Chevrolet Camaro ZL1 2013: À consommer avec modération

Points forts
  • Puissance malsaine... mais tellement agréable
  • Tenue de route solide
  • Sonorité exquise du moteur
  • Excellent rapport prix/puissance
  • Très civilisée (pour une sportive)
Points faibles
  • Consommation honteuse
  • Visibilité de sous-marin
  • Entretien promet d'être dispendieux
  • Conduite sous la pluie pernicieuse
  • Autonomie plutôt faible (environ 400 km)
Évaluation complète

« À consommer avec modération, même si elle ne consomme pas avec modération », aurais-je titré cet article si j’avais eu suffisamment d’espace.

C’est que la Chevrolet Camaro ZL1, l’ultime Camaro, est mue par un V8 suralimenté de 6,2 litres. Oui, c’est le même que celui de la Corvette ZR1 mais, hiérarchie oblige, il est un peu moins puissant. Ici, il ne fait « que » 580 chevaux et 556 livres-pied de couple. C’est toutefois amplement suffisant pour consommer 16 litres/100 km en conduite pépère. En conduite un peu plus énergique, lorsque le pied droit enfonce allègrement l’accélérateur plusieurs fois de suite juste pour le plaisir d’entendre le moteur et de se sentir caler dans le siège, on parle de 21 ou 22 litres/100 km. Sur une piste de course, alors que le régime est toujours élevé, parions pour une moyenne de 26 ou 27. Et d’essence super, bien entendu. Cette consommation est scandaleuse, mais elle l’est infiniment moins que celle des moteurs qui équipaient les muscle cars des années 1960 et 1970, moins puissants.

La transmission manuelle est une Tremec à six rapports. Sur le sixième rapport, à 100 km/h, le moteur ne tourne qu’à 1 750 tours/minute. À 120, on parle de 2 100. Comme le couple (le « torque » en bon français) est plus que généreux et disponible sur une plage très large, il est possible de dépasser quiconque se place dans notre chemin sans même avoir à rétrograder. Le levier et l’embrayage offrent une résistance virile mais sans que ce soit contraignant, bien au contraire. On verrait mal un embrayage de Toyota Yaris dans une voiture aussi sportive. L’an dernier, j’avais assisté au lancement de cette impressionnante bagnole (la ZL1 pas la Yaris!) au Virginia International Raceway. J’avais alors beaucoup apprécié la disposition du pédalier qui permettait d’utiliser la technique du talon-pointe facilement. Curieusement, j’ai eu plus de difficulté à appliquer cette technique au Québec. Le pédalier a-t-il été modifié? Ai-je utilisé des souliers différents? (sans doute) Mon pied droit aurait-il rapetissé? (on ne sait jamais. À 51 ans…)

Pour la performance : l’automatique

La ZL1 se fait aussi avec une boite automatique. Lors du lancement de la voiture, cette transmission à six rapports m’avait vachement impressionné. D’ailleurs, les tours les plus rapides enregistrés sur piste l’ont été avec cette boite. Elle a beau être supraperformante, n’empêche que dans un tel monument de virilité, j’aime mieux changer les rapports moi-même, au risque d’avoir des crampes dans le mollet gauche en cas de circulation lourde. La ZL1 se fait aussi « avec pas de toit », moyennant un débours supplémentaire de 5 750 $ (64 250 $ contre 58 500 $). Si vous voulez mon avis, et même si vous ne le voulez pas, une voiture aussi puissante et aussi débordante de testostérone ne devrait être offerte qu’en version coupé. Après tout, on ne choisit pas une ZL1 pour faire de l’épate sur la Main!

Le plaisir dans la ZL1 se trouve dans trois boutons sur la console. Ils permettent de jouer avec différents paramètres de la suspension magnétique, de la direction électrique mais aussi, et surtout, sur les contrôles de traction et de stabilité latérale. Ils permettent également d’accéder au PTM (Performance Traction Management) qui offre cinq niveaux de gestion. Au niveau 1, tous les systèmes électroniques sont en place pour une conduite sur piste sous la pluie. Au contraire, le niveau 5 est réservé aux pilotes d’expérience. Car 580 chevaux, comme on dit dans les milieux culturels huppés, ça torche! Même sans utiliser le PTM, avec tous, tous les systèmes en fonction, il est très facile de faire décrocher l’arrière. Le contrôle de la stabilité latérale prend vite le dessus et empêche le pilote du dimanche de planter sa ZL1 dans le fossé. Utiliser cette voiture sans les aides et sans les connaissances nécessaires entrainera assurément des situations désastreuses.

On s’attache à ces p’tites bêtes-là

De façon inattendue, la ZL1 est plutôt confortable, même sur nos routes dégradées, merci à la suspension magnétique. En mode Sport, les aléas du réseau routier sont davantage ressentis, mais on ne quitte pas la voiture avec l’impression d’avoir passé une journée dans un agitateur de peinture.

Faire l’essai d’une voiture dans le milieu sécurisé d’une piste de course et sur des routes publiques en parfait état est une chose et faire l’essai de la même voiture dans des conditions toutes québécoises en est une autre. Souvent, j’ai été déçu. Pas cette fois. Outre le fait que la consommation est indécente, que la visibilité est atroce, que l’espace intérieur est rarissime et que la conduite sous la pluie est délicate même quand tous les systèmes de sécurité sont activés, bon sang qu’on s’attache à la ZL1! Ne serait-ce que pour la sonorité absolument exquise de son gros échappement double.

Des commentaires

Il y a déjà quelques jours, l’auteur de ces lignes a été rendre visite à des élèves de l’école le Goéland de Sherbrooke (raccrocheurs de 16 à 21 ans) avec cette Camaro d’enfer. Pour récompenser leurs efforts dans le texte qu’ils avaient écrit (cliquez ici pour lire ces textes), je les ai emmenés pour un petit « tour de machine ». Voici leurs commentaires, recueillis tout de suite après :

« La Camaro est très belle et sa puissance est impressionnante! »
Cédrick

« J'ai vécu des sensations vraiment agréables! Lorsque l'on change de vitesse, on le sent vraiment dans la voiture. On en sort avec un petit haut-le-cœur plaisant. Par contre, la consommation d'essence est trop importante et il manque d'espace à l'arrière. »
Martine

« L'auto est extrêmement belle, à l'intérieur comme à l'extérieur! J'ai apprécié sa puissance, le son qu'elle fait et le chauffeur! »
Maxime

« J'ai vécu des sensations que les autres voitures ne m'ont jamais données. La consommation d'essence est son point négatif, mais sur la route, elle est impressionnante! »
Alexandra

« C'est le son du moteur que j'ai le plus aimé! La Camaro est bien équipée (caméra pour l'arrière) et elle est vraiment plus performante que je pensais. »
Samuel

« La voiture est vraiment confortable, mais pas très silencieuse. »
David

« Elle a vraiment beaucoup de "torque" et le son est super! »
Éric

« La Camaro est super : elle est belle, elle roule bien et elle est très confortable! Ça donne le gout! »
Anthony

« Y a pas à dire, elle tire! »
Jean-Christophe et Marc-André

« La suspension est de très bonne qualité, quand on démarre, elle ne donne pas de coups comme je l'aurais cru et le bruit est impressionnant! »
Kenny

« La Camaro a un son remarquable en plus d'être confortable, malgré le fait que le toit ne soit pas très haut. »
Mélanie

« La Camaro n'est pas qu'une simple voiture, c'est une vraie! On retrouve le son, la puissance et la force des vieilles bagnoles! C'est incroyable! »
André

Le mot de la fin appartient à Karina, la prof :
« La voiture ne peut passer inaperçue! Elle accroche inévitablement le regard grâce à son style qui dégage la puissance et la robustesse pures! Et la balade ne m'a pas déçue! C'est toute une expérience! Avec elle, on se sent invincible sur la route! Le retour à la réalité, en Yaris, nous ramène vite sur terre! »

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