Toyota Sequoia 2014: Trouble-fête

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

Pour ce constructeur japonais, la popularité des Ford Expedition et Chevrolet Suburban justifie amplement la présence du Sequoia sur le marché. Il n’est manifestement pas question de laisser toutes les parts du marché à ces deux pugilistes américains, d’autant plus que Toyota espère toujours coiffer définitivement GM au palmarès annuel des ventes.

Étant donné sa diffusion marginale et sa vocation de gros porteur, les changements sont rares sur ce volumineux VUS. La dernière refonte majeure du Sequoia remonte d’ailleurs à 2009 alors que la précédente datait de 2005. N’oublions pas qu’il  est apparu en 2001 en tant que version utilitaire sport de la camionnette Tundra. Cette année encore, aucun changement majeur ne lui a été apporté, et il continue de se pavoiser dans sa robe de 2009.

Oui c’est gros!

Inutile d’arpenter les données techniques de ce modèle  pour s’apercevoir qu’il est gros. Mais comment pourrait-il ne pas l’être puisque la raison même de son existence est de transporter beaucoup de passagers, d’avaler une grande cargaison et de remorquer ce qui se fait de plus lourd sur le marché? Et soyez assuré qu’il existe bel et bien des gens qui ont besoin de ce genre de véhicule au quotidien. Par contre, si les déplacements urbains vous rendent nerveux, ne vous aventurez pas au centre-ville avec ce mastodonte, la visibilité est déficiente et les manœuvres de stationnement sont pénibles, même si la caméra de recul vient poser un léger baume sur notre angoisse!

Sous le capot, et derrière l’immense calandre chromée du Sequoia, se cache un gargantuesque V8 de 5,7 litres. Capable de remorquer un peu plus de 3 200 kg (7 000 lb), il est également capable de consommer plus de 18 litres aux 100 km, même lorsqu’il est à peine sollicité... Équipé de la sorte, il livre de bonnes performances qui ne peuvent cependant être qualifiées de dynamiques. Et si les 381 chevaux de ce V8 sont trop pour vos besoins, sachez qu’il n’existe aucune autre motorisation puisque le V8 de 4,6 litres a été retiré du catalogue l’an dernier. Ne concédant que 71 chevaux, ce plus modeste V8 consommait autant que le 5,7 litres. Voilà pourquoi Toyota a décidé de n’offrir qu’une seule version du 8 cylindres, qui mérite amplement sa place dans un véhicule aussi volumineux.

Quel que soit l’ensemble choisi, ce mastodonte  ne sera jamais en mesure d’honorer la lettre S du mot VUS. Basé sur le Tundra, il réagit comme la camionnette et montre une grande mollesse, généralisée à l’ensemble du véhicule. La direction est floue (pas surprenant), les suspensions sont molles (on s’en doutait) et le freinage est spongieux (ouache!). C’est pourquoi sa conduite nécessite un certain apprentissage. Il ne faut d’ailleurs jamais oublier que son centre de gravité est très haut et que le véhicule pèse tout près de 2 800 kg. On comprend alors pourquoi le roulis est si impressionnant et que les plongées en freinage d’urgence surprennent chaque fois. Sur une note plus positive, il bénéficie d’une excellente insonorisation.

À l’intérieur, il ne manque que quelques centimètres pour qu’on puisse y entendre notre écho! La longueur excessive du véhicule permet de généreux dégagements aux trois rangées de sièges, alors que l’extrême largeur donne amplement d’espace aux occupants pour ne pas qu’ils se frottent les coudes. La planche de bord se présente simplement et les quelques boutons disposés sur la console peuvent être activés avec des gants de travail tant leurs dimensions sont généreuses. Les cadrans s’illustrent par leur simplicité et le commutateur pour les options du rouage 4X4 est d’une facilité d’utilisation déconcertante.

Équipé pour veiller tard
Tous les modèles Sequoia héritent du mode 4RM, du régulateur de traction actif, du dispositif de contrôle de stabilité du véhicule et du stabilisateur de remorque. Le système à 4 roues motrices comporte un boitier de transfert à deux gammes (HI et LO) muni d'un différentiel à glissement limité Torsen verrouillable. Si vous n’avez rien compris à tout ce charabia, c’est que ce  n’est probablement pas le véhicule qu’il vous faut. Et si vous réussissez à vous enliser avec tous ces dispositifs, nous hésitons entre l’étonnement ou le rire...

Au sommet de la gamme trône le modèle Platinum qui se détaille à tout près de 70 000 $. Cette version est dotée d’une suspension pneumatique arrière à correcteur d'assiette et d’une suspension variable adaptative avec réglages Confort, Normal et Sport qui améliorent grandement le confort de roulement. Des roues de 20 pouces, un système de divertissement DVD et un régulateur de vitesse adaptatif permettent de créer le parfait salon roulant familial. Ça frise le VR!

Le Sequoia ne sera probablement pas éliminé du catalogue tant et aussi longtemps que les gros Expedition et Suburban de ce monde seront présents en sol américain. Toyota propose un véhicule fiable, solide et efficace mais il est impensable que le modèle japonais devance les maitres du territoire. Seule une baisse de prix pourrait faire bouger les choses.

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