Kia Sorento 2014: Sont bizarre, le monde...

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

La plupart des constructeurs automobiles ont le superlatif facile. Une poignée de porte redessinée et hop, on vante les mérites de la « nouvelle » voiture! Kia, de son côté, fait exactement le contraire. Son Sorento 2014, par exemple, est pratiquement renouvelé au complet (à 80 %, selon les dirigeants de Kia) mais l’entreprise coréenne parle d’une… révision!

Preuve que le Sorento antérieur avait bien vieilli, je trouvais son style encore parfaitement dans le coup. Jusqu’à ce que je voie la nouvelle mouture, beaucoup plus moderne tout en conservant le style d’avant. La partie avant a été modifiée du tout au tout tandis qu’à l’arrière les changements sont plus discrets, comme c’est souvent le cas. Lorsqu’on regarde l’ensemble, le Sorento parait plus petit qu’il ne l’est en réalité, ce qui est un compliment.

L’habitacle a lui aussi connu sa part de changements, menus pour la plupart. Les plus notables ont trait aux jauges placées devant le conducteur, facilement lisibles. Pour le reste, on ne peut pas dire que le tableau de bord soit parfaitement réussi. Il est beau, fonctionnel, bien assemblé avec des matériaux de qualité, que demander de plus? Un peu plus de passion, peut-être? Celui de la Forte, par exemple, me semble plus dynamique, même si les jauges sont les mêmes pour les deux modèles.

Cinq ou sept places?

Les sièges s’avèrent confortables, même après quelques heures. La banquette arrière, dont les dossiers se rabattent de manière 40-20-40 le sont un peu moins. Quant à la troisième rangée, de série sur certains modèles, il faut vraiment avoir une bonne raison pour s’y assoir... Lorsqu’utilisée, cette banquette vient dramatiquement réduire le nombre de litres disponible dans le coffre. Heureusement, on peut la rabattre à plat ou, tout simplement, opter pour une version cinq places ce qui, malheureusement, fera perdre un bel argument de vente quand on voudra se départir de son Sorento dans quelques années. D’un autre côté, le vendeur pourra prêcher pour sa paroisse en montrant le grand bac de rangement sous le plancher du coffre d’une cinq places, ce que n’offre pas une version sept passagers.

Quatre cylindres ou V6?
Côté mécanique, Kia fait toujours appel au quatre cylindres de 2,4 litres qui équipait le modèle précédent. Ce moteur n’est pas surpuissant mais il traine adéquatement les quelque 1 700 kilos du Sorento. J’imagine que c’est un peu juste lorsqu’il doit tirer une remorque de 1 650 livres (748 kilos) en région montagneuse. Nous lui préférons le V6 de 3,3 litres, plus déluré et capable de remorquer jusqu’à 3500 livres (1 588 kilos) tout en ne consommant qu’environ un litre de plus à tous les 100 km/h, selon les données de Kia. Le choix n’est pas difficile à faire, d’autant plus que ce n’est pas l’auteur de ce texte qui aura à faire les paiements mensuels!

Les deux moteurs sont associés à une transmission automatique à six rapports qui relaie le couple aux roues avant ou, en option, aux quatre roues. Il est possible de verrouiller le différentiel central du rouage intégral pour obtenir un pourcentage égal entre les roues avant et arrière. En temps normal, 95 % du couple est expédié aux roues avant. On est loin d’un Jeep Wrangler, mais c’est amplement suffisant pour aller au chalet ou pour se rendre à destination pendant une tempête de neige. Pour ceux que ça intéresse, la garde au sol est de 185 mm (7,2 pouces), l’angle d’attaque est de 16,8 degrés et l’angle de départ est de 22,3 degrés.

Sur la route, le Sorento se comporte à l’image de ses lignes : sage et contemporain. Sa conduite est sans surprise, bonne ou mauvaise, et son côté moderne est souligné par un haut niveau de confort, comme on est en droit de s’y attendre d’un véhicule qui vient tout juste d’être redessiné. Le châssis, le même que celui du Hyundai Santa Fe Sport mais adapté par Kia, est nouveau. Les suspensions ont été sérieusement révisées pour offrir un meilleur confort et une tenue de route supérieure. La direction est peut-être l’élément le plus décevant du Sorento. Les versions de base ont droit à une nouvelle direction à assistance électrique qui fait un boulot honnête tant en termes de précision que de retour d’informations. Mais ce n’est pas transcendant. Les variantes les plus huppées reçoivent la direction Flex Steer qui propose trois modes (Confort, Normal ou Sport). Le seul mode qui soit potable est le Sport et, même là, on ne sort pas du véhicule avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles… Quoi qu’il en soit, j’imagine que c’est un bon argument de vente pour un conseiller.

Kia et Hyundai sont des cousins presque germains. Mais, contrairement à General Motors qui ne procède souvent qu’à des modifications de logo entre ses marques, les deux constructeurs coréens réussissent à créer des produits différents à partir de plateformes identiques. Chez Hyundai, le pendant du Kia Sorento est le Santa Fe Sport. Ce dernier possède une version allongée à sept places, le Santa Fe XL, prétextant que le Sport est trop court pour offrir une troisième banquette. Faut-il saluer le génie de Kia de réussir l’exploit d’insérer cette banquette dans son Sorento ou faut-il louanger Hyundai de sa décision?

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