Toyota Tundra 2014 : Moins ambitieux qu'il n'y parait

Points forts
  • Nouveau style costaud réussi
  • Puissant V8 de 5,7 litres
  • Modèle CrewMax très spacieux
  • Version Édition 1794 luxueuse
Points faibles
  • Châssis et groupes motopropulseurs inchangés
  • Expérience de conduite moins raffinée que celle de plusieurs concurrents
  • Moteur V6 non offert au Canada
  • Pas d’amélioration de la consommation d’essence
Évaluation complète

Au Canada, les camionnettes pleine grandeur occupent une place importante. En matière de ventes, elles arrivent tout juste derrière la catégorie des automobiles compactes et celle des VUS compacts. Pour les grands manufacturiers, comme Ford, General Motors, Chrysler et Toyota, il est donc intéressant d’occuper une position solide dans ce segment en offrant des produits fonctionnels et à la fine pointe de la technologie. La plupart des manufacturiers l’ont bien compris et on a d’ailleurs vu apparaître une panoplie d’innovations dans le monde des pick-up au cours des dernières années.

Je dis « la plupart des manufacturiers » parce que tous n’ont pas consenti à faire les énormes investissements requis pour créer des camionnettes haut de gamme. Nissan figure parmi les grands absents même si la firme promet que le Titan vieillissant aura droit à une refonte complète pour 2015. À plusieurs égards, on peut dire la même chose du Toyota Tundra. Certes, le modèle 2014 a été revu, mais le plus gros pick-up de la firme n’offre pas le même niveau d’innovation que ses rivaux américains. En fait, Toyota a décidé de se contenter de ventes moyennes sur le marché canadien des camionnettes pleine grandeur en optant pour l’approche la plus pragmatique – et la moins ambitieuse – de son groupe.

Quoi de neuf?

J’avais jeté un premier coup d’œil au Tundra lors de son lancement à Chicago plus tôt cette année. J’ai bien sûr eu l’occasion de l’examiner de plus près en arrivant à l’usine Toyota de San Antonio au Texas (dans cette usine, on fabrique exclusivement des Tundra et son frérot le Tacoma) et j’ai été agréablement surpris par la nouvelle direction adoptée par les stylistes. J’ai toujours aimé le look solide et bien découpé de la première génération de Tundra, mais il est clair que le modèle 2014 a une présence nettement plus forte. Pour lui donner de la gueule, on l’a muni d’un devant plus plat et bien proéminent qui rappelle celui des gros camions, une recette qui a bien réussi à plusieurs autres fabricants de pick-up au cours des dernières années. Le style costaud se prolonge avec des flancs musclés et aboutit sur un panneau arrière bien taillé (avec déflecteur intégré) pour créer un effet d’ensemble très réussi.

À l’intérieur, le tableau de bord a été réorganisé et simplifié, et les commandes des systèmes de divertissement et de climatisation ont été rapprochées du conducteur. Toutes les versions sont maintenant équipées d’un système audio à écran tactile. C’est le cas même pour le SR de base (qui se situe sous le SR5). Il y a aussi une toute nouvelle Édition 1794. Cette déclinaison doit son nom à la date de fondation du ranch sur lequel l’usine de fabrication du Tundra a été construite. Elle fait équipe avec le Platinum dans le haut de l’échelle de l’alignement des Tundra. On y retrouve des revêtements de cuir élégant et confortable et des appliques de bois.

Ce qui n’a pas changé

Aspects esthétiques mis à part, le Toyota Tundra 2014 n’a pas subi de changements en profondeur lors de sa cure de rajeunissement. Cela signifie entre autres qu’on retrouve les deux mêmes moteurs V8 : un 4,6 litres (310 chevaux, couple de 327 lb-pi) et un 5,7 litres (381 chevaux, couple de 410 lb-pi). Les deux sont couplés à une boîte automatique à six rapports, avec transmission aux quatre roues en option. Pas de moteur six cylindres, donc : Toyota nous a expliqué qu’elle vise une clientèle bien nantie qui préfère les V8 et elle a décidé de ne pas offrir le V6 sur le marché américain.

Cette décision de statu quo sous le capot est surprenante, surtout dans un contexte où les fabricants américains ont multiplié l’offre en matière de groupes motopropulseurs depuis 2010. Le moulin de 5,7 litres du Tundra était à l’avant-garde lors de sa sortie, mais il semble maintenant un peu rugueux par rapport à ses concurrents à injection directe lorsqu’on accélère avec vigueur. En fait, les deux V8 du Tundra font bien leur travail, mais ils ne sont pas aussi efficaces ni aussi sophistiqués que leurs rivaux.

Sur une note positive, il y a également des choses qui n’ont pas changé mais que nous retrouvons avec plaisir. Les acheteurs de la version CrewMax à quatre portières, par exemple, auront encore droit à un intérieur extrêmement spacieux, avec une glace arrière coulissante qui offre une des plus grandes ouvertures sur le marché. Cette glace à commande électrique est complètement escamotable et elle offre alors une circulation d’air impressionnante quand on roule à bonne vitesse. La version Double Cab est aussi passablement spacieuse. La cabine régulière est toujours offerte.

Une occasion ratée?

Le Toyota Tundra 2014 est une bonne camionnette. Il est confortable, spacieux, puissant et il offre toute la polyvalence que recherchent les acheteurs de pick-up de nos jours. Le Tundra est cependant moins raffiné sur certains aspects que des concurrents à prix égal ou inférieur : calibrage de la suspension lors des remorquages, choix de certains matériaux à l’intérieur, caractère un peu rugueux de son plus gros moteur.

Ce manque de raffinement me semble décevant; je ne comprends pas pourquoi une compagnie avec les ressources et l’expérience de Toyota n’a pas décidé de faire du dernier Tundra un modèle réellement excellent. Toyota aurait dû profiter de ce renouvellement pour s’attaquer avec vigueur à ce segment de marché et pour décider de cesser d’être le quatrième joueur. Elle aurait pu offrir un produit qui surpasse les modèles américains en termes de puissance, d’efficacité énergétique et de raffinement, ou jouer la carte du prix avec des offres imbattables. Toyota a plutôt opté pour le statu quo, une stratégie qui semble condamner le Tundra à conserver la place qu’il a acquise depuis son lancement en véritable format pleine grandeur, en 2007.

Il est toujours bon d’avoir du choix avant de prendre une décision et, à cet égard, le Toyota Tundra mérite certainement un essai routier. Mais il aurait mérité – et aurait pu – faire beaucoup mieux.

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