Mitsubishi Outlander 2014: Dépassé par son passé

Points forts
  • Tenue de route solide
  • Performances correctes
  • Rouage S-AWC sérieux
  • Excellente garantie
  • Tableau de bord bien dessiné
Points faibles
  • Style critiqué
  • Troisième rangée de siège peu accueillante
  • Sièges soutiennent peu en virage
  • Certaines commandes font bas de gamme
  • Valeur de revente à vérifier
Évaluation complète

Chez Mitsubishi, le renouvellement des modèles existants se fait à un rythme lent. Très lent. On peut quasiment le calculer en termes d’ères... Alors, quand un véhicule est modifié, on attend la lune, rien de moins! Mais la lune, c’est pas facile à décrocher.

Prenez le nouveau Outlander. On appréciait la bouille de la génération précédente, reprise de la berline Lancer. C’était d’ailleurs l’une des seules choses positives. Or, voilà que le modèle qui vient d’apparaitre reprend le style… d’avant la Lancer. Inutile de vous dire que ce design a été vertement critiqué par la presse spécialisée et les amoureux de voitures qui ne demandent qu’une promesse d’étincelle pour exploser. Pourtant, depuis le début 2013, Mitsubishi a tout de même vendu près de 1600 unités du Outlander au Québec seulement (plus de 4400 au Canada). Alors, comme on dit, des gouts et des couleurs on ne discute pas.

Enfin, un tableau de bord moderne

Si les lignes extérieures laissent songeur, les designers ont eu le coup de crayon plus audacieux à l’intérieur. Le tableau de bord est enfin moderne, si l’on excepte quelques boutons qui semblent empruntés à la  très peu regrettée Galant (sièges chauffants, clenche pour ouvrir la trappe d’essence, entre autres). Les matériaux sont, pour la plupart, de belle qualité mais il arrive qu’on se frotte à des plastiques plus bas de gamme. Le système audio Rockford Fosgate possède une belle sonorité sauf que l’utilisation des commandes, via l’écran central, est trop complexe. Remarquez que celui qui écrit ses lignes a amorcé sa carrière avec une Smith-Corona, même pas électrique. La complexité pour les uns peut être la simplicité pour d’autres…

Les sièges avant sont confortables et l’espace à l’avant ne fait pas défaut. Ceux de la deuxième rangée proposent un confort relatif et les gens mesurant plus de 5’10’’ risquent d’avoir une tonsure à l’arrivée si le voyage est le moindrement long. Notre modèle d’essai, un GT, était doté d’une troisième rangée. Bien que plus sérieuse que le brancard de la génération précédente, cette banquette ne servira que pour dépanner. De préférence une personne que vous n’aimez pas. Le coffre, de son côté, possède une grande ouverture mais le mécanisme d’ouverture électrique du hayon du modèle mis à l’essai m’a paru d’une solidité douteuse.

10 cylindres, 5,4 litres

Au niveau de la mécanique, on retrouve pour la version ES, un quatre cylindres de 2,4 litres de 166 chevaux et, pour les SE et GT, un V6 de 3,0 litres de 227 équidés. Ces deux moteurs sont les mêmes qu’avant, on leur a juste apporté de subtiles modifications pour réduire leur consommation. Le V6 n’est pas un foudre de guerre mais, dans un GT, il offre des accélérations et des reprises dans la bonne moyenne avec un chrono de 8,3 secondes pour un 0-100 km/h et 5,7 secondes entre 80 et 120 km/h. Les freins aussi sont dans la moyenne en affichant 43,2 mètres pour s’arrêter à partir de 100 km/h. Si seulement la pédale de frein était moins spongieuse!

La transmission du GT est une automatique à six rapports au fonctionnement très doux. Il n’existe pas de mode sport, toutefois, il y a toujours la possibilité de changer les rapports grâce à des palettes derrière le volant. Si la version ES de base est mue par les roues avant seulement, les autres livrées possèdent un rouage intégral. Dans le GT, il s’agit de la version la plus sophistiquée de ce rouage (S-AWC) et le conducteur peut choisir, grâce à un bouton sur la console centrale, les modes Eco, Normal, Snow ou Lock. Je ne tenterais pas de suivre un Jeep Wrangler dans la boue mais le S-AWC est amplement performant pour quiconque conduit souvent sur la neige ou sur des terrains un peu boueux.

Heureusement, il y a la route

Sur la route, l’Outlander ne déçoit pas et n’impressionne pas non plus. Les suspensions indépendantes aux quatre coins autorisent un bon confort la plupart du temps même si certaines bosses rendent la partie avant sautillante. La direction est vive et précise et, en virage, on ne ressent pas l’impression de lourdeur quelquefois associée aux V6 dans les VUS compacts. Aussi, le roulis est bien maitrisé. Malheureusement, Mitsubishi a foutu des sièges avant qui ne supportent à peu près pas en virage. La tenue de route est solide mais si le pilote exagère, les systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité latérale interviennent avec une autorité incontestable. À noter que le quatre cylindres peut remorquer jusqu’à 1 500 livres (680 kilos) et le V6, 3 500 (1 588). Lors de notre essai, nous avons enregistré une moyenne de 9,9 l/100 km (61,67 litres pour 624 km), ce que je considère bien pour un V6.

Au-delà d’un design qui ne fait pas l’unanimité, l’Outlander 2014 est, selon moi, un meilleur véhicule qu’auparavant. Cependant, Mitsubishi, qui, ici, ne possède pas une gamme très étendue ni exceptionnelle dans un monde où les changements déboulent extrêmement vite, aurait eu besoin d’un Outlander plus abouti, plus « tendance ». Car pour espérer percer ce créneau où évoluent des stars comme les Ford Escape, Honda CR-V, Mazda CX-5, Nissan Rogue et Toyota RAV4, il faut infiniment plus qu’une gueule déconcertante et un comportement routier correct mais pas transcendant.

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