Hyundai Equus 2013: Cheval de Troie ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2013

La Hyundai Equus est sur le marché canadien depuis deux ans maintenant. Et lors de son arrivée, la direction de Hyundai a pris la peine de nous informer que ses ambitions avec l’Equus n'étaient pas très grandes. On voulait assurer la présence d’un modèle de luxe sur le marché canadien. Histoire de faire savoir à la population que ce constructeur pouvait fabriquer des voitures de haut de gamme et tâter le pouls des acheteurs éventuels.

Sans vouloir m’associer à la théorie du complot, l’Equus serait en quelque sorte un cheval de Troie qui permettrait d’infiltrer le marché des véhicules de luxe sans que la concurrence s’en préoccupe. En effet, comme on le verra un peu plus loin, ce modèle n'a rien pour inquiéter la plupart des marques commercialisant des berlines de luxe. Mais on doit se servir de cette modeste tentative pour accumuler des données, apprendre davantage comment traiter la clientèle cible et revenir par la suite avec un modèle capable de vraiment affoler les leaders de cette catégorie. Et cette théorie n'est pas farfelue. Que l'on prenne le soin d'examiner ce que Hyundai propose maintenant par rapport à ce que sa gamme comprenait il y a six ans à peine, et l’on constatera que l’argument du cheval de Troie a du poids.

Pour les nostalgiques
Il y a plusieurs personnes qui n'apprécient pas tellement les silhouettes modernes des voitures. Elles trouvent que c'est trop arrondi, trop sophistiqué et préfèrent les voitures dessinées il y a une décennie environ. L’Equus devrait leur plaire car elle reprend les canons esthétiques en vigueur il y a plusieurs années. Les flancs sont relativement plats, la partie arrière est inspirée des Mercedes-Benz du début des années 2000 et il en est de même de l'habitacle.

Cette situation pourrait changer si l’on se fie au modèle Equus présenté au dernier Salon automobile de Chicago. Il ne s'agit pas d'une refonte complète, mais force est d'admettre que les quelques petits ajouts et améliorations apportés ici et là sont les bienvenus. Cette voiture proposait entre autres des diodes électroluminescentes qui servent de phares de jour et qui donnent un aspect plus moderne à la voiture.

Dans l'habitacle, la qualité des matériaux et de la finition est impeccable. Et comme le veut la tendance actuelle, on retrouve une pendulette analogique au beau milieu des autres commandes localisées sous l'écran d'information. Bref, tous les éléments sont là, mais la présentation laisse quelque peu à désirer. En outre, ce modèle est identifié par un écusson qui lui est exclusif et qui ne semble pas tellement en harmonie avec les normes actuelles. En effet, l’oiseau aux ailes déployées ne rencontre pas beaucoup d’adeptes!

Il faut également ajouter que la version la plus huppée, l’Ultimate, possède une place arrière droite dotée d’un repose-pied et d’un système de massage! De plus, autant les places avant qu’arrière sont chauffantes et refroidies. Bien entendu, compte tenu des dimensions de ce modèle, l'habitabilité ne fait pas défaut.

Du calme!

La plupart des berlines concurrentes se débrouillent fort honorablement à haute vitesse et sur un parcours sinueux. Dans bien des cas, les constructeurs amènent les essayeurs sur une piste de course afin d'illustrer que luxe et comportement routier sportif peuvent aller de pair.

Sans vouloir offenser les gens de Hyundai, il est important de préciser que l’Equus n'est pas rendue là dans son stade de développement. Son comportement routier n'est pas mauvais, sa suspension absorbe toutes les bosses avec assurance, mais il y a une limite à ne pas dépasser. D'autant plus que le feedback de la direction est trop filtré et lorsque viendra le temps de corriger rapidement une trajectoire, il sera trop tard. Bien entendu, en raison des nombreux systèmes d'assistance au pilotage, la voiture ne sera pas prise au dépourvu, mais l'agrément de conduite est mitigé, du moins pour l'instant. Heureusement, le mode Sport arrange un peu les choses même si on est encore loin de la conduite d’une BMW Série 7, par exemple. 


Le V8 de 5,0 litres de l’Equus produit 429 chevaux et s'acquitte fort bien de sa tâche. Depuis l'an dernier, il est associé à une boite automatique à huit rapports, preuve que ce modèle devrait continuer d'évoluer jusqu'à devenir fort compétitif. Malgré le poids de plus de deux tonnes de l’Equus, ses accélérations sont très vives. Le freinage se situe dans la bonne moyenne.

Du rétro et du techno
Sa silhouette fait quelque peu rétro, tout comme le design de son tableau de bord, la tenue de route de l’Equus est plus bourgeoise que sportive tandis que sa suspension se fait parfois piéger par une chaussée en mauvais état. Par contre, c'est une voiture qui est assemblée avec précision, sa motorisation est d'une grande douceur et son habitacle est plus que confortable.

Ajoutez à ce bilan une facture qui est de beaucoup inférieure à plusieurs de ses concurrentes, et certains trouveront que cette coréenne de luxe n'est pas à dédaigner.

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