Volkswagen Beetle 2012, sérieuse... mais pas trop!

Points forts
  • Desing plus mature qu'avant
  • Très bonne finition
  • Moteurs sérieux
  • Comportement routier amusant
  • Sièges avant confortables
Points faibles
  • Places arrière étriquées
  • Version turbo chère
  • Poutre de torsion sur modèle 2,5 litres
  • Réputation à refaire
Évaluation complète

Pour une équipe de designers automobile, redessiner une voiture qui connait une immense popularité est un exercice incroyablement difficile. Un zeste d’audace mal calculé et ça peut être le début de la fin de ce modèle. Trop peu d’audace peut mener au même résultat.

Dans le cas de la New Beetle, la popularité n’était plus au rendez-vous mais le défi était tout aussi ardu. Comment redéfinir les lignes d’une voiture aussi typée qu’intemporelle? Nombreux étaient ceux qui voyaient arriver la fin de l’histoire de la Beetle originale et de la seconde génération baptisée New Beetle, croyant que les designers ne sauraient jamais insuffler du futur dans un modèle mis sur le marché uniquement pour son passé. J’étais de ceux-là.

Mais je me trompais royalement! La Beetle (qui n’est plus la New Beetle… puisqu’on ne peut être new deux fois de suite!) lancée en juillet 2011 reprend les rondeurs de celle qu’elle remplace mais en les adaptant au goût du jour. Elle est plus longue que sa devancière, plus large et le toit est plus aplati, ce qui modifie passablement les proportions. L’ensemble fait moins cartoon et la voiture semble mieux plantée sur la route, ce qui ajoute à sa crédibilité.

Tableau de bord moderne et clin d’œil au passé

L’habitacle aussi fait plus sérieux qu’avant. Le tableau de bord respecte l’histoire de la Beetle mais il est résolument moderne et infiniment moins austère que la plupart des autres tableaux de bord de Volkswagen. Ses gros cadrans se consultent aisément et il est relativement simple de se retrouver dans les menus de l’écran central tactile. La plupart des plastiques sont de belle facture même si certains sont un peu trop durs au toucher. Pourtant, ils ne s’égratignent pas facilement. À droite, on il y a un coffre à gants d’appoint dans la partie supérieure du tableau de bord… comme dans la première (et selon les puristes, la seule) Beetle. Ah oui, le support à fleurs a disparu, ce qui confirme, d’après certains confrères, que la Beetle actuelle s’adresse plus aux hommes qu’aux femmes. Ridicule constat.

Les sièges avant font preuve d’un grand confort contrairement aux deux autres situés à l’arrière. Difficiles d’accès, ils offrent un dégagement suffisant pour la tête toutefois, pour les jambes, on repassera. De plus, les vitres ne s’ouvrent pas. Le coffre, pour sa part, est plus grand qu’avant mais le gros « sub » de l’édition Fender en gobe une partie. Au moins, la sonorité de ce système audio est excellente. La visibilité trois quarts arrière n’est pas le point fort de la Beetle mais c’est mieux que ce qu’on pourrait croire.

De la Jetta dans le nez

Alors que la génération précédente, apparue en 1999 était basée sur un châssis de Golf, la plus récente Beetle repose sur celui de la Jetta, quoique raccourci. Côté mécanique, les ingénieurs ont fait appel aux mêmes moteurs que pour la Jetta, soit un quatre cylindres de 2,5 litres de 170 chevaux. Ce moteur se débrouille très bien même si les performances n’ont rien d’exceptionnel. Une transmission automatique à six rapports transmet le couple aux roues avant. Cependant, même si cette boite n’est pas à double embrayage, elle se comporte très bien. Une manuelle à cinq rapports est aussi offerte. Lors de notre semaine d’essai, notre Beetle a consommé 10,7 l/100 km, ce qui est très élevé. Mentionnons toutefois qu’il s’agit d’un calcul manuel, la consommation moyenne de l’ordinateur de bord se remettant à zéro à chaque départ. 10,7 L/100 km, c’est beaucoup plus que les 9,5 en ville promis par Volkswagen (7,1 sur la route).

La version Turbo intéressera bien davantage les amateurs de plaisirs routiers. Son 2,0 litres, tiré de la Jetta GLI, entraine la Beetle avec un bonheur qu’il fait plaisir de renouveler. Ses 200 chevaux ne se font jamais tirer l’oreille et on a eu la bonne idée de le marier à la transmission automatique à six rapports à double embrayage. Ou à une manuelle à six rapports. En plus, la consommation n’est pas plus élevée que pour le 2,5 litres. Une version TDI sera bientôt dévoilée.

Sur la route, la Beetle ne peut nier ses origines Jetta. Même la version de base, avec sa suspension arrière à poutre de torsion et ses freins arrière à tambour, colle à la route avec une belle ténacité. Le roulis est pratiquement inexistant, la direction est précise et communicative et les sièges retiennent bien en virage. Il s’agit d’un mélange parfait pour un amateur de conduite sportive. De plus, le contrôle de la traction n’intervient pas inutilement, ce qui est une bonne chose puisqu’on ne peut le désactiver. Les freins, même avec des tambours, sont efficaces et stoppent la voiture en 44,0 mètres, ce qui est loin d’être un record mais qui n’est pas, non plus, dramatique. Par contre, je doute de leur résistance lors d’une utilisation intensive.

Une Jetta deux portes?

Bien entendu, la version Turbo est encore plus amusante à conduire… à condition d’y mettre le prix. Alors que la version de base Confortline (2,5 litres) commence à 21 975 $, on parle de 29 000 $ pour une Sportline dotée du 2,0 litres turbo. C’est un peu cher pour une Jetta plus stylisée mais moins pratique. À ce prix, je me procurerais une Jetta GLI. Mais ça, c’est ce que choisirait un vieux schnoque de 51 ans trop sérieux qui boude son plaisir!

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