Ferrari 458 2013: Envoûtantes virtuoses

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2013

La 458 défend avec panache la réputation mythique de Ferrari chez les grandes sportives depuis ses débuts il y a déjà trois ans. Cette série a même récolté son quarantième prix majeur depuis le lancement de la version Spider décapotable l’an dernier. Elle a aussi largué ses plus sérieuses rivales dans de multiples essais comparatifs en version de série et décroché nombre de victoires et quelques titres majeurs en version course. Coupé Italia ou Spider décapotable, nous croyons simplement que la 458 est, selon moi, la meilleure voiture sport actuelle, toutes catégories confondues.

Dévoilée à l’automne 2011 au Salon de Francfort, la Ferrari 458 Spider devenait du coup la première sportive à moteur central dotée d’un toit rigide rétractable. Elle se joint au coupé 458 Italia qui amorce sa quatrième année-modèle. De conception remarquablement simple et ingénieuse, le toit de la Spider est même plus léger de 25 kilos que la capote souple de la F430. Ses deux panneaux faits d’aluminium, comme le reste de la voiture, se replient en 14 secondes dans un espace de 100 litres au-dessus du moteur alors qu’un tel toit en bouffe habituellement deux ou trois fois. Son seul défaut est d’éliminer la lucarne qui permet d’admirer le V8 aux couvre-culasses écarlates sur le coupé.

En revanche, la section arrière redessinée de la Spider est magnifique et son aérodynamique soignée. Toit replié, les turbulences sont pratiquement nulles, même à grande vitesse, grâce à une glace qui se relève juste ce qu’il faut entre les carénages des renforts de sécurité. Ferrari a aussi déplacé les prises d’air du moteur vers l’arrière et redessiné les collecteurs d’admission et d’échappement pour obtenir la plus belle sonorité possible. Le résultat est sublime. Et lorsque le toit est en place, la Spider est sans doute la plus jolie décapotable à toit rigide de toutes et sa garde au toit moindre de seulement 2 millimètres par rapport au coupé.

Cuir, carbone et Formule Un
En se glissant dans la 458 Spider on est accueilli par une riche odeur de cuir. Les sièges de série sont bien taillés, mais nous avons un faible pour les sièges optionnels à coque en fibre de carbone de la voiture conduite au lancement, tout près de Maranello. Ce matériau se retrouve partout dans l’habitacle, y compris sur le volant inspiré de la F1 qui regroupe une kyrielle de boutons pour les clignotants, les essuie-glaces, les amortisseurs, pour lancer le moteur et choisir entre cinq modes de conduite avec le fameux manettino rouge. C’est chargé, différent. On s’y habitue vite.

Des écrans à transistors très clairs, de part et d’autre du grand compte-tours central à fond jaune, permettent d’afficher au choix les cartes du système de navigation et une série de données. On y voit aussi les images de la caméra de série qui se révèle très utile pour se garer. La visibilité est impeccable vers l’avant et les côtés, très correcte vers l’arrière par les rétroviseurs, mais on n’y voit guère de trois quarts arrière avec les carénages derrière les sièges.

Au rayon pratique, le coffre sous le capot avant suffit pour un minimum de bagages, cependant on se passe de coffre à gants dans l’habitacle. On peut s’offrir des sacs de voyage ou un sac de golf qui se range derrière les sièges, le tout en cuir taillé sur mesure chez Schedoni à Modène.

Plaisir total
La 458 Spider profite du même V8 à injection directe de 4,5 litres que le coupé 458 Italia. Ses cotes de 570 chevaux à 9 000 tr/min et son couple de 398 lb-pi à 6 000 tr/min sont identiques et il est couplé à la même boite de vitesse à double embrayage robotisé Getrag à 7 rapports. La Spider atteint, elle aussi, 100 km/h en 3,4 secondes, même plus lourde de 50 kilos, grâce au mode Départ-canon activé par un bouton sur la console. Les deux autres sont pour la marche arrière et le mode automatique. Sinon, on passe les vitesses avec les manettes en fibre de carbone fixées à la colonne de direction. La vitesse de pointe est par contre de 320 km/h alors que le coupé atteint 325 km/h.

La 458 Spider impressionne avant tout par un confort de roulement étonnant pour une grande sportive. Elle le doit à ses amortisseurs à réglage magnétique de Delphi BWI dont on a légèrement adouci les tarages pour elle. Les ressorts sont pareils. Il faut de très vilaines fentes ou bosses courtes pour provoquer le moindre tremblement dans la Spider. Ferrari reconnaît que sa coque est moins rigide de 30 % mais que le coupé est exceptionnel à cet égard.

La direction est incroyablement rapide, avec une démultiplication d’environ 11,6:1. Elle passe d’une butée à l’autre en seulement deux tours de volant. On découpe bientôt les routes les plus méandreuses en confiance totale mais il faut apprendre à doser en virage très rapide. Le mode Sport du manettino est déjà emballant, toutefois en mode Race, le hurlement du V8 est plus rauque et les réactions encore plus vives.

En mode CTS off, antipatinage désactivé, la Spider trace de longues dérives qu’on module du volant et du pied droit. Le plaisir de conduire à l’état pur, filtré magistralement par le différentiel électronique et les logiciels dont Ferrari a raffiné la maîtrise en Formule 1. Le freinage? Jamais un souci avec les grands disques en céramique-carbone de série.

En approchant d’un village, on replace le manettino en position normale. La 458 s’adoucit aussitôt, rentre ses griffes et file doucement à 40 km/h en ronronnant. Le bonheur total, quoi.

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