Volvo XC60 R-Design, une Suédoise chic pour les vacances

Points forts
  • Comportement routier sûr et précis
  • Moteur turbo souple et puissant
  • Confort et maintien des sièges exemplaire
  • Chaîne audio puissante et fidèle
  • Diamètre de braquage court
Points faibles
  • Certaines commandes peu intuitives
  • Système de navigation à revoir
  • Rétroviseur gauche gênant en virage
  • Sifflements d’engrenages
  • Aquaplanage léger
Évaluation complète

Prendre des vacances en plein été est la chose la plus ordinaire pour la plupart des gens. Pour les auteurs du Guide de l’auto, par contre, ce projet a longtemps relevé du fantasme. Jusqu’à cette année, en fait. Parce qu’en publiant la 47e édition du best-seller québécois de l’automobile aux derniers jours de juillet, nous avons pu songer enfin, pour la première fois, à débrancher nos ordis et fuir le bureau en plein mois d’août.

C’est ce que j’ai fait. Je voulais prendre deux semaines, comme tout le monde, mais j’ai dû livrer d’abord deux articles promis. Un premier sur la Nissan GT-R pour le site du Guide et l’autre sur la Shelby GT500 pour le magazine. Ce qui a bouffé presque entièrement les trois premiers jours. Il a fallu aussi ramener une voiture d’essai et repartir avec le véhicule réservé pour l’aventure des vacances.

Prêt à partir

Je parle d’aventure exprès, parce que nous n’avions aucune idée de notre destination, mer, forêt ou montagne, une fois partis de la maison. Rien d’extrême au programme, mais il nous fallait quand même une machine capable d’aller un peu partout. Avec suffisamment d’espace pour apporter un peu trop de bagages, comme d’habitude, et autant de confort que possible. Un peu de luxe et de style aussi, tant qu’à y être.

Avec le métier que je fais, j’avais l’embarras du choix, ou presque. On s’est retrouvé comme ça dans un Volvo XC60 R-Design, la version la plus nouvelle et huppée de cet utilitaire sport suédois de taille moyenne qui venait tout juste d’arriver chez les concessionnaires. La plus puissante aussi, avec un six cylindres en ligne turbocompressé de 3,0 litres qui passe de 300 à 325 chevaux et de 325 à 354 lb-pi de couple pour l’occasion.

Chose bizarre, Volvo promet le même 0-100 km/h de 7,3 secondes pour les deux moteurs T6. Quoi qu’il en soit, j’ai obtenu 7,39 secondes pour ce premier test et un chrono de 15,44 secondes à 149,5 km/h pour le traditionnel quart-de-mille. Parce que je n’ai évidemment pu m’empêcher d’aller faire mes mesures habituelles. J’étais encore trop près du bureau, je sais.

Tant qu’à y être, j’ajouterai que le XC60 accélère de 80-120 km/h en 6,13 secondes et freine de 100 km/h sur une moyenne de 41,3 mètres. De quoi doubler prestement sur les petites routes sans effrayer ma passagère et freiner solide au besoin si l’habitant décide de prendre la route avec son tracteur sans regarder des deux côtés. En tirant un plein tombereau de fumier. Ça arrive ces choses là.

Au long d’un périple de quelque 2 500 km, étalé sur six jours, j’ai remarqué et apprécié maintes fois le couple généreux du moteur quand la route s’est transformée en rue principale et qu’on a traversé doucement les villages placés sur notre chemin. Les merveilles d’un turbo bien maîtrisé, sans temps de réponse perceptible et bien servi par la boîte automatique à six rapports.

Sûr et tranquille

Ce n’est pas tout, bien entendu. Le XC60 est un Volvo, quand même. Et nous avions la version R-Design Platinum, la mieux nantie du lot, équipée aussi du groupe Techno optionnel. En surcroît des freins antiblocage et de la panoplie habituelle de coussins gonflables, notre XC60 était donc pourvu des systèmes suivants : avertisseur de collision et détection des piétons avec freinage automatique dans les deux cas, avertisseur de distance minimale et alertes pour la vigilance du conducteur et le franchissement de ligne. Des systèmes bien calibrés et discrets qu’on n’est pas tenté de désactiver.

En plus d’excellents phares au xénon orientables, le XC comptait aussi un régulateur de vitesse automatique qui lui permet d’arrêter et de repartir dans un bouchon en plus de sonars avant et arrière avec d’une caméra arrière pour les manœuvres de stationnement. J’ai vite développé une dépendance à ces systèmes qui éliminent une grosse portion de stress en conduite.

C’était parfait pour des vacances où nous avons roulé souvent pendant de longues heures, dans toutes sortes de conditions et sur des routes presque toujours inconnues. Seul agacement : les touches plates, sans aucun relief qui permettent de désactiver et réactiver le régulateur de vitesse et que j’ai toujours dû repérer en baissant les yeux.

Avec le rouage à quatre roues motrices automatique, le compte serait déjà complet au rayon de la sécurité active. Ajoutez quand même des jantes d’alliage de 20 pouces chaussées de pneus Pirelli Scorpion Zero de taille 255/45R20 et une suspension ‘sport’ qui profite de barres antiroulis de plus grand diamètre et de ressorts et amortisseurs plus fermes.

Première surprise au volant : la qualité du roulement malgré ces grandes roues et ces pneus à taille quand même assez basse. Toujours ferme mais jamais inconfortable. Parfois sec mais seulement sur les sections raboteuses. Chose certaine, le XC60 est nettement mieux réussi que la nouvelle S60 R-Design et en fait toutes les Volvo de type ‘R’ sauf la familiale V70R d’il y a des lustres.

Avec ses pneus larges et bas, l’aplomb et la tenue de cap sont impeccables et la direction nette et précise. Le XC60 suit les routes en serpentin comme un chien pisteur, sans mollesse et sans presque de roulis. De quoi faire le bonheur du pilote sans troubler la passagère, même à un rythme agréablement soutenu. Il faut dire que les sièges sport du modèle R-Design sont magnifiques, offrant un amalgame irréprochable de maintien et de confort, même sur de longs trajets.

Le vrai plaisir à contre-courant

Parce que nous avons certainement aligné les heures sur la route durant cette demi-douzaine de jours. Pour voir du pays. Partis vers l’est en pur nowhere (nos enfants diraient plutôt road trip) nous avons braqué à droite juste avant Québec et filé vers la porte d’entrée du Maine, à Jackman, en remontant la rivière Chaudière qui coupe la Beauce en deux. Étape à Greenville, au bout du lac Moosehead et traversée des Appalaches, question de voir de quoi a l’air le cœur forestier du Maine et ensuite sa côte en dentelle au nord de Bar Harbor.

Après un arrêt à Machias pour le fameux Lobster Roll et les tartes-maison de chez Helen’s, le XC60 pose pour une photo sur le port de pêche de Lubec, le point le plus à l’est des États-Unis. Peu après, on traverse déjà au Nouveau-Brunswick à St-Stephen pour souper et passer la nuit dans le beau village de St-Andrews-by-the-Sea à l’entrée de la Baie de Fundy.

Après une courte visite à St-Jean la plutôt loyaliste, c’est la patiente remontée du fleuve St-Jean, souvent majestueux. Une véritable splendeur verte et bleue, méconnue que nous admirons à petites bouchées en choisissant systématiquement la route panoramique, quasi déserte. Même stratégie une fois entrés au Québec en piquant vers l’est à Dégelis pour rejoindre Rimouski par l’arrière-pays.

On passe à Saint-Marcellin une journée trop tôt pour sa fameuse Feste médiévale avec tour de guet, trébuchet, marché public et campement viking mais on prend quand même une photo. Le traversier de Rivière-du-Loup vers Saint-Siméon nous livre le lendemain aux merveilles plus familières de Charlevoix. Le retour se fait doucement, en choisissant toujours la route la plus petite, la plus ancienne, la plus belle. Souvent la moins fréquentée. Port-au-Persil, les caveaux de Beauport, le Chemin du Roy et enfin la vieille route 132 au sud du fleuve enjambé par le pont du Sieur Laviolette.

Côté navigation, je me suis félicité d’avoir apporté mon modeste appareil Garmin qui date de plusieurs années mais dont je mets régulièrement les cartes à jour. Parce que le système embarqué du XC60 nous a souvent laissés tomber, surtout à cause de ses cartes incomplètes.

Une scandinave épicurienne

Notre suédoise avait fière allure avec sa robe ‘rouge passion’ qui enveloppe une silhouette déjà réussie. La carrosserie du XC60 R-Design est monochrome avec des moulures d’aluminium pour la calandre, la partie arrière et les bas de caisse. Dans l’habitacle on retrouve de grands cadrans style ‘chronographe’ et une sellerie deux tons pour les sièges de cuir baignée par la lumière d’un toit ouvrant panoramique.

Bref, notre XC60 était tout sauf austère comme une chapelle luthérienne dans un film d’Ingmar Bergman. Ce qui ne l’a pas empêché d’être raisonnablement frugale pour sa taille et sa puissance. J’ai mesuré une consommation moyenne de 13,1 L/100 pour les kilomètres parcourus par monts et par vaux et de 9,7 L/100 pour un des relais effectués uniquement sur autoroute, au rythme prescrit plus les taxes. Ce serait nettement mieux avec le moteur diesel offert en Europe ou une version de série du prototype XC60 hybride rechargeable, si Volvo la produit un jour.

Le XC60 est surtout un solide compagnon de route, stable, sûr, pratique et confortable. Maniable et performant aussi. Il a suffisamment de qualités pour qu’on accepte de vivre avec les caprices et complexités de quelques-unes des commandes ou l’ineptie du système de navigation. Volvo devrait quand même y voir parce que la concurrence a les dents pas mal longues.

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