Hyundai Equus 2014: À vos calculettes!

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

116. 12,3. 608. 8. 2106/429. A8… Non, il ne s’agit pas d’une formule mathématique servant à résoudre un insondable mystère. L’auteur de ce texte serait d’ailleurs mal avisé de se lancer dans des calculs complexes, lui qui avait magistralement poché son cours de maths au secondaire. Ce qui est bien avec les chiffres,  c’est que, à défaut d’émotions, ils sont une source intarissable d’informations…

116. C’est le nombre d’Equus vendues par Hyundai au Canada en 2012. C’est peu. Tellement peu qu’Acura, qui n’a distribué que 110 ZDX durant la même année, a décidé de « tirer la plogue » sur son multisegment… Au lieu de se retirer du créneau des berlines haut de gamme, Hyundai en remet! Au dernier Salon de New York, la marque coréenne a dévoilé sa « nouvelle » Equus 2014. Ceux qui s’attendaient à des changements majeurs ont dû être déçus. Les designers n’ont apporté que des changements très subtils aux parties avant et arrière et celui qui pourra différencier une Equus 2013 d’une 2014 à plus de 20 mètres devrait faire des publicités pour l’Association des optométristes.

Enfin, du changement perceptible

Dans l’habitacle, toutefois, les changements sont plus évidents. Le tableau de bord est tout nouveau. Les jauges sont plus modernes, de même que le volant. On a aussi changé considérablement la console centrale ainsi que levier de la transmission. En fait, la présentation générale a été bonifiée. Cependant, en y regardant de plus près, on constate que les instruments et commandes sont demeurés à peu près au même endroit qu’avant, ce qui veut dire que le changement n’est que cosmétique. Au moins, c’est bien fait et c’est plus moderne qu’avant. Dans la plus chic des versions (Ultimate), les jauges sont entièrement digitales et reposent dans un écran de 12,3 pouces. D’où le 12,3 de la formule du début.

Hyundai a aussi profité de l’occasion pour ajouter ou moderniser plusieurs gadgets technologiques ici et là : écran central plus grand (9,2 pouces), climatiseur automatique à trois zones plutôt que deux, fonction de massage lombaire aux places arrière (sauf au centre), etc.

Côté mécanique, c’est le statu quo, ce qui est loin d’être une mauvaise nouvelle. Le V8 de 5,0 litres développe donc toujours une impressionnante écurie de 429 chevaux et un couple de 376 livres-pied. C’est amplement suffisant pour assurer des accélérations musclées accompagnées par la sonorité riche que seul un V8 peut émettre, surtout quand, comme dans le cas de l’Equus, l’échappement est de 2 ½ pouces de diamètre d’un bout à l’autre. Autant de chevaux, faut que ça sorte! 429 chevaux pour 2106 kilos, ce n’est pas le rapport ch/kg le plus impressionnant en ville (chaque cheval doit trainer 4,9 kilos) mais il demeure dans le très respectable. Aux fins de comparaisons, le rapport poids/puissance de la Genesis Coupe 3,8 GT est de 4,7 (1 639 kilos pour 348 chevaux). Ce moteur, doté de l’injection directe, consomme quand même pas mal de liquide. Selon Hyundai, l’Equus demande 13,7 litres/100 km en ville, 8,6 sur la route et 11,4 au combiné. Calculez plutôt environ 13 ou 13,5 litres au combiné… Entre le moteur et les roues arrière motrices, on retrouve une transmission automatique à huit rapports. Huit rapports! Hyundai commence à jouer dans les ligues majeures.

Silence!

Pour célébrer 2014, Hyundai a rendu les suspensions de son Equus plus fermes. Selon mes sources, il n’y aurait toutefois pas eu de réunion d’urgence chez Porsche pour contrer cette offensive coréenne… Il faut dire que l’Equus, aussi puissante soit-elle, n’est pas très sportive. Elle procure un confort impressionnant à ses occupants, peu importe la qualité de la surface de roulement. D’ailleurs, il suffit de voir les dessous de la voiture pour remarquer qu’une attention toute spéciale a été accordée à l’isolation.

En virage, grâce à des suspensions modernes et bien solides, la voiture s’accroche à la route avec conviction, surtout lorsque le mode Sport est activé, mais sans sportivité. Si la direction était moins déconnectée et plus précise, peut-être que cette impression serait moins persistante. Curieusement, je l’ai toujours trouvée un peu plus dégourdie lorsqu’elle était brusquée. À haute vitesse, contrairement aux Mercedes-Benz Classe S et Lexus LS que vise l’Equus, on ne se sent vraiment pas en plein contrôle, ce qui n’a rien de rassurant sur une autobahn allemande… ni sur une route secondaire québécoise. Les freins sont puissants mais la mollesse de la pédale, surtout lors d’un arrêt d’urgence, déçoit.

Bref, la Hyundai Equus n’a pas tous les outils nécessaires pour faire peur aux Mercedes-Benz Classe S, Audi A8, BMW Série 7, Jaguar XJ ou Lexus LS. Elle n’a pas leur style (malgré les changements de cette année) ni leur comportement routier. Ni, surtout, un nom qui fait chic. Son seul avantage? Son prix! Elle est au minimum 20 000 $ de moins que la moins chère de ses concurrentes. Alors, si le confort, le silence de roulement et la puissance sont vos principaux objectifs quand vient le temps de choisir une voiture, l’Equus mérite le détour.

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