Mercedes-Benz SLS AMG 2014: Le tonnerre et les éclairs

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

Le coupé SLS fut la première voiture entièrement conçue et construite par AMG, la division performance du doyen des constructeurs. Ce coup de maitre fut suivi de coups d’éclat à la chaine puisque la SLS a fait des petits. Le plus turbulent nous arrive bientôt, mais pour le plus récent exploit de cette série, pas une traitre goutte d’essence ne fut consommée.

Avec son capot interminable, ses portières qui s’ouvrent à la verticale et un fabuleux V8 de 6,2 litres, la SLS est l’hommage résolument moderne qu’ont rendu ces sorciers de la mécanique à la légendaire 300SL, surnommée Gullwing. C’était également pour Mercedes-Benz une déclaration d’indépendance après l’aventure douce-amère de la SLR McLaren.

La SLS confirmait aussi la sagesse d’avoir pris en 1999 une participation majoritaire dans AMG, préparateur exceptionnel qui fêtait ses 45 ans en 2012. Une maison dont le savoir-faire technique et la créativité ont été forgés en course automobile et qui réalisait déjà les versions les plus sportives des voitures portant l’étoile à trois pointes. L’acquisition a été complétée en 2000.

Toujours plus
La première SLS fut un coup de cœur autant qu’un coup au plexus, par sa silhouette spectaculaire, ses performances d’élite et la sonorité fabuleuse de son V8 d’anthologie. Au point de mériter le titre de Voiture de l’année du Guide de l’auto, édition 2011 malgré son prix stratosphérique. Elle est une de ces très rares voitures pour lesquelles l’émotion et la passion l’emportent sur la raison pure. Pourvu que la conception technique, le développement et la qualité soient au même niveau.

La SLS n’est pas parfaite. On a par exemple critiqué le dessin bulbeux de sa partie arrière et la difficulté de refermer ces fameuses portières une fois qu’on est bien assis. Sans parler de la conduite plutôt délicate de cette propulsion de 563 chevaux lorsqu’on désactive, en tout ou en partie, les garde-fous électroniques. Malgré le fait que la boite de vitesse à double embrayage soit montée à l’arrière et que 53 % du poids s’y retrouve également. Or, aucune sportive n’est aussi excitante à conduire et à entendre que la SLS.

Ses créateurs ont poursuivi l’aventure en lançant une version décapotable dès l’année suivante. La SLS AMG Roadster est dotée d’une capote souple qu’on pouvait s’offrir en trois couleurs différentes (beige, rouge ou noir) et qui se rétracte en 11 secondes jusqu’à 50 km/h. Le coffre du coupé n’y perd que trois de ses modestes 176 litres. Le moteur est le même V8 de 6,2 litres et le châssis à caissons en aluminium pèse seulement deux kilos de plus que celui du coupé.

Mercedes-Benz et sa complice en ont remis une couche l’an dernier en nous sortant la version GT des coupés et décapotables SLS. Leur V8 est coté à 583 chevaux, donc 20 de plus. Les ingénieurs ont aussi retouché les réglages de la boite à double embrayage et modifié les tarages de la suspension « adaptative ». Les GT sont également livrées avec des lentilles de phares et de feux arrière plus foncées, des ceintures rouges et des coutures de la même couleur pour le tissu alcantara des sièges, des jantes à dix rayons affichant le même fini émaillé noir que les rétroviseurs, la calandre et les évents sur le capot, et enfin des étriers de frein rouges. Avec les freins carbone-céramique offerts en option, les étriers sont peints couleur or, ce qui est tout à fait approprié si l’on considère leur prix...

Seigneurs du Ring
Les enchères montent encore cette année avec la venue du coupé SLS AMG Black Series dont une quinzaine d’exemplaires seront importés. La puissance du V8 de 6,2 litres passe à 622 chevaux et le poids fond de 70 kilos grâce à des composantes exotiques tel un échappement en titane dont on dit la sonorité plus envoutante lorsque le régime grimpe de 5 500 tr/min au point limite de 8 000 tr/min. On promet un sprint 0-100 km/h en 3,6 secondes et une vitesse de pointe de 315 km/h qu’on ne pourra sans doute gouter qu’en en prenant livraison au pays de l’autobahn.

Les coupés Black Series sont également équipés d’une suspension modifiée, des freins au carbone, de roues forgées plus légères, de pneus spéciaux et d’un différentiel autobloquant électronique. On peut aussi les doter d’un aileron réglable et de certains éléments aérodynamiques utilisés sur les voitures de course SLS AMG GT3 dont ils sont inspirés. En plus de leurs ailes galbées, d’une lame inférieure avant et d’un diffuseur arrière en fibre de carbone.

AMG a évidemment voulu démontrer, en course, qu’on peut exceller avec une propulsion à moteur avant. Surtout face à des voitures rivales comme les versions GT3 de l’Audi R8 à moteur central. La SLS AMG GT3 a d’ailleurs récolté une première victoire dans la classique des 24 Heures du Nürburgring en juin dernier.

Malgré tout, son coup le plus fumant n’a exigé aucune combustion. Deux semaines après cette victoire, un coupé SLS AMG Electric Drive, dont les quatre moteurs électriques totalisent 740 chevaux et 738 lb-pi de couple, a inscrit un chrono de 7,56 minutes pour un tour complet de la boucle nord du Nürburgring, la fameuse Nordschleife. Ce nouveau record pour les voitures électriques appartient donc à une sportive qu’AMG va produire en petite série et vendre pour quelques centaines de milliers de dollars. On ne pouvait certes trouver voiture plus verte pour maitriser le circuit que Jackie Stewart avait surnommé « l’enfer vert ».

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