandes qualités de l’Outback sont heureusement intactes. Bonne nouvelle, on peut maintenant s’offrir le système EyeSight qui regroupe plusieurs dispositifs de sécurité, dont un régulateur de vitesse et le freinage d’urgence automatique sur le modèle 2.5i Limited en plus des modèles 3.6R en sommet de gamme. Un système étonnamment complet, efficace et utile, surtout pour le cout fort raisonnable de 1 500 $ que Subaru en demande.

Merveille discrète et méconnue
Un coup d’œil au match des berlines intermédiaires dans cette édition vous apprendra que la berline Legacy n’y a pas obtenu un résultat à la hauteur de ses qualités, comme s’est empressé de souligner l’organisateur et auteur de ce match. Cela, malgré sa silhouette rafraichie, le nouveau moteur de 2,5 litres, la TVC remaniée et les autres retouches apportées l’an dernier. À sa quatrième année, face à des rivales aux dents longues dont plus de la moitié étaient nouvellement redessinées, le défi était déjà redoutable.

Les résultats de ce match où elle était la seule à profiter d’un rouage à quatre roues motrices auraient certainement été radicalement différents s’il avait été tenu en hiver. Sur des routes enneigées et glacées, l’habitacle plus austère, la pédale de frein et la direction un peu moins directs et les performances modestes des versions 2.5i de la Legacy se seraient immanquablement effacées devant l’aplomb, la motricité, la sécurité et la confiance qu’elle inspire. Sans parler de confort, d’ergonomie, de qualité et de fiabilité. Les performances et le luxe grimpent d’un bon cran avec les versions 3.6R. Pour rouler partout au Québec, toute l’année durant, sans avoir à se soucier des conditions, la Legacy n’a carrément aucune rivale, taille pour taille et prix pour prix.

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