Ford Fiesta 2014: De tout pour tous

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

Pour Ford, la Fiesta est un véhicule très important car elle se pointe au deuxième rang des véhicules les plus vendus de la marque à l’échelle mondiale. Mais au Canada, elle vit plutôt dans l’ombre de la Focus dont le volume de ventes est presque trois fois supérieur. Le sort de la Fiesta est donc comparable à celui de la Honda Fit ou de la Mazda 2, alors que plusieurs acheteurs potentiels choisissent de passer à une voiture de taille compacte, qui offre plus d’habitabilité, pour une mensualité qui n’est souvent que légèrement plus élevée.

Et pourtant, la Fiesta n’est pas dénuée d’intérêt. Relookée pour 2014, la sous-compacte de Ford affiche fièrement sa nouvelle calandre trapézoïdale dérivée de celle de la Fusion, elle-même inspirée de celles des célèbres Aston Martin, ainsi que son capot sur lequel figurent des arêtes longitudinales. De plus, sa gamme s’élargit avec l’arrivée de deux nouvelles versions, soit la fougueuse ST et le modèle 1,0 litre EcoBoost qui se distingue par son moteur 3 cylindres turbocompressé.

Docteur Jekyll…

Primé en tant que « International Engine of the Year » en 2012, ce moteur représente un tour de force sur le plan technique, en misant à la fois sur la turbocompression, l’injection directe de carburant et le calage variable des soupapes. Pour réduire la friction interne, de même que les vibrations typiques d’un moteur comptant un nombre impair de cylindres, les ingénieurs de Ford ont décidé de ne pas retenir la configuration d'arbre d'équilibrage interne, mais plutôt d’opter pour un équilibrage externe assuré par la poulie du vilebrequin et le volant moteur.

Sur la route, j’ai été impressionné par le couple généreux de ce trois cylindres et par l’absence de délai de réaction du turbocompresseur. Avec 123 chevaux et un couple maximal de 148 livres-pied, ce moteur turbocompressé n’est pas à la traine et les vibrations sont bien contrôlées, sauf à bas régime où elles sont plus présentes. Il faut aussi apprendre à composer avec un vrombissement bien senti lorsque le moteur atteint des régimes plus élevés. L’autre aspect qui est un peu déconcertant est l’étagement de la boite de vitesses. En clair, les rapports sont très longs, afin de favoriser l’économie de carburant, et il est même possible d’atteindre 100 kilomètres/heure en deuxième vitesse, ce qui est très rare pour une voiture de cette catégorie. À mon avis, ce moteur serait mieux servi par une boite à six vitesses, mais les responsables de la mise en marché de la Fiesta ont préféré réserver cette boite à la Fiesta ST… L’autre bémol, c’est que le système Stop/Start, qui est offert en Europe sur ce modèle, et qui fonctionnait à merveille sur notre voiture d’essai européenne, sera inexistant en Amérique du Nord, même en option. Côté consommation, nous avons enregistré une moyenne de 6,2 litres aux 100 kilomètres pendant la première partie de l’essai et de 5,5 pendant la seconde, ce qui est plutôt impressionnant.

Sur un circuit d’autocross, où nous avons pu la comparer avec une Honda Fit, une Chevrolet Sonic LT et une Toyota Yaris, la Fiesta s’est imposée grâce à son nouveau différentiel à vectorisation de couple qui fait partie de l’équipement de série et qui réduit de beaucoup le sous-virage, de même que par sa répartition des masses favorisée par l’adoption d’un moteur trois cylindres plus compact et plus léger. La Fiesta s’est pointée bonne première lors de cet exercice, devant la Fit, la Sonic LT et la Yaris, dans l’ordre.

…et Monsieur Hyde

182 + 15 = 197. Une leçon de maths 101 pour illustrer que la puissance du moteur turbocompressé de 1,6 litre passe de 182 à 197 chevaux lorsque la pression de suralimentation est augmentée pendant une période de 20 secondes. Ce surcroit temporaire de puissance demeure cependant toujours disponible puisqu’il suffit de lever légèrement le pied de l’accélérateur pour remettre le chrono à zéro et retrouver ensuite la pleine cavalerie. Les puristes se réjouissent : pas de boite automatique à l’horizon, la ST n’étant livrable qu’avec une manuelle à six vitesses jumelée à un différentiel électronique actif qui applique un léger freinage à la roue intérieure pour améliorer la motricité et réduire le sous-virage. La direction est à la fois plus rapide et plus ferme et les suspensions sont calibrées afin d’optimiser la tenue de route au détriment du confort qui devient tout à fait relatif. Côté style, la Fiesta ST se démarque par sa calandre plus typée, son aileron de toit ainsi que son diffuseur arrière, mais l’habitacle adopte une présentation beaucoup plus conventionnelle rehaussée par un volant et un levier de vitesses sport.

Pour le reste, les Fiesta offrent moins d’espace intérieur que des rivales directes comme la Honda Fit, Hyundai Accent et Kia Rio, entre autres, mais elles se distinguent par un équipement assez complet et une allure branchée en phase avec les goûts d’aujourd’hui. Dommage cependant que le prix des versions plus équipées soit élevé au point de convaincre plusieurs acheteurs de passer à la Focus de catégorie supérieure.

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires