Ferrari FF 2013: Pour amener les enfants faire du ski

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2013

La FF est une Ferrari bicorps (hatchback) quatre places à quatre roues motrices. Ça me fait encore drôle d’avoir à écrire ces mots pour parler d’une Ferrari. Mais la vénérable entreprise de Maranello ne pouvait sans doute pas ignorer plus longtemps ce marché en pleine croissance, celui des voitures de tourisme luxueuses, au tempérament sportif, avec capacité de conduite quatre saisons.

La création d’un système à quatre roues motrices a posé tout un défi aux ingénieurs. La propulsion étant le choix par excellence pour la conduite sportive, serait-il possible de garder ces précieuses sensations de conduite tout en ajoutant des roues motrices à l’avant?

La solution de Ferrari: une boîte à deux vitesses, à trains planétaires, entraînée par l’arbre de sortie avant du moteur et reliée aux roues avant par l’intermédiaire d’embrayages en bain d’huile, contrôlés par l’ordinateur de bord. Ferrari a appelé ce système Power Transfer Unit (PTU). Comment ça fonctionne compte tenu du fait que la transmission des roues arrière compte 7 vitesses, contre deux pour celles d’en avant? La réponse à cette question réside dans l’emploi des embrayages en bain d’huile: on peut faire varier leur niveau de glissement de façon à appliquer à chaque roue le couple exact requis en fonction des conditions routières.

Grâce au manettino sur le volant – maintenant présent sur toutes les Ferrari – on peut configurer le PTU, de même que les autres systèmes de contrôle: stabilité, ABS, antipatinage, différentiel électronique des roues arrière. La molette permet de choisir parmi cinq modes : glace, pluie, confort, sport et, pour les plus braves, off.

Légèreté et fiabilité

Le PTU ne pèse que 50 kg et il ajoute seulement 170 mm à la longueur du moteur. Le châssis est en aluminium et Ferrari a coupé quelques kilos ici et là, de sorte que la FF n’est pas plus lourde que la 612 Scaglietti qu’elle a remplacée l’an dernier. Les pièces mécaniques du PTU proviennent de fournisseurs actuels de Ferrari et elles n’ont rien de trop exotique. La fiabilité de devrait donc pas poser de problème.

Ce système est tellement ingénieux qu’il vole la vedette au moteur. Ce qui n’est pas peu dire, puisque la bête est propulsée par un V12 de 6,3 litres à injection directe qui produit 651 ch. Par rapport à la 612, il est 20% plus puissant, tout en consommant 25% moins d’essence (et en émettant moins de CO2). La transmission 7 vitesses à double embrayage est montée sur le pont arrière.

L’effet des systèmes de contrôle est nettement plus marqué en première et deuxième vitesse compte tenu de l’immense quantité de couple à harnacher. On peut, par exemple, démarrer dans la neige sur une route en pente assez abrupte sans faire patiner les roues. Essayez de faire ça avec une autre Ferrari, même avec des pneus d’hiver. Vous n’irez pas très loin. C’est sur une route enneigée, en troisième vitesse, qu’on peut le mieux apprécier le travail du PTU. En entrant dans un virage, tournez le volant (la direction est directe et très rapide) et vous sentirez un léger sous-virage. Puis, appuyez un peu plus sur l’accélérateur et l’avant pointe dans la bonne direction.  Appuyez encore plus et le train arrière se dérobe. Mais à moins d’avoir ajusté le manettino à « off », le système vous ramènera sur le droit chemin. Le fonctionnement du PTU est complètement transparent. On voit bien qu’il fait le travail, mais on ne sent pas d’à-coups dans le volant ni d’autres effets indésirables comme sur certains véhicules à quatre roues motrices.

Sur l’asphalte sec, la suspension avant à double triangulation et le système arrière multibras offrent une conduite ferme mais confortable, avec un minimum de roulis en virage. Avec sa répartition des masses (47 % à l’avant, 53 % à l’arrière) et sa puissance prodigieuse, la FF se comporte comme une véritable Ferrari.

Le moteur de la FF est calibré en fonction de la motricité à bas régime : plus de 70 % du couple maximal de 504 lb-pi est déjà disponible à 1000 tr/min. Mais on a quand même envie de pousser le moulin jusqu’à la zone rouge à chaque changement de vitesse, juste pour entendre le magnifique concerto du V12.

Design pour le moins différent

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le look inédit de la FF demande une période d’adaptation. Reconnaissons tout de même que les surfaces coulent naturellement les unes vers les autres, et qu’on retrouve des détails tirés d’anciens modèles célèbres de Ferrari. Si on tient aussi compte de la capacité de chargement accrue de la FF, tout cela commence à prendre sens. Et, vue de certains angles, on remarque à peine l’arrière surdimensionné. Question de goût, en fait.

L’intérieur, par contre, fait l’unanimité : il est somptueux. On peut même opter pour des écrans DVD dans les appuie-têtes avant. Les sièges arrière conviennent à 90% de la population selon Ferrari. Ce n’est peut-être pas suffisant pour donner le goût d’être passager jusqu’à Chicoutimi, mais pour rentrer à la maison, c’est beaucoup mieux que le jogging sous la pluie.

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